14. Dérive

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QG de la mafia française, Réception

21 heures


La salle s'était considérablement remplie, rendant les déplacements difficiles.

Hélios m'avait abandonné au bar pendant que Monsieur s'infiltrait dans des groupes d'hommes pour en connaître un peu plus sur l'organisation.

Il m'avait donné l'ordre de ne bouger sous aucun prétexte. Mais pour moi, c'était une occasion en or pour m'enfuir. Il y avait beaucoup de monde, donc il ne pourrait pas me retrouver facilement. De plus il ne parlait pas français, toutes les conditions étaient réunies.

Mais pour le moment j'étais coincée...

Car bien qu'Hélios était à l'autre bout de la salle. Il ne cessait de me lancer des regards furtifs pour s'assurer de ma position.

Il ne me lâchera donc jamais celui-là...

Je me reconcentrai alors sur mon verre de vodka que j'avais osé demander au barman.

C'était le deuxième maintenant...

Me retrouver à nouveau sur un bar ne me rappelais pas de bon souvenir.

Tellement de sang avait été versé cette nuit-là... Le soir où tout avait commencé...

- Ma soirée vous ennuies tant que ça ? M'interpella une voix familière.

Je levais les yeux en direction de celle-ci. C'était Antoine Vari, cela faisait une bonne heure que je n'avais pas revu sa tête.

Il avait ce charisme naturel qui me forçait à sourire en retour. Il s'était doucement accoudé au bar pour mieux me faire face.

J'avais encore du mal à croire qu'Hélios allait le tuer ce soir.

- N'y voyez rien de personnel Monsieur... Je ne me sens juste pas à ma place. Répondis-je posément.

L'homme m'offrît un sourire franc, comme s'il comprenait mon malaise.

- Appelez-moi Antoine. Votre Mari n'est pas là pour vous sauver de votre ennui ? Dit-il en cherchant Hélios du regard.

- Voyez vous, mon mari est occupé à socialiser. C'est un vrai philanthrope. Ma réponse ironique m'arracha un rire.

Hélios était tout sauf philanthrope.

Ce qu'il aimait lui, c'était faire souffrir les autres.

- Eh bien quelle chance pour moi. Dit-il en affichant un sourire en coin.

Ça c'est du rentre dedans...

Et quelle chance pour moi aussi. C'était le moment parfait pour récolter quelques informations sur notre cible.

Je déplaçais alors mon corps dans l'angle d'Antoine, pour paraître intéressée.

- Dites-moi Mons... Antoine. Repris-je en bégayant. Comment avez-vous eu un tel succès ? Je veux dire regarder vous, votre tenue semble coûter aussi cher que notre voiture. Ricanais-je

Rien de mieux que de flatter un homme pour obtenir sa confiance.

- Ça vous intéresse sincèrement ou vous essayer juste d'avoir mes faveurs ? Répondit-il en tapotant ses doigts sur le bar.

Sa réponse me laissa sans voix. Il était plus malin qu'il ne le laissait paraître...

Son regard était posé sur moi, il cherchait obstinément à me sonder. Tandis que je cherchais désespérément une réponse intelligente à fournir.

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