Chapitre 17

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Le gobelet se positionna de travers et se bloqua. Ce fut la goutte d'eau pour Pascal qui explosa. Il était trois heures du matin, ils n'avaient toujours aucun indice sur l'existence de cette cabane dans les bois et l'idée de savoir Cassandre seule avec ce monstre le rendait fou.

Il passa sa rage sur la machine à café de l'accueil, donnant coup de pied sur coup de pied. Un bris de verre se fit entendre et la vitrine s'effondra au sol en un fracas épouvantable.

- Non mais ça va pas non ! Vous allez vous faire tuer par la commissaire quand elle reviendra !

- Elle ne reviendra pas, Sissi. C'est trop tard.


Sur ces mots, Pascal se laissa glisser au sol, dos au mur et s'assit au milieu des tessons de verre. Aussitôt, le major s'accroupit auprès de lui.

- Et vous apitoyer sur vous-même va faire avancer l'enquête ? Casser la machine à café va la ramener ? A votre place, Cassandre bosserait d'arrache-pied pour vous retrouver au lieu de chialer comme un gamin ! Alors maintenant au boulot ! Allez aider Jean-Paul et Nicky Ils ont besoin de vous ! Moi, je vais nettoyer vos conneries !


Pascal se releva honteux. Elle avait raison, il le savait. Son comportement n'était pas digne de Florence. Il partit sans un regard pour le Major et ne vit pas le petit sourire victorieux qui se dessinait sur son visage.

Il rejoignit ses lieutenants, s'installa à son bureau et alluma son ordinateur.





Un bruit régulier fut intercepté par son inconscient. Au fur et à mesure, il se faisait plus fort, plus lent, plus long...

Elle ouvrit tant bien que mal son œil valide mais éblouie par la lumière du plafonnier, le referma de suite.

Le bruit de ferraille lui vrillait les tempes. Elle grimaça de douleur et se força à regarder. Elle le vit, dans un coin de la pièce, assis sur une chaise, de trois quart face. Son bras faisait un mouvement constant, s'accompagnant de ce son invasif. Ce bruit lui disait quelque chose mais elle n'arrivait pas à se souvenir. Faisant fi de la douleur, elle bougea légèrement la tête pour mieux voir.

La peur l'étreignit si fort qu'elle sentit chaque pore de sa peau se redresser et son sang se glacer.

Un frisson la parcourut en même temps qu'un hoquet de dégout. Il aiguisait un couteau en un mouvement lent et régulier.

Elle comprit à son sourire qu'il éprouvait beaucoup de plaisir à faire ce geste. Il se préparait.

Une larme coula silencieusement sur sa joue. Elle allait mourir...

Elle se mit alors à prier pour qu'il l'achève vite et qu'elle ne souffre pas trop.

Elle ferma les yeux et pleura.

En pensée, elle demanda pardon à Jules pour sa lâcheté.





- J'ai quelque chose !

Pascal, Nicky et Sidonie se levèrent brusquement et coururent vers Jean-Paul. Il tourna l'écran vers eux.

- J'ai cherché le père de Stéphane Hamel et j'ai trouvé ces vieux papiers notariaux. Regardez ici, il a hérité de son oncle, un chalet dans la forêt de Cran-Gevrier. On a les données GPS.

Neiges éternelles (Cassandre Et Roche)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant