Chapitre 5

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"La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir."

Léonard de Vinci.

Ce fut l'affirmation de trop pour Blake qui ne put, s'empêcher d'éclater dans un fou rire sans précèdent. Elle prit le temps de calmer sa respiration erratique avant d'empoigner nerveusement sa coupe de vin, sous le regard ponctué du milliardaire. 

- Puis-je savoir ce qu'il y a de si drôle dans ma réplique qui, pourtant était assez explicite, s'interrogea t-il en levant un sourcil amusé par le comportement  de cette dernière.

 Blake secoua énergétiquement la tête en ingurgitant la liqueur dans sa gorge.

- Je ne vous comprend pas Monsieur Williams. Admit-elle sans se départir de son ton moqueur. Vous, qui aviez pris soigneusement le temps de m'énoncer à quel point vous aimiez les choses unique et inégalable, voudrez maintenant une analogue de ce tableau ?

- Et c'est toujours le cas Mademoiselle Walker. Je n'ai jamais dit qu'il était question d'en faire une réplique. Tout simplement qu'il me fallait à présent une œuvre de type lascive.

-  La perversité est une maladie. Et vous en êtes piètrement atteint Monsieur Williams. Dit-elle en reprenant son sérieux. Quel plaisir, un corps nu étalé sur une toile pourrait-il vous fournir ? Expliquez-moi.

Au lieu d'être offensé de sa remarque, ce dernier lui lança un regard des plus obscure, un rictus couvrant ses lèvres. Il prit un faible moment, auquel il se servit une autre coupe de vin. Blake avait l'impression qu'il prenait le temps de mesurer ses mots avant de se prononcer.

- Personne n'a parler de nudité Mademoiselle Walker. Assura t-il d'une voix qui se voulait suave : Mais d'une image de vous qui renverrait de l'érotisme à l'état pur. Vous serez allongés de dos, des draps blancs encerclant étroitement votre taille, les cheveux détachés en cascade sur vos reins et votre regard rivé vers l'horizon. Renvoyant l'apparence parfaite d'une femme comblée après une nuit de passion. 

Embarrassée par la tournure que prenait cette conversation, Blake souffla un bon coup. Toutes les informations qu'elle venait d'encaisser prenaient ouvertement  le temps d'être analysées dans son esprit dépité. Une tension palpable gagnait les lieux. Et elle n'était pas la seule à le sentir.

- Vous êtes complétement fou. Conclut-elle en le dévisageant. 

- Venant d'une bouche comme la votre, je ne pourrais que le prendre en compliment.

Ses yeux se levèrent au ciel de la plus naturelle des manières. Le sarcasme de cet homme commençait fébrilement à l'accablé. Toute cette histoire de peinture devenait de plus en plus pesant et épuisant pour elle. Malheureusement, c'était le prix à payer pour enfin démarrer une nouvelle vie, sans l'aide de Diana qui en avait déjà assez fait.

- Qui peindra cette toile ? S'enquit-elle soudainement. Si je dois poser de manière si intime, autant que ce soit fait par quelqu'un de confiance. Et non d'un autre attardé comme vous...

- Ne vous enfaite pas Mademoiselle Walker. Il sera peint par le seul et unique Alfonso Petrova. Affirma-t-il en buvant dans son verre.

Blake ouvrit grand les yeux.

- Alfonso Petrova ? C'est le même qui a...

- En personne. La coupa t'il en connaissant parfaitement la suite de la phrase : C'est sans doute l'un des meilleurs d'Italie. Et ce n'est pas la première fois qu'on aura à travailler ensemble. Il connait mon point de vu critique des choses et n'attend que votre accord pour initier son travail sans sursis. 

Un Somptueux DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant