ÉPISODE 8

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15 : 00, devant les grilles du campus

À l'extérieur du campus, mes potes - Samuel & Elliott - se crament des clopes. Le soleil est chaud ; on en profite avant le début du prochain cours. Une meuf brune, petite, s'est incrustée dans notre p'tit groupe. En vrai elle nous raconte sa vie ; ou plutôt, elle l'a raconte à Samuel. Ce dernier semble intéressé par les paroles de la nana, ou alors il fait juste semblant.

— Du coup j'me suis incrustée chez ce mec, la teuf était chanmée ! elle nous avoue, en faisant des tas de gestes avec ses mains.

Ouais, donc, comme je l'ai précisé, c'est du racontage de vie. Sauf que ça me va, à moi. J'suis bien. La chica, elle est mignonne, c'est agréable d'la mater mdr. Oklm quoi. Avec son décolleté noir hyper sexy, c'est très aisé de voir ses eins. Un peu trop même. J'aime le paysage qui s'offre à moi, gratos.

À chaque fois qu'elle rive son regard bleu sur moi, je lui souris, haussant un sourcil. Ça l'amuse, elle me fait rire intérieurement.

— Les gars, les gars... nous lance soudain Eliott, me tapotant sur l'épaule pour attirer mon attention.

— Y a quoi gros ? je lui demande, les mains dans les poches de ma jacket de survêtement.

— Le prof est absent wesh. J'viens de recevoir un mail d'la fac.

Ah bon. Je chope mon portable et mate l'écran, affichant une notification de ma boîte mail.

« La séance de droit commercial de monsieur VALÉRIEN est annulée. Un cours de rattrapage sera fixé ultérieurement ».

Ah putain. Il est obligé de s'absenter ce con ? Tandis que mes deux amis sont happy qu'on ait terminé les cours pour aujourd'hui, bah moi j'le suis pas autant qu'eux. J'ai un putain de T.D. Et je dois attendre une heure avant que la séance débute. Ah merde, j'suis dégoûté.

— Ah putain j'suis rassuré !! J'avais trop la flemme de faire un cours avec monsieur Valérien ! affirme Eliott, en positionnant son cartable sur son épaule.

— Ouais azy moi j'y vais du coup. Je rentre ! gueule Samuel, soulagé.

Franchement là, je rage de ouf. Ils ont trop d'chance, ils rentrent. Et puis y a moi, je dois attendre à la fac tel un con. Je dis à mes potes que j'peux pas rentrer et ils se foutent de ma gueule au lieu d'me soutenir. Allez vous faire foutre.

— Bon j'y vais, j'veux pas rater le bus ! dit Samuel en fuyant, et quant à Eliott, il prend son vélo qui est non loin de là. Sa chambre dans la fraternité est à quelques mètres du campus. Pas besoin de transport public.

— J'dois go mec. J'ai un T.D à finir pour demain. Sa race. On s'capte, me sort-il.

— Ok gros. Salut.

Sur ce, il dévale le trottoir avec sa bicyclette noire. C'est ainsi que j'me retrouve solo, à rien branler à part téma des étudiants bédavent. Ça fume des masses. Limite, on me prive d'oxygène là. J'ai jamais kiffé la clope en vrai, je sais pas pourquoi. Ce, contrairement à mes potes qui dont addict à ce bâtonnet toxique. En plus j'vous parle pas de leurs prix, ah ça fait mal.

Je me demande ce que j'vais foutre pendant cette longue heure libre. Ptêtre que je devrais, comme un vrai étudiant en troisième année, me poser à la BU pour bosser. 'Fin c'est logique, tout le monde aurait opté pour ça, mais moi non. Non, non, non, mille fois non. Flemme les gars, j'ai pas la force ni la motivation pour réviser. Surtout à la bibliothèque ; j'suis pas à ma place dans cet endroit.

Pénétrant de nouveau dans la campus, je m'installe lourdement sur un banc, en jurant à voix basse. Bien sûr, je connais personne avec moi en T.D. En parlant du T.D putain... j'espère sincèrement que le prof va pas nous demander de présenter ce projet. Avec l'autre là. Alexis. D'ailleurs, il est où, ce gars ? Je me relève du banc, afin de mater les alentours. M'étirant avec paresse, je balaye la cour universitaire des yeux, à la recherche d'une tête familière. Zéro.

JÉRÉMY, aime Alex Où les histoires vivent. Découvrez maintenant