Chapitre 9

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La peur, c'est comme le caméléon, elle est monstre à l'enfance, phobie à l'adolescence, stress à l'âge mûr et anxiété à la sénescence.

Salim Boudiaf 

Les rayonnements omniprésent du soleil montrait à Blake qu'il était déjà midi passé. Une affreuse douleur au dos sillonnait son corps engourdi. Voilà qu'elle était dans la même posture depuis le début de la matinée. A croire qu'aucun travail n'était facile, même celui de ne rien faire et de poser devant une toile. Un dernier bayement s'échappa de ses lèvres avant que le peintre ne daigne enfin de lui accorder de l'attention.

- Nous pouvons nous arrêter là. Ça suffit pour aujourd'hui. 

- Alors c'est bon ? Le tableau est terminé ? Questionna t-elle, une pointe d'espoir naissant dans son bas ventre. 

L'talien qui arrangeait avec l'aide de son assistant son matériel, se retourna l'expression horrifiée vers la jeune femme. Comme si elle venait de dire une absurdité. 

- Bien sûr que non ! Une toile nécessite au moins 3 à 6 semaines de préparation !

Blake le regarda à son tour comme s'il avait perdu la raison.

- Quoi...Comment....mais je.. 

- L'art est ainsi fait Mademoiselle. Il faut un certain temps pour obtenir de beaux résultats.

- Et...Ce sera tous les jours ou bien...

- Dío no ! J'ai pas mal de travail qui m'attend. Je n'ai pas que Monsieur Williams comme client même si c'est le plus important. Peut-être que l'on fera deux à trois prise par semaine puis je perfectionnerai le nécessaire dans mon atelier.

- Est-ce que je pourrais jeter un coup d'œil à votre travail ?

L'italien abdiqua en un mouvement.

- Pas tant que je n'aurai pas terminé Signora. 

Blake acquiesça, le visage sans doute plus pâle qu'un linge. Elle arrangea à la hâte le tissu qui enroulait toujours une partie de son corps à moitié nu puis elle se leva les muscles aussi tendus qu'une corde. 

Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la pièce, Blake se souvint d'un pas léger, mais d'un très gros détail. 

- Alejandro c'est ça ? Pourrais-je récupérer mon élastique s'il vous plaît. Demande t-elle à l'adresse de l'assistant qui suivait les pas du peintre.

- Oui bien évidemment.

Sa main se glissa dans la poche arrière de son pantalon. Une panique naissante se lisait sur son expression faciale. Il répéta le même geste dans ses autres poches encore et encore. Mais rien. Aucun signe de son précieux caoutchouc.

- Puis-je savoir ce qu'il se passe ?

- Je suis...vraiment désolé Mademoiselle...Je crois que j'ai dû le jeté avec le reste des affaires tout à l'heure...

Blake crut que son sang ne fit qu'un seul tour.

- Vous avez fait quoi ! S'exclama t-elle en perdant le calme surhumain dont elle faisait souvent preuve.

Sans lui laisser le temps de retorquer, elle se mit à fouiller ardemment les emballages qui disposaient sur le sol, en prenant les précautions nécessaire pour que la seule chose qui couvrait son corps ne périsse dans son affolement.

Un Somptueux DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant