Chapitre 13 ; Tout s'aligne

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Ma tante est assise à ma table et y reste. Cette conversation est trop intime et personnelle à nous deux pour laisser d'autres oreilles y prendre part. Je la fixe du regard tout en étant chamboulé d'émotion. Qu'est-ce qu'elle va me dire? Qu'est-ce qui est arrivé à ma mère? Comment se fait-il que je retrouve ma tante ici? Qu'est-ce qui s'est passé dans sa vie depuis le tout? Je suis rempli d'émotions mixtes qui m'en donnent mal au ventre.

-Manny! Manny, hey, je te parle.

-Oh! Désolée tatie, je suis en état de choc.

-Je le suis également mon chéri mais concentrons-nous. Je ne peux pas laisser mes compagnons seuls pour ce soir, nous célébrons un nouveau départ.

-Quel nouveau départ?

-La dame assise là déménage en Nouvelle-Zélande le mois prochain. Elle va y bâtir sa maison avec son mari. C'est pas mal non!?

-Super projet, oui, oui!

-(Petit rire) Bon, allons. Manny, écoute-moi attentivement. Ce que je m'apprête à te dire ne doit pas sortir de ton cerveau.

Le stress envahit mon corps au même instant.

-Tantine, dis-moi ce qui en est je t'en prie.

-Ne sois pas autant impatient. Je sais que tu attends une seule et unique réponse ; tout sera expliqué.

-D'accord.

-Bien.

Ma tante se repositionne sur son siège, prends une grande respiration et croise les mains pour ensuite me regarder d'un air très sérieux.

-Manny, mon chéri, ta mère est vivante.

Mon coeur fait un bon dans ma cage thoracique. Les 4 derniers mots résonnent dans ma tête comme un éclair qu'on entend de proche. Malgré que c'est la plus belle nouvelle de ma vie, mon corps est figé.

-Elle est vivante par contre, elle n'est pas comme que tu te souviens.

Ma tante a maintenant un air grave. Que s'est-il passé?

-Que veux-tu dire tantine?

-Eum...disons...disons qu'elle a été maltraitée.

Au moment où je sens une violente colère voulant s'emparer de moi, ma tante me prend fermement la main et me regarde.

-Calme-toi immédiatement et écoute je t'ai dit. Si tu réagis à chaque bout de phrase, je ne finirai pas mon récit.

Je prends alors une respiration et me calme.

-Désolé. Je t'écoute maintenant.

-Bien. Alors, voilà. Depuis son enlèvement, Kemilla, ta mère, a été prise en charge par un vieux croulon dans un petit quartier aisé mais assez corrompu.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là?

-Ce sont des bandits millionnaires qui vivent là. La police ne peut rien faire, leur notoriété est trop haute.

-J'imagine qu'ils corrompent les policiers aussi alors.

-En effet.

-Tss!

-Restons calme. Je continue. Donc, oui, elle a été prise en charge par ce vieux lard pendant toutes les années que tu ne la voyais pas. Elle était sa domestique.

-Il...il ne l'a pas...?

-Pas quoi?

Je serre mes poings et ferme les yeux tout en essayant d'articuler ma phrase.

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