MARDI, 8 : 30, chez jérémy
Les céréales aux flocons d'avoine nagent dans mon bol de lait. Je les regarde avec ennui et sans la moindre appétit, mon seul désir étant de retourner au lit et dormir pour quelques heures encore. Putain, 8 heures, c'est un réveil trop tôt. Franchement, là. Il faut que quelqu'un le dise. Le corps humain a besoin de plus de sommeil, j'en suis sûr. Je lève doucement mes yeux quand ma mère apparaît dans la cuisine, vêtue d'une longue jupe noire et d'un pull bleu. Elle est déjà prête pour aller au boulot, et moi j'suis là, à me plaindre comme à un mon habitude.
— Qu'est-ce que tu as ? elle me demande, en chopant son mug de café décoré par des petits cœurs roses.
C'est mon père qui lui a offert ce cadeau à la Saint-Valentin, l'année dernière. Depuis, elle ne boit son café qu'avec. Je baille, recevant juste après une remarque de la daronne comme quoi je suis paresseux et toujours démotivé. Eh bah, elle a vu juste pour une fois. J'suis qu'un feignant de toute façon ; je l'ai toujours été. Ma bouche s'ouvre en grand pour bailler, une larme venant s'accrocher au coin de mon œil. Ma mère secoue la tête, désespérée, avant de sortir de la cuisine. Elle appelle mon p'tit frère, Matéo, pour qu'il descende de sa chambre. C'est elle qui le conduit chaque matin à l'école, avant de rejoindre son bureau.
Bon. J'aimerais aussi qu'elle me dépose à la fac, mais tout de même. La pauvre. Cette femme a déjà des tas de trucs à faire dans sa vie, – bosser, cuisiner, faire le ménage, s'occuper de nous, faire du yoga, du sport, et j'en passe. Une machine, ouais, vous voyez. J'ose pas trop lui rajouter une couche, juste parce que j'ai la flemme de prendre le bus chaque matin.
Je me lève, délaissant mon bol de céréales presque intact. Je suis pas au top. Du coup, je n'ai pas super faim. Mon sac sur le dos, je sors de la maison, errant sur le trottoir en direction de l'arrêt. Le gris du ciel me déprime pas mal, mais faut supporter le mauvais temps. AirPods dans mes oreilles, je clique sur une playlist de rap, la meilleure sur Spotify.
— Bonjour m'sieur, j'entre dans la salle de T.D, alors qu'un certain nombre d'étudiants avait déjà pris place.
— Bonjour bonjour ! Je vais faire l'appel, s'il-vous-plaît ! On commence.
Des feuilles sont dispersées sur son bureau et il fouille parmi celles-ci, ses lunettes sur son crâne chauve. Ah, c'est cool, il a toujours pas fait l'appel. Je suis donc pas en retard. La prochaine fois, je dormirais 5 minutes de plus, voilà. Bah ouais les gars, faut profiter de chaque seconde de sommeil ; conseil d'ami, hein. Mon regard balaye la salle, cherchant une place pour m'asseoir. Dans ma poitrine, une certaine brûlure me picote la chair et me tord le ventre. Merde. Alexis est assis au troisième rang, ses affaires déjà prêtes devant lui et son ordinateur activé.
— Alors ! Je commence ! Marie Antonin ? Vous êtes ici ?
Bon bah, je dois m'installer, là. Peut-être que... 'fin, peut-être que... je devrais m'installer sur la chaise à côté d'Alexis. Je sais pas, frère. De toute façon... bref. Je connais personne d'autre, aussi. Ah, et puis merde hein.
Sans plus y réfléchir, je me dirige vers lui, pour me poser sur cette chaise vide à sa gauche. Bruyamment. Quand je tire, ça fait un grincement aiguë dans toute la salle, mais wa, bats les couilles. De toute manière, Alexis ne me calcule pas, genre même pas un regard, même pas un salut. R. J'ai l'impression d'être invisible pour lui, mais pas invisible pour les deux meufs de devant qui se tournent pour me fusiller du regard.
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JÉRÉMY, aime Alex
Roman d'amourOuais salut, moi c'est Jérémy. Alors, par où commencer ? Je suis un simple étudiant en droit, mais j'ai beaucoup d'objectifs dans la vie. Comme m'acheter la nouvelle BMW. Sinon je suis un beau gosse - c'est pas pour me vanter - et je peux avoir tout...