Chapitre 2: Cette douloureuse odeur

433 20 2
                                    

PDV: DEREK

Je pénètre dans le stationnement de l'établissement du lycée de Beacon Hills. Depuis la mort du père d'Isaac, celui-ci a été émancipé et comme il n'avait pas de toit ou vivre, j'ai finis par l'accepter au loft et me voilà à jouer au taxi chaque fois que son petit copain n'a pas le temps de le reconduire comme il doit se rendre directement chez le vétérinaire où il travail. J'arrête ma voiture un peu en retrait comme je déteste rester coincé par la foule d'adolescents qui se foutent des gens qui sont prisonniers de ce stationnement jusqu'à ce qu'ils se décident à bouger.

Heureusement que je n'ai qu'à le chercher deux fois dans la semaine, autrement je serais déjà en train de lancer le contenu de sa chambre par la fenêtre pour qu'il se trouve une autre place où aller. De toute façon, je suis certain que Mélissa ne pourrait refuser l'attaque combo des aires de chiens battus, la seule raison pour laquelle il ne vit pas avec Scott c'est qu'il ne veut pas être un poids de plus pour cette mère monoparentale. Même si je dois admettre qu'il n'est vraiment pas un colocataire difficile, si ce n'était pas du son de sa respiration et de ses battements de cœur je pourrais même me croire toujours seul au loft. Comme quoi même en étant libéré d'une personne violente il est très difficile de se débarrasser des vieilles habitudes qui consistent à se faire le plus transparent possible.

J'observe ma meute se saluer une dernière fois autour de la moto de Scott. Une petite accolade par ci, un bon gros câlin par là puis vient l'élan dégoulinant d'amour lorsque Isaac se pend au cou de Scott pour l'embrasser alors qu'il est lui-même appuyé sur sa moto dont je soupçonne travailler très fort pour ne pas s'écrouler sous leurs poids. Je fais un signe de tête à Boyd qui m'a remarqué et rapidement le regard d'Erica s'illumine comprenant que je ne suis pas loin, je laisse sortir un léger grognement désapprobateur qui se bloque sous la surprise lorsqu'une voiture passe en coup de vent juste à côté de la mienne.

Je sors de ma voiture en colère, mais surtout paniqué par les cris de surprise de mes bêtas. Je claque la portière et fonce vers cette voiture de police dont le propriétaire va entendre parler de moi. La scène que j'ai de Scott et Isaac recroquevillé l'un sur l'autre derrière la moto tandis que la voiture n'est qu'à quelques centimètres de la frapper me fait sortir de mes gonds. Je traite le policier de chauffeur incompétent alors qu'il observe de son siège, nerveux, la distance entre lui et la moto. Il est certainement en train de réaliser ce qui aurait pu se passer s'il n'avait pas freiné à temps. Bien que la peur que la partie sauvage en moi a eu pour ses bêtas me donne envie de m'en prendre physiquement à l'homme, je comprend que tout ceci n'était qu'un accident et que je ne peux pas laisser sortir ma colère d'autant plus que j'ai maintenant une coyote garou, qui semble avoir de la difficulté à ne pas sortir les crocs, à gérer.

Je m'approche très vite d'elle et l'agrippe par l'épaule pour qu'elle se tourne vers moi puis fait juste assez longtemps briller mes yeux en faisant rouler des sons dans ma gorge pour la soumettre à ma volonté avant qu'elle puisse s'en prendre à celui que je reconnais, maintenant, comme étant le nouveau Shérif de la ville.

Le policier sort de la voiture et s'excuse à plusieurs reprises auprès de mes deux bêtas qui se remettent tranquillement de leur angoisse. Il s'excuse ensuite auprès de moi et comme je sens qu'il est sincère je choisis de lui pardonner et va m'assurer que Scott et Isaac vont bien. Je suis impressionné par le calme dont Boyd a fait preuve. Puis, probablement puisque je n'ai pas répondu, le policier revient à la charge avec ses excuses:

"Vraiment, je suis sincèrement désolé, j'apprend encore à m'habituer à l'accélération de cette voiture, elle est beaucoup plus sensible que celle que je conduisais à New York."

"Il n'y a personne de blessé." Sortis-je pour qu'il soit satisfait et nous laisse tranquille.

"Eh bien, vous avez raison, il n'empêche..." commença-t-il avant que son attention se tourne vers des gens qui l'appelaient.

Ma propre attention se porte dans la même direction, deux adolescents approchent tout en balayant l'air de leur bras pour saluer celui qu'ils appellent leur père, pourtant bien que l'odeur et même leur physique prouve qu'ils sont bien frère, rien n'indique qu'un lien de parenté les lient à l'homme si ce n'est la soudaine vague d'affection qui envahit le stationnement. Je pourrai presque m'en boucher le nez si je n'avais pas d'abord été surpris par une odeur bien plus forte. Je n'arrive pas à voir de qui vient cette odeur jusqu'à ce que le plus petit des deux frères court donner un câlin à leur père.

À ce moment-là j'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher et je me retient sur l'épaule de Scott qui avait apparemment senti la même odeur que moi; celle du sang. Sauf que le voir vient prouver le doute qui s'était insinué dans mon esprit lorsque j'avais compris qu'il y avait beaucoup de tourments et de détresses dans cette odeur. Je ne sais pas pourquoi mon corps réagit comme ça. Normalement les drames familiaux ne me fait ni chaud ni froid, la seule raison pour laquelle j'avais transformé Isaac en lui donnant l'occasion de devenir quelqu'un de fort, c'était car j'avais besoin d'une meute, je m'étais seulement dit qu'il ne refuserait pas vu la violence qu'il subissait.

Alors pourquoi, maintenant que je n'ai aucune raison pour cela je ressens le besoin de faire disparaître sa douleur? Je me tourne vers Isaac lorsque son odeur devient douloureusement mélancolique et ma gorge se serre comprenant que je ne me fais vraiment pas des films, ce gamin vit de la violence familiale comme Isaac à l'époque.

Qu'est ce que ça peut bien me faire ce qu'il vit? Pensais-je très fort alors que je me tournais vers la scène affectueuse d'un père avec ses deux enfants alors que leur valet et très certainement le fils biologique du policier portait leurs sacs à dos dans la valise de la voiture. Je fis signe à Isaac de me suivre à ma voiture, mais mes pieds arrêtèrent de fonctionner lorsque j'entendis le mensonge dans les battements de cœur du plus jeune des deux frères lorsqu'il annonce au policier que Mieczyslaw a encore triché sur lui en classe et qu'il a perdu des points à cause de lui.

Je tend l'oreille curieux de la façon avec laquelle le père négociera cette information et je fais demi-tour pour l'observer sortir le sac du gamin de la valise de la voiture et lui dire de se démerder pour retourner à la maison et qu'il serait mieux d'avoir réfléchis à se qu'il a fait de pas correct avant de remettre les pieds à l'intérieur.

Je suis complètement choqué qu'un parent puisse agir avec autant de violence devant autant de témoins. J'ai envie d'intervenir, mais Isaac pose une main sur mon épaule me faisant signe que non. Je me décompose mais reprend très vite une expression neutre surpris de ma propre émotion, je sais très bien qu'il a raison, non seulement ça ne nous concerne pas, mais surtout on ne ferait qu'envenimer les choses pour lui une fois chez lui.

"Je n'aime pas ça non plus, mais pour l'instant on ne peut rien faire." Murmura Isaac dont l'attention se portait sur le rire dissimulé du frère qui s'était plaint.

"Je sais." Dis-je irrité.

Pourtant je fais un pas en avant aussitôt qu'il est seul, je fais un second pas et grogne lorsque Isaac tente de me retenir, résultat il me lâche l'épaule et je me rapproche de l'adolescent dont l'amertume me transperce jusqu'au cœur. Ses yeux humides qui fixaient le sol jusque là se lèvent vers moi et ma gorge s'assèche, je n'aime pas le voir pleurer, j'ai envie de le prendre dans mes bras... bordel de merde pourquoi je veux consoler un gamin?

Un son sort de mes lèvres entrouverte alors que je vais lui proposer de le raccompagner, mais notre attention est dérangée par Scott qui semblait avoir eu la même idée que moi. Résultat; un autre son s'échappa d'entre mes lèvres, celui d'un grognement modéré plus ou moins dérangé... Attend... pourquoi Scott s'est proposé de le raccompagner s'il travaille? Enfin bref, l'adolescent écarquilla des yeux à sa proposition et secoua la tête avant de se mettre à courir. Il s'arrêta quelques pas plus tard pour se tenir le ventre avant de se remettre plus lentement en marche.

Je n'arrête pas de l'observer tandis que son odeur s'estompe de plus en plus...

Celle de la douleur...

De la terreur...


________________________________________________________________________________


Eh oui, encore un cour chapitre hihi, mais des plus long arriveront bientôt. :) 

J'espère que vous avez apprécié! 

La vraie familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant