Last Christmas

Chapitre 7

11 décembre, après-midi

Précédemment dans Last Christmas...

-Le mec nous suit toujours, lui appris-je en serrant les poings, énervé par sa persistance de mollusque - il semblait vouloir s'accrocher à Deku, comme une moule se cramponne sur son rocher.

-Bon, il va falloir sortir le grand jeu alors... soupira Deku en remontant la fermeture éclair de son blouson. Suis-moi !

On continue...

Et il bondit en avant, suivi de son chien, tandis que surpris, je le regardai l'espace d'une seconde s'éloigner à grande foulées. Je le rejoignis et on détala ensemble dans la rue, surprenant à coup sûr le stalkeur. Courant sur les trottoirs neigeux et glissants, bousculant les passants, on s'amusait comme deux enfants. Ce qui était au départ une feinte se transformait petit à petit en un véritable jeu. Fuyu galopait gaiement à nos côtés, électrisé par l'exercice physique.

Deku riait, et son visage s'éclairait d'une lueur indescriptible. C'était encore plus chaleureux que lorsqu'il souriait, au point que j'avais l'impression de voir un véritable rayon de soleil.

L'adrénaline qui coulait dans mes veines me hurlait de garder ce rire et ce sourire rien que pour moi, de stopper l'instant, d'en profiter éternellement. J'eus même pas le temps de réfléchir à mes émotions que...

-Viens par là ! cria Deku en m'attrapant par la manche, me forçant à me faufiler dans une ruelle adjacente.

J'évitai de justesse de déraper et de me ramasser dans la poudreuse, et me remis sur pieds. Il reprit sa course quoi que plus lentement et je le suivis par réflexe, ne comprenant plus rien à la situation, mais me laissant porter par l'excitation et l'adrénaline. Le mec relou devait certainement nous chercher, et on le fuyait en utilisant des raccourcis dont je n'avais même pas idée. Le ruelle enneigée était étroite et Deku se faufilait avec agilité tandis que je galérais un peu à le suivre.

-Viens... on va passer par là, chuchota-t-il malgré son souffle haché en me montrant un escalier en acier qui menait à un immeuble, et certainement d'autres habitations.

Tous deux haletants, il nous fallut quelques secondes pour reprendre un peu notre souffle et monter rapidement et le plus discrètement possible l'escalier de fer. Une fois la porte de service passée puis refermée avec soin, Izuku se laissa tomber contre le mur, les joues rendues rouges par le froid et la course folle qu'il avait commencée.

-Ah putain... ça fait du bien... un peu... d'adrénaline pure...

Je souris et acquiesçai avant de me laisser glisser à côté d'Izuku, qui peinait à retrouver son souffle.

-J'avoue que ça fait du bien, murmurai-je en déglutissant tandis que je me réchauffais petit à petit. On est où en fait ?

Deku prit le temps de retrouver une respiration normale avant de me répondre. Il était encore tout rouge - entre ses joues rosées et ses cheveux verts, il ressemblait vraiment à une fraise...

Encore un peu et je le croque, ricanai-je intérieurement.

-Ici, c'est un des couloirs de « service » de mon immeuble. Mon appart est deux ou trois étages en-dessous. Tu veux venir boire quelque chose ? Je meurs de soif, perso, avoua Deku avec un petit sourire, comme gêné par son manque d'endurance.

-Juste un verre alors.

Je me mis debout et lui tendis mon bras qu'il prit, se relevant grâce à mon aide - il est super léger ! Après avoir descendu deux étages, Izuku sortit ses clés et ouvrit son appartement. J'avais vaguement l'impression qu'on avait sauté plusieurs étapes, que cette course dans la ville faite sur un coup de tête nous avait étrangement rapprochés, comme si une certaine complicité était apparue.