Chapitre 12

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17 décembre, après-midi

Deux jours étaient passé depuis ma réconciliation avec Ochako et j'étais en train de courir, éternellement en retard. Sauf que cette fois-là, si je courais bien je pouvais encore être à l'heure pour ce rendez-vous avec ma meilleure amie - qui avait pris son après-midi pour moi !

C'est donc presque dégoulinant de sueur que j'arrivais dans le petit café de la place, essoufflé mais dans les temps. La brune m'adressa un sourire radieux et me fit signe de prendre place à ses côtés. Épuisé par ma course - j'avais eu la très intelligente idée d'y aller à pieds depuis mon appartement - je me laissai tomber sur la banquette rouge avec la sensation de puer la transpiration et de fondre sur place tellement j'avais chaud.

— Aloooors !! Tu ne m'as presque rien dit sur ce mystérieux Katsuki ! J'ai eu beau poser plein de questions par messages, tu les ignorais en répondant seulement à celles qui ne le concernaient pas, ajouta Ochako avec une mine boudeuse. Même Tenya refuse de me dire quoi que ce soit ! Tant de mystère, ça émoustille !

— T'y vas pas par quatre chemins, soupirai-je en retirant mon écharpe et mon manteau. Et le bonjour ...? — soit dit en passant, mystère ou pas tout t'émoustille, comme tu dis...

— Je te l'ai dit y'a deux jours, je l'ai définitivement avalé.

Je levai les yeux au ciel, pas vraiment soulé, seulement amusé par la tournure des événements.

— C'est un bon ami.

Ochako balaya mon affirmation d'un revers de main, prouvant que je n'étais pas forcément le meilleur menteur que cette Terre ait porté. Je rougis un peu tout en croisant les bras, pas si surpris d'être démasqué.

— Et tu penses que c'est LE bon ? reprit la jeune femme, posant sur moi un regard devenu sérieux.

Je ne répondis pas immédiatement, restant silencieux. Je ne parvenais pas à trouver les bons mots et plutôt que de dire quelque chose de bête, je commandai un latte macchiato arôme caramel - miam - et un café liégeois pour Ochako - son préféré.

— Ok, c'était pas forcément la bonne formulation... Est-ce que tu te sens à l'aise avec lui ? Est-ce que tu te sens obligé de faire des choses pour lui ? Est-ce qu'il est attentif à toi ? Et plus important, est-ce qu'il sait ?

Je pris mon temps, observant par la fenêtre la neige qui recommençait à tomber, recouvrant une nouvelle fois la ville - et peut-être même la région toute entière - d'un beau manteau blanc, pour le moment vierge de toute impureté.

— Il est pas le Shoto que j'ai connu à l'époque, au début en tout cas. À un moment, je voulais retrouver quelqu'un comme lui, mais j'ai abandonné cette idée en réalisant que remplacer quelqu'un ne pouvait qu'apporter tristesse et déception. Non. Il est... lui. Et c'est mieux. Il est bourru, mais attentionné. Il est parfois un peu brutal dans ses phrases, mais il sait très bien prendre son temps pour chercher les mots justes. Il m'aide aussi, dans une certaine mesure, et à son insu. Sa présence me rassure. Quand je suis à côté de lui, je me sens à la fois important et minuscule, je me sens en sécurité et pourtant étrangement à découvert.

Un doux sourire se peignit sur mes lèvres tandis que je me perdais dans mes souvenirs doux et tendres.

— Et il peut être drôle parfois. Avec Shoto, je riais jamais. Alors que Katsuki... il est indescriptible au fond. Et oui, je lui en ai parlé. J'ai senti qu'il était digne de confiance et je lui ai tout lâché comme on laisse tomber un lourd sac qui pèse depuis trop longtemps. Mais il a su me rassurer, être là pour moi. Il ne m'a pas abandonné, même après lui avoir presque dit ce que je m'étais fait.

Last ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant