La vraie famille

Chapitre 10: Sauvé pour mourir?

PDV: DEREK

Cela fait une bonne demi-heure que j'ai laissé tomber ma forme humaine pour celle partielle du loup, mes chaussures ont disparu quelque part ne m'aidant pas avec mon adhérence au sol.. Je me propulse de mes jambes pour atterrir sur mes mains quelques mètres plus loin tout en me concentrant pour ne pas briser le coton ouaté que je tiens toujours fermement dans ma main. Plus je m'enfonçais dans la forêt, plus mon instinct me disait de me dépêcher et cet instinct se fait de plus en plus alarmant aux fils des secondes. La vision de la forêt autour de moi devient de plus en plus floue alors que j'accélère, je dois bien atteindre les 50km/h en ce moment, mais je ne m'arrête pas.

J'enfonce mes griffes dans la terre lorsqu'une courbe apparaît sur le chemin du sentier tournant légèrement vers la droite et je bouge mon corps sur le même angle forçant sur mes bras pour me maintenir en équilibre tandis que je sens mon corps pencher rapidement vers les arbres, mais la force centrifuge de mon corps me permet de ne pas m'étaler maladroitement dans la forêt. Je parviens à me propulser dans la bonne direction, faisant soulever un tapis de poussière derrière moi et je continue mon chemin. Bien plus tard, je ne m'arrête que pour une chose; me rendre compte que mon instinct ne s'était pas trompé et cette découverte me fit bien plus mal que je ne l'aurai jamais pensé.

IL était là, dans la montagne qui était devenu un site touristique après l'abandon de la collecte de ce qui se cache sous celle-ci, laissant ainsi un énorme ravin là où était autrefois une partie de cette montagne. Stiles était beaucoup, beaucoup trop près du bord. J'ai les griffes qui s'enfoncent dans la chaire de la paume de ma main et j'ai les jambes tremblantes alors que je regarde autour de moi, je sais que quelque chose d'horrible va se passer si je ne le rejoins pas maintenant. Les vieux escaliers de bois me reviennent à l'esprit et je me remets à courir dans leur direction. Je saute sur la première rampe et me donne un élan pour sauter vers la deuxième, j'ai encore une dizaine de paliers à faire comme ça et je me sens déjà à bout de souffle dû à ma course.

Je ne sais pas à combien de mètres je suis du sol lorsque mon regard s'accroche au corps de Stiles qui tombe plusieurs mètres au-dessus de moi. Je sens la terreur de mon loup m'envahir alors que je lâche un hurlement à m'en décrocher les cordes vocales. J'atterris les deux pieds sur le palier auquel j'étais arrivé et changeais de rampe pour dévier ma direction et je sautais dans le vide, mes mains s'agrippant à une racine, plantant les griffes de mes orteilles dans le mélange de terre et de roche pour m'élancer encore plus loin sur cette paroie rocheuse et je me donne un dernier élan pour l'attraper.

J'enlace son corps de mes bras et le serrais contre moi, une main derrière sa tête pour le protéger. Je laissais la chute se terminer, utilisant mon corps pour l'empêcher de mourir.

Je ressens tout d'un coup une horrible douleur dans le milieu de mon dos avant que ma tête ne frappe le sol à son tour, puis je me sens soudainement tout léger alors que j'ai encore la sensation de tomber. Ce n'était pas quelque chose de désagréable, loin de là, assez pour que j'ai envie de rester dans ce cocon douillet encore longtemps, mais quelque chose de désagréable troublait la paix... Pourquoi j'entends pleurer?

Je sursautais en ouvrant les yeux, réalisant que je venais de perdre conscience.

J'ai la tête qui tourne et je ne sens plus rien à partir du milieu du dos et tout ce qui me permet de ne pas repartir dans l'inconscience, c'est les horribles pleurs de désarroi de celui dont j'ai réussi à sauver la vie. Je laisse sortir un souffle, soulagé, avant de grogner sous la douleur. Son attention se porte alors sur moi et ses larmes, qu'il laissait déjà couler sur mon chandail, coulèrent sur mon visage. Je parvins à faire fi de la douleur pour le prendre en coupe de mes mains et essuyais ses larmes de mes pouces.