Chapitre 3: Ne m'approchez pas...

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PDV: STILES

J'ai une horrible douleur au niveau de l'estomac alors que je suis assis à une table vide à la cafétéria du lycée. J'essaie de m'acclimater à la douleur sans trop le faire paraître tandis que je plante ma fourchette dans une pièce de dinde noyée dans une sauce brune. Je la mastique et avale avec difficulté. Hier, Simon n'a pas été tendre avec moi lorsque je suis arrivé à la maison. Je n'avais même pas mis un pied à l'intérieur qu'il m'a traîné dans la cour pour m'obliger à monter chercher un ballon qui était resté coincé dans un arbre et comme j'ai refusé tellement il était haut, il m'a frappé d'un direct du droit au ventre, résultat mon ventre déjà douloureux m'élance encore plus et pour finir j'ai quand même dû monter à l'arbre pour aller chercher ce foutu ballon.

C'était stupide, ils auraient pu demander l'échelle de mon père, je suis certain que ça lui aurait fait plaisir de se rendre utile. Je soupire alors que je me prends un peu de patate pilée, mais n'arrive pas à retenir une grimace lorsque mon ventre se contracte par lui-même, sans raison apparente. Puis, je suis soudainement surpris dans le cours de mes pensées lorsqu'un cabaret se place juste à côté du mien. Je lève la tête pour voir un mec aux cheveux bouclés pâle et au visage amical, il me sourit et je sens mon estomac se retourner. J'observe le reste de la cafétéria à la recherche de deux visages en particulier, mais bien que je ne les trouve pas, ça ne veut rien dire du tout.

"Salut, ça te dérange si on te rejoint?"

Dit une autre personne au cheveux plus foncé et à la peau bronzée alors qu'il s'assit à côté de l'autre et je ne sais pas quoi leur dire pour leur demandé de quitter la table sans les vexer. Je choisis donc que c'est moi qui partirai. Je me lève au même moment qu'une très jolie fille au cheveux blond vénitien accompagnée d'une tout aussi jolie fille aux cheveux un peu plus foncée rejoint la table. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que je les ai déjà vu quelque part... Je réalise soudain et je pourrais me frapper le front sur la table dès maintenant, bien sûr que je les ai déjà vu, ils sont certainement le groupe le plus populaire de l'école et tout le monde a au moins un fois déjà entendu parler d'eux... même moi, dès ma première journée pour d'ailleurs tomber directement sur eux à la sortie des cours.

Donc, comme je le pensais, ça ne veut rien dire de bon pour moi. Je sors immédiatement de table prenant le restant de mon repas et les laisse s'approprier la place. Le bouclé châtain tente de me convaincre de rester, mais je l'ignore alors que je cherche une autre place de disponible, mais aussi tard dans l'heure du midi il n'y a déjà plus aucune table de vide. J'abandonne très vite l'idée de rester à la cafétéria et je m'enfonce dans les couloirs de l'école. Je sais que manger dans les couloirs est interdit, mais au point où je suis rendu je n'ai plus vraiment de choix, instinct de survie oblige.

J'entre dans une cage d'escalier normalement vide, monte deux paliers et m'installe dans un coin pour m'accroupir, je laisse sortir un gémissement de douleur et je dois essuyer une larme traître. J'ai vraiment mal...

Je continue de manger un peu plus rapidement de peur de me faire prendre et alors que je suis sur le point de terminer et que je commence à résorber l'angoisse d'être pris en flagrant délit, j'entend la porte deux palier plus bas s'ouvrir. Je me tends, mes yeux fixant les escaliers, je ne serai même pas surpris que mon corps soit tout tremblant en ce moment. J'aurai voulu me lever et prendre mes jambes à mon cou, mais j'ai l'impression qu'on m'a retiré toute volonté.

Je sens ma tête tourner au fur et à mesure que les pas se rapprochent, imaginant déjà les supplices qu'on me fera subir à la maison pour avoir à ce point désobéi aux règlements Très Clair de l'école.

Tout mon corps se relâche lorsque je reconnais une tête bouclée et je réalise seulement maintenant que je retenais mon souffle. Je reprends une respiration normale alors qu'il me fait un signe de la main, cependant, je ne suis toujours pas capable de bouger et mon corps se réveille uniquement lorsqu'il vient s'asseoir près de moi et que je sens sa cuisse frôler la mienne. Je laisse sortir un hoquet et me relève soudainement en m'excusant très faiblement. Je me tourne vers lui, je voudrais lui dire que ce n'est vraiment pas une bonne idée de chercher à être mon ami, mais lorsque mon regard tombe sur le sien j'ai l'impression que je vais me noyer.

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