Un Somptueux Désir

Chapitre 1

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'Lorsque la tristesse nous envahit, les poètes nous interpellent pour nous apaiser, car la poésie est la seule vérité qui ne blesse pas l'esprit'

Haruki Murakami

Le soleil baignait déjà dans les brumes de Manhattan pour laisser place à l'obscurité nocturne. Elle ne savait plus combien de fois elle s'était mise à l'admirait céder à cette pénombre. Ses yeux se fermèrent un instant pour savourer la douce brise qui fouettait son visage éclairer par les derniers rayonnement. Un long soupire s'échappa de ses lèvres tremblantes. L'espoir d'oublier ses tourments, ne serait ce qu'une seconde, fut promptement dissipé. Laissant place à un vide qui lui rappeler de ne pas s'éloigner de la réalité.

Oh oui. Elle se l'interdisait. L'illusion n'avait plus lieu d'être dans son esprit. Quant à rêver, elle n'en avait tout simplement plus le droit, et ça depuis ses 13 ans. Ce même âge qui l'avait plongé à jamais dans l'obscurité d'un cauchemar sans fin. Ses souvenirs brouillèrent peu à peu ses pensées. Et pour seul remède contre ce désespoir, ses doigts libre claquaient sans permission sa peau fragilisée, avec son vielle élastique de poignée. La seule chose qui la liait à son passé. Ça et d'autres démons qui ne cessaient de la hantée. Elle le claquait. Encore et encore. Avec la même intensité que cette douleur la rongeait, mais malheureusement pas assez pour la taire à jamais.

Son regard toujours rivé vers l'obscurité, elle essuya furtivement le rebord de ses yeux déjà humidifiés par quelques perles salées et abaissa davantage la vitre arrière de la voiture pour prendre une bouffée d'air, remettant en place, par la même occasion, ses cheveux qui devenaient incontrôlable.

Sans qu'elle ne s'y attende, une douce main vint se poser sur son épaule frêle. Bien qu'elle connaissait la personne à l'origine de cette effleurement, elle prit le temps de refermer les yeux un moment pour reprendre ses esprits et se redessiner une expression impassible avant de faire face à son amie, qui lui lançait un regard des plus compatissants.

- Blake, est ce que tout va bien ?

Blake sourit. Seule un léger sourire de sa part suffisait à satisfaire son inquiétude presque démesurée. Cette dernière n'avait ni la force, ni l'envi de lui répondre au risque de gâcher la soirée.

- J'étais entrain de t'expliquer les préparatifs que j'ai mis en place avec l'organisatrice pour le mariage. Ajoute t'elle le regard soudainement adouci.

- Désolé Diana. J'avais la tête ailleurs. Lui dit-elle simplement.

- Si tu faisait à nouveau une crise tu me le dirais n'est ce pas ?

Blake se rembrunit aussitôt, puis hocha vivement la tête sans broncher.

- Essaye de te détendre un peu. Je te promets que tout se passera pour le mieux et dans le cas contraire, Andrew mettra le chauffeur en ta disposition pour te raccompagner chez toi.

Son sourire se fit plus large alors qu'elle la remercia silencieusement. Sachant qu'elle tiendrait sans aucun doute sa promesse. Elle se détendit aussitôt puis colla sa tête au dossier du siège, les yeux fermés.

Diana était sa seule amie. Et bien qu'elles n'appartenaient pas au même monde, le soutien et le réconfort qu'elle portait à son égard est la seule chose qui lui permettait de tenir chaque jour pour ne pas sombrer au bord du précipice. Et C'était pour cette même raison qu'elle n'a pas hésité une seule seconde à l'accompagner dans cette soirée qui était si important pour elle et son fiancé. Elle était la première personne sur qui elle pouvait compter depuis son départ de Floride pour New York. La seule qui avait partagée son passé désastreux.