Chapitre 11

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'Ce sont les paroles les moins tapageuses qui suscitent la tempête et les pensées qui mènent le monde viennent sur des pattes de colombe.'

Friedrich Nietzsche


Quelques jours plus tard...

C'était la énième fois depuis des heures que Blake changeait de posture. L'once de sommeil qu'elle avait réussi à se procurer, c'était dissipée à l'instant même où elle avait revu le visage de cet homme pour la troisième fois cette semaine, dans ses rêves.

Depuis qu'elle lui avait fait part du fragment le plus important de sa vie, Blake pensait que plus rien ne seraient comme avant. 

Qu'il la regarderait désormais avec la même pitié que l'avait fait Diana. Mais pas une seule fois, il n'avait fait allusion à ces propos ou n'usait de ce secret qui n'en était plus réellement un comme arme de détention. Il faisait comme si rien n'avait jamais été dit. 

À vrai dire, elle ne lui avait pas vraiment parlé depuis ce fameux soir. À son réveil il s'était déjà éclipsé et le soir ils se saluaient poliment avant qu'il ne prétexte un travail urgent qu'il devait achever dans son bureau.

Hormis ces exceptions près, les rares occasions où elle le voyait furent lors de ces discrètes conversations téléphoniques avant de retourner furieusement dans son antre.

Seule la chaleureuse Andrea qui lui tenait de temps à autre compagnie ainsi que son amie Diana avec qui elle parlait souvent au téléphone pour discuter des préparatifs de son mariage, arrivaient à occuper ses journées.

Cependant, elle ne pouvait oublier la question troublante qu'il lui avait posée, ainsi que sa réponse plus que frivole.

'Par simple curiosité' lui avait-il dit avant qu'elle ne disparaisse de son champ de vision.

Blake soupira, lassée par toutes les pensées qui la submergeaient avant que son regard ne retombe doucement sur le précieux bracelet qui couronnait son poignet.

Ses doigts qui venaient de se poser par réflexe sur ce dernier brûlèrent d'une chaleur indescriptible en repensant à comment il s'était empressé de le lui enfilé au poignet, deux jours plus tard lors de sa séance de peinture, au grand plaisir de l'italien qui s'était impétueusement excusé.

Elle retira ses doigts qu'elle posa aussitôt sur son ventre.

Le bruit monstrueux qu'effectuait ce dernier, lui montrait que son estomac, qui n'avait eu droit qu'à une faible collation la veille, criait à présent famine.

C'est à contre cœur qu'elle sortit du lit en baldaquin pour se diriger vers la salle de bain après s'être brosser les dents ainsi que le visage avant d'enfiler des pantoufles pour se rendre à la cuisine.

À peine un pied posé au seuil, elle crut qu'elle allait s'effondrer sur place. Elle dut cligner plusieurs fois des yeux pour savoir si elle n'était pas victime d'une illusion. Michael Williams qu'elle pensait déjà parti, était debout près du plan de cuisine, torse nu en étant vêtu d'un simple jogging, une tasse de café à la main. 

Il avait les yeux rivés sur son téléphone.

Ne sachant pas comment agir en sa présence, elle fit la seule chose que sa conscience encore chamboulée lui dictait, à savoir prendre sans attendre la poudre d'escampette.

- Vous ne comptiez tout de même pas vous en aller douce Blake. Ça en devient presque une habitude.

Elle se stoppa nette, ne manquant pas de frissonner face au ton mielleusement impérieux qu'il adoptait. User de ce petit prénom aux rares occasions où ils se côtoyaient, était devenu son passe-temps favori. Et elle ne manquait pas de ressentir les mêmes rougeurs à chaque fois.

Un Somptueux DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant