Exercice

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Cela fait maintenant depuis la rentrée scolaire 2023 que je n'ai rien publié ici. Le soucis est le même qu'avec la danseuse des flammes : je ne trouve pas le temps et l'énergie de continuer l'écriture de mon histoire.

Le cercle est le même. Mes études me demandent un travail monstrueux, j'y met toute mon énergie, je dépense toute mon énergie pour des problèmes à la cons, pour des cons, je peine à regagner cette vitalité, accentuant ainsi mes "déprimes" qui ne sont finalement qu'une fracturation d'une longue dépression. Ainsi, j'essaie de me perdre dans le travail, mais il y a encore et toujours plus de travail, alors je n'ai pas le temps d'écrire.

Ce schéma se répète indéfiniment.


Mais tout comme je continue le dessin, je veux continuer l'écriture. J'aime ça. Tout simplement.

Alors, j'ai pris une décision, qui en plus m'aiderais et m'entraînerais dans mon travail sociologique, dans l'écriture ethnographique. Dans mes observations, ma façon de voir le monde et ses compositions sociales, je mettrai sur papier ce que mes yeux et mon cerveau voient. J'y mettrai aussi ce que je ressens.

Alors, me voilà ici, à vous présenter ce que j'ai écrit ces quelques jours. Je continuerai d'écrire et de vous partager ce que je produis.

Cela peut-être de courts textes ou de plus gros. J'espère en tout cas que ces exercices porteront leur fruits, que je pourrais continuer de vous les partager et peut-être recevoir vos avis. Voici donc 2 textes que j'ai écrit, le premier portant le nom du jour où j'ai écrit ce petit texte, et le deuxième ayant comme nom "Vitalité".




26/12/2023 :

Assise en famille, avec ma copine, sa mère et son père. Il sont de ma famille, réelle, mais pas de papier, biologique. Ils ont pris des bières, elle un Coca et moi un capuccino. Parlant Histoire, Sociologie, étude, rigolant aussi, le quotidien nous entoure et nous habille.

J'essaie de comprendre, de voir et d'observer ce qui construit ce quotidien.

Un homme, la soixantaine, est attablé à côté de nous. Une barbe grise habille son visage, et des restes de cheveux blancs coupés ras enveloppent son crâne. Il dévoile à tous une calvitie, qu'il semble pourtant vouloir cacher.
Il joue à un jeu à gratter, lit un journal en buvant un café. Il est seul, vêtu d'une grosse doudoune et d'un pull épais.
Attend-t-Il quelqu'un ? Est-Il seul pour les fêtes ? Entre Noël et le Nouvel an je regarde tout les clients. Toutes les tables occupées sont remplies de personnes étant accompagné.e.s d'au moins une personne. Qu'est-ce que ça lui fait d'être seul ? Quelqu'un l'attend t'il chez lui ? Au moins un animal de compagnie ?

Je mange une chips. Le monde, cette scène de théâtre sur laquelle nous nous mettons tous en scène, est composée de plusieurs groupes. Même au sein du notre se trouve plusieurs sous-groupes. Ma copine et son père, discutant Histoire. Sa mère, écoutant et y participant de temps à autres. Elle tente de s'insérer dans cette bulle. Elle regarde sa fille, qu'elle ignore encore, attentive, tandis que son ex-conjoint écoute et parle, plus entreprenant, moins en retrait. Cela l'empêche t'il d'être attentif à ce qu'il l'entoure ?

Le bruit de la machine à café, à bière, du laveur de verre nous compose une mélodie. Nous nous situons tous entre les bruits de verres qui s'entre choc, ceux des personnes en train de trinquer, celles des voix des gens, se superposant, et nous participons à cette symphonie collective. Finalement, nous sommes juste dans un café, assez animé.
Banal en somme.

J'écoute de temps en temps ce qui se dit entre ma copine et son père. Je me demande comment nous sommes passé.e.s du début de la conversation à celle que nous avons atteint.

En dehors du café, les décorations de Noël pleuvent. C'est joli, coloré, brillant. Je sens mon âme d'enfant refaire surface. Une image du marché de Noël de Beauvais refait surface dans ma tête. Comme un flash, je me rappelle de sa grande roue, de ses dizaines de stands sur la place en face de la Mairie, de ces manèges, de cette odeur de chichi... C'est dommage pour Evreux de n'avoir que 4 stands. Je pense aux enfants de cette ville qui n'ont pas eu cette magie de Noël auxquelles j'ai eu droit.

Cela me fait de la peine. Je vois un fond le parallèle possible entre la direction que prend notre monde et la place des rêves dans ce dernier. Peut-être que la seule chose qui restera aux enfants plus tard sera cette même petite patinoire.



Vitalité :

Ils m'entourent, occupent mon esprit, occupent mes pensées, m'enferme de leur bras, m'étouffant.
L'impression d'avoir perdu cette énergie qui fait de moi l'être que je suis. Avoir l'impression d'un épuisement constant, d'une fatigue éternelle. Vouloir dormir une éternité, une vie entière si possible, pour ne plus s'épuiser à me voir, les voir. Ne plus s'épuiser à exister.

Ne plus s'épuiser à parler, réfléchir, avoir de faux dilemmes.
Ne plus s'épuiser à penser à eux.
Vouloir tout laisser tomber.
Dormir, sauter, tomber, ne jamais se rattraper.

Crier serait une perte de temps, une perte d'énergie.
Se faire des cheveux blancs pour des personnes ne méritant pas ma vitalité.
Mais ils m'aspirent, m'entourant de leurs mots, de leurs dires, de leurs phrases et autres préoccupations dans lesquelles je suis enfermée.
Aspirent mon énergie vitale, faisant de moi ce cadavre vivant et espérant toujours.

Espérer des personnes qui ne méritent pas cet nouvelle énergie qu'est l'espoir.
Fatigue, vide puis rage.

Enfin vient la réflexion. Qui suis-je ? Pourquoi ? Dans quel but ? Et eux ?
Les réflexions s'accumulent, sans réponses, avant qu'enfin l'étincelle apparaisse.

Le temps à été long, mais la réponse suffisante.
Récupérer ma vitalité, ma force, cette lumière qui me fait vivre sera long, mais nécessaire.
Et une fois que le travail sera fini, je pourrais enfin m'épanouir.
L'espoir pourra enfin renaître

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 17 ⏰

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