Jour 17 : La falaise

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Je pensais que l'air frais était ce qu'il me manquait.

J'avais tord.

Je suis restée debout face au précipice. La brume recouvrait le fond. Le sol était devenu invisible.

Je ne sentais que le froid qui transperçait ma peau, la rendant insensible à quelqu'autres perceptions agréables.
J'ai compris que je me confrontais au sens plein du vide.

Le vide.

Le vide en un lieu.

Lorsque je soufflais, de la fumée s'échappait de mes narines. Instantanément, elle se volatilisait, ou peut-être se mêlait-elle à l'atmosphère.

Ce même vide qui suffisait à peine à me maintenir en vie.

Je ne peux plus me contenter de ce confort du « rien ».

J'ai allumé une cigarette. Je l'ai fumée, et j'ai imaginé un monde sans moi.

Sans Alice Me, la chanteuse si célèbre ayant été privée de ses cordes vocales.

Je me suis confrontée à l'immensité du vide.

Je n'aimais pas ça.

J'aimais l'amour.

J'aimais ce que la maladie m'a laissé, une nouvelle vie sans personne pour me perturber.

Alors pourquoi le suis-je encore ?
Pourquoi ces pages ne se soumettent pas à mes heureux souvenirs ?

Mais n'ayez crainte, je ne ferai pas le moindre bruit, ainsi, je ne vous dérangerai pas.

Les Voix du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant