Jour 3 : Le train

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Je suis montée dans un train aujourd'hui. Un train que j'ai choisi uniquement parce que l'horaire m'inspirait.

J'ai atterri dans une ville très rustique, élégante et ensoleillée. Je déambulais au hasard, sans objectifs particuliers. Je me contentais d'observer le monde que j'avais quitté par dépit.

Dans cette ville, une atmosphère étrange régnait, comme si nous avions remonté le temps jusqu'aux années médiévales. Et mes pensées se sont adaptées elles-mêmes, résonnant comme les douces mélodies d'un violon. Comme de voluptueux sons qui s'accordaient parfaitement. J'en ressentais pleinement chaque vibration.

Et la voix dans mon coeur s'est mise à chanter.

Les paroles venaient d'elles-mêmes, virevoltaient tout autour de moi. Suivant doucement cet air de violon qui sonnait toujours. L'harmonie m'habitait entièrement.

Mon coeur et mes pensées chantaient à l'unisson.

Je pouvais presque percevoir la musique qui émanait de mon corps. Une aura qui dansait et frétillait. Et tous ces sourires qui m'étaient adressés me rendait la connexion avec mon public que je ne ressentais plus.

Je fus capable de chanter sans ma voix.

Cette mélodie à mes oreilles était la plus agréable. Bien plus agréable que toutes les chansons que ma mère chantait à mon chevet, ces petites comptines qui me berçaient et me donnaient le goût de la musique. Pourtant, je ne pensais pas qu'il existait une symphonie plus plaisante.

Mais je suis guidée par la nostalgie, puisque qu'elle ne voulait plus chanter.

Et aujourd'hui, comme moi, elle ne peut plus chanter.

Et vous méritez peut-être de savoir pourquoi. Ce n'est pas si simple à expliquer.

Mais n'ayez crainte, je ne ferai pas le moindre bruit, ainsi, je ne vous dérangerai pas.

Les Voix du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant