12. Lesso

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NDA : Souvenez vous que ceci est une pure fiction. La science peut intervenir mais avec des faits qui ne sont pas réels, n'en déplaise peut-être aux spécialistes. Enjoy ❤️
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Je sors de ma chambre et me dirige directement vers le bar. Je me sers un verre et j'emporte la bouteille avec moi vers le canapé avant de m'y affaler. Je porte un regard vitreux sur les meubles et les murs qui m'entourent avec la sale impression que cet appartement est déjà vieux. J'ai l'impression qu'il est déjà chargé d'un tas de mauvaises énergies et de mensonges.

Je fais tourner mon verre vide dans ma main durant une minute avant de le remplir à nouveau. J'en termine encore une fois le contenu et je sors mon briquet de ma poche. Je l'observe avec la faible lumière et le détaille avec attention avant de plonger dans mes pensées comme si cette petite chose ouvrait un portail temporel vers mon passé.

Pour la première fois de ma vie j'ai l'impression d'être réellement perdu. J'ai l'impression d'être désaxé de moi-même et en même temps je crois que je n'ai jamais été aussi moi de ma vie. Un tas de choses m'échappent naturellement, comme s'il devait en être ainsi.

Je repense à Mayzie ou Magenta qui est en ce moment même allongée sur mon lit. Je me demande pourquoi je continue d'avoir des relations avec cette femme. Je la laisse trainer ici, je la laisse fouiller sachant exactement tout ce qu'elle va trouver : rien qui va lui servir. Je ne fais même pas semblant de semer des éléments qui pourraient l'intéresser. Je la laisse patauger et c'est certainement pour ça qu'elle n'a pas encore disparue de ma vie. Est-ce que je cherche à rallonger sa mission pour la garder près de moi ? C'est possible. J'ai ce besoin de comprendre ce qui se passe au fond de moi.

Je suis comme en roue libre ; tant que j'ai mis mes affaires à l'abri, je me sens désintéressé de ce que je peux exposer d'autre.

Je crois que je suis vide.

—J'ai remarqué que tu aimes particulièrement cet objet, me dit Magenta Mayzie reine Elizabeth ou je ne sais quel autre nom elle porte quand elle entre dans la pièce.

J'évite encore une fois de lui faire savoir que je suis au courant.

Je continue d'admirer son mensonge et sa fausseté comme une spectacle que je regarderais au théâtre.

—Lequel ? Mon briquet ?

Je lui demande alors qu'elle vient vers moi tout simplement vêtue de mon t-shirt blanc. Je devine qu'elle n'a rien en dessous et cela éveille ma curiosité.

La faible lumière a des reflets légèrement brillants sur ses jambes fines.

—Oui. Alors que tu ne fumes presque pas, dit-elle alors qu'elle prend place près de moi.

—Il a une valeur sentimentale, dis-je.

Ce briquet est celui de mon père. C'est celui avec lequel j'ai allumé le feu le jour de son assassinat. A part ses traits, son sang et son nom, ce briquet est la seule chose qui me reste de mon géniteur. Je l'ai conservé précieusement toutes ces années et j'ai acheté des actions dans la société qui les fabriquent.

—Oh Alessandro Maltese a donc lui aussi des sentiments ?

Ce petit bout de chose me rappelle sans cesse mon passé. Un rappel cruel mais réconfortant. Il me fait me souvenir de tout ce que j'ai toujours connu et je ne veux que ça. Je ne veux pas être meilleur, je ne veux pas oublier. Je veux conserver tout ce que ce passé tumultueux a fait de moi. Je ne veux pas changer.

—Quand tu vois un homme avoir des sentiments pour un briquet tu sais déjà qu'il n'en a pas beaucoup, lui donné-je pour réponse.

—C'est toujours mieux que rien. Qu'est-ce qu'il représente pour toi ? Me demande-t-elle doucement en fixant mes doigts autour de l'objet.

Les seigneurs de Malte Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant