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If Depression Gets the Best of Me — Zevia

"So Mama when I die
Please hold in your cry
Just know that when I'm gone
I'll always be right by your side"

        J'avais sous-estimé l'angoisse qui me gagnerait une fois l'euphorie de Thanksgiving passé. Ne vous méprenez pas, mon mental n'a pas chuté une fois que je me suis réveillée. J'ai passé mon dimanche avec tout le monde, à plaisanter et à profiter de Dean avant qu'il ne rentre. Il nous a quitté en nous disant qu'il serait de retour à Noël, et j'ai alors trouvé une nouvelle date à laquelle m'accrocher.

C'est étrange, mais de savoir que j'ai des choses à faire, des choses à finir ou des événements à vivre, chasse les pensées noires. Le suicide ne me traverse plus autant l'esprit qu'avant, pas alors qu'il y a Noël, le nouvel an, le bal d'hiver et le voyage au ski... comment pourrais-je louper ça ?

En tout cas, ce qui ne m'a pas loupé, c'est le stress de retourner au lycée. J'ai passé une semaine d'exclusion tranquille, sauf que le lundi matin s'avère toujours fatale. Montgomery m'a envoyé un message pour m'inviter à diner chez elle histoire qu'on parle de ma discussion avec ma mère. Apparemment, c'est programmé pour demain soir.

Mais le pire, c'est quand j'ai mis un pied dans les couloirs... soit, maintenant.

Je fuis du regard tous ceux qui me fixent. Je savais qu'on me traiterait comme la folle ingérable qui a cassé le nez d'April. Parce que en réalité, c'est ce qui s'est passé. J'ai été ingérable et je lui ai cassé le nez, alors j'imagine que c'est mérité.

Bien que je sois aux côtés de Blake, c'est assez déstabilisant d'être de retour. Il a beau me dire de ne pas m'en préoccuper, qu'ils auront tout oublié dans moins d'une semaine... c'est plus fort que moi. Quand j'ouvre mon casier, mes mains tremblent et il le remarque.

— Elly.

— Désolée.

— Tu t'excuses d'aller mal, là ?

Je soupire et m'empresse de récupérer les livres dont j'ai besoin pour la matinée, toujours avec la même instabilité dans les mains.

Je referme mon casier, la gorge nouée.

— Tu veux leur donner un autre sujet de conversation ? C'est tout ce qu'ils veulent.

Je regarde autour de moi. J'ai la sensation que tout le lycée me scrute. Est-ce que c'est ma paranoïa qui parle ou la vérité ? Je crois que je ne le saurais jamais vraiment. Sûrement un peu des deux.

— Non, tu ne vas pas faire un truc ridicule juste pour être le centre de l'attention. Je préfère encore avoir subir ça plutôt que tu le fasses pour moi.

— Qui a parlé de ridicule ?

J'arque un sourcil et le regarde, ne comprenant pas où il veut en venir, quand il m'attrape subitement par la taille en fixant mes lèvres. La seconde d'après, ma bouche se retrouve contre la sienne.

Ici.

En plein milieu du couloir.

Du lycée.

Il m'embrasse comme si on était seuls. Je reste interdite mais je prends part au baiser. C'est difficile, pour ne pas dire impossible, de ne pas répondre à son appel.

Quand nous nous détachons l'un de l'autre, j'écarquille légèrement les yeux et je le regarde.

— Le tour est joué.

Our Most Beautiful DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant