Chapitre 19 : Qui es-tu ?

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/!\ Les passages précédés d'une * sont issus du tome 3, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban. /!\

- Est-ce que j'ai l'air réelle ?

- Tout à fait réelle. Ginnia, tu es...

Elle ne sut jamais ce qu'elle était. Avant de pouvoir le lui dire, la femme blonde qui prenait soin d'elle fut foudroyée par un éclair de lumière verte. Lorsqu'elle s'effondra au sol comme une poupée de chiffon, le reflet de la mort passa dans le regard vide de cette femme. Cette femme...

- Maman ! s'exclama Ginny en se réveillant en sursaut.

- Je suis là, ma chérie, la rassura Molly en lui tapotant la main.

La famille Weasley était en route pour la gare de King's Cross à bord de deux voitures magiques allouées par le ministère. À l'arrière de l'une d'elles, Ginny s'était endormie sur l'épaule de sa mère. Malgré les trois mois qui s'étaient écoulés depuis la destruction du journal, la jeune fille conservait un sommeil agité.

- Encore un cauchemar ? s'inquiéta Molly.

- Je vais bien, mam... maman, répondit Ginny en dévisageant sa mère avec confusion.

- Tu es sûre ? s'inquiéta Molly. Tu me regardes d'un drôle d'air.

-... ce n'est rien, éluda la jeune fille en détournant la tête.

- Si tu le dis, accepta sa mère en s'empêchant d'insister.

Ginny gardait encore pour elle les détails de ce qui lui était arrivé au cours de cette terrible année. C'était trop difficile d'en parler. Comment le pourrait-elle ? Entre les manipulations de Tom, et les souvenirs étrangers qui envahissaient son sommeil. Ses rêves n'en étaient pas. Toutes ces choses avaient réellement eu lieu. Et même si elles avaient été vécues par une autre... comment pourrait-elle avouer à Molly... qu'en criant "maman" à l'instant, ce n'était pas à elle que Ginny s'adressait ? Et que l'espace d'un instant... Ginny avait eu du mal à reconnaître sa propre mère, tant l'image de Monica Warlow s'était incrustée dans son esprit. "Reprends-toi !" se morigéna Ginny. "Tu n'es pas Ginnia".

- Nous sommes arrivés, annonça le conducteur de la voiture.

Ginny fut la première à sortir, inspirant profondément l'air brumeux de Londres pour reprendre ses esprits. Puis elle regarda Harry Potter sortir de la deuxième voiture. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés la veille au Chaudron Baveur, elle ne lui avait adressé qu'un vague "salut", sans même le regarder en face.

Qu'est-ce qui était le pire ? Le fait qu'il soit au courant des sentiments qu'elle avait pour lui, ou... le fait qu'il sache mieux que quiconque ce qu'elle avait fait. À cette pensée, Ginny sentit son estomac se retourner.

Heureusement, Harry partit devant, entrainé par le père de Ginny à travers la gare. Arthur semblait prendre beaucoup de précautions avec le jeune homme. Il était vigilent à tout ce qui entourait Harry. Comme si Voldemort en personne pouvait surgir à tout moment de derrière un composteur de billets. Arthur passa même en personne la barrière magique avec Harry.

Ginny les rejoignit rapidement en compagnie de Percy. Lequel l'abandonna encore plus vite pour rejoindre sa dulcinée, Pénélope Deauclair. Le ridicule dont Percy fit preuve pour s'avancer vers la Serdaigle arracha un rire à Ginny. Et lorsqu'elle croisa le regard d'Harry, la rousse constata qu'il riait aussi. Leur complicité ne dura pas plus de quelques secondes. Mais pour Ginny... ce bref instant était aussi précieux qu'un joyau. Un rire franc et honnête. De ceux qui vous font oublier tous vos soucis. C'était ainsi qu'elle aurait toujours voulu se comporter avec lui. Au lieu d'avoir constamment la boule au ventre, chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui.

GinniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant