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    Le bruit de son téléphone qui vibrait à côté d'elle réveilla Azélia. La jeune femme s'enroula dans sa couette gémissant et ouvrir doucement les yeux. Elle récupéra son téléphone et regarda le numéro de Victoria s'afficher dans ses notifications, elle le regarda sonner un instant et tous les souvenirs de ces derniers jours lui revinrent à l'esprit. Elle ne savait toujours pas ce qu'il s'était passé cette nuit et bien qu'elle voulait en être sûr pour avoir l'esprit plus reposé, une partie d'elle voulait rester dans l'ignorance.

   Bientôt, son téléphone arrêta de sonner et une notification de message retentit. Sans hésitation Azélia déverrouilla son téléphone et vis le prénom de Victoria s'afficher de nouveau, elle lui proposait une nuit de camping avec elle, les garçons et Lucie dans un endroit qu'ils avait l'habitude de fréquenter.

   Azélia ne savait pas si elle se sentait prête de revoir Victoria ou même Ethan, mais elle n'allait pas rester cloîtrer dans cette chambre tout l'été. Elle hésita quelques instants tapotant son téléphone nerveusement avec ses doigts et accepta l'invitation. Victoria répondit dans la minute et l'informa qu'elle passerait la chercher en fin d'après midi. Azélia soupira et se releva de son lit traînant les pieds jusqu'à son balcon. Elle ouvrit les grands rideaux et regarda les alentours, il faisait beau aujourd'hui.

   Elle remarqua que ses parents ainsi que les parents de Daminao étaient tous assis à table et discuter des verres de vin en main. Azélia sourit et enfila son maillot de bain ainsi qu'une chemise blanche qui lui arrivait mi-cuisses. Elle attacha ses cheveux à l'aide d'une pince et posa des lunettes sur ses yeux. Elle attrapa sa serviette ainsi que son téléphone et s'en alla vers la piscine qui était de l'autre côté du jardin.

   Elle salua tout le petit monde en passant près d'eux d'un signe de la main, et déposa ses affaires sur l'un des transates présents au bord de la piscine. Elle s'approcha de l'eau et trempa sa main qu'elle vint déposer sur sa nuque. L'eau était plutôt chaude. Elle retira ensuite sa chemise ainsi que ses lunettes et détacha ses cheveux avant de plonger la tête la première dans l'eau. C'était tellement agréable. 

   Elle nageait depuis quelques minutes maintenant, mais une sensation étrange s'installa au creux de son ventre, elle avait l'impression qu'on l'observait. Azélia regarda autour d'elle mais rien, elle était seule. Instinctivement elle sortie de l'eau et attrapa la serviette, se sécha rapidement, enfila ensuite sa chemise et récupérant ses affaires avant de s'en aller à l'intérieur passant par la première porte qui était en face d'elle. Elle se retrouva dans le séjour, où se trouvait un beau piano, en plein milieu de la pièce.

   La jeune femme déposa ses affaires sur le canapé et s'assit face au piano. Elle l'observa quelques instants et passa ses doigts délicatement sur les touches. Avant de s'y assoir et, sans hésiter, se mit à jouer. Instinctive elle se mit à jouer la berceuse que sa maman lui chantait quand elle était plus jeune. Elle n'avait presque plus aucun souvenir de sa mère, comme si sa mémoire les avait tous effacés. Mais cette chanson, cette mélodie était resté encrée dans sa mémoire.

   Alors qu'une douce mélodie résonner dans la pièce vide Azélia se mit à chantonner.

( écoutez « A la nanita nana - Julie Ellis )

- « A la nanita nana, nanita ella, nanita ella
Mi niña tiene sueño, bendito sea, bendito sea
A la nanita nana, nanita ella, nanita ella
Mi niña tiene sueño, bendito sea, bendito sea
Fuentecita que corre clara y sonora
Ruiseñor que en la selva, cantando y llora
Calla mientras la cuna, se balancea
A la nanita nana, nanita ella
A la nanita nana, nanita ella, nanita ella
Mi niña tiene sueño, bendito sea, bendito sea
Fuentecita que corre clara y sonora
Ruiseñor que en la selva, cantando y llora
Calla mientras la cuna, se balancea
A la nanita nana nanita ella »

   Azélia joua les dernière note et un petit silence s'installa et un déferlement d'applaudissements retentissant la fit sursauter. Elle se tourna vers l'entrée. Tout le monde était là, ses parents, Andrea, Tino et même Damiano.

— Mais tu chantes magnifiquement bien Azélia, je suis impressionné ! Wow ! Dit Andrea un grand sourire aux lèvres.

   Azélia légèrement gêné et surprise se mit à rougir et baissa la tête la remerciant maladroitement. Elle releva ensuite la tête et croisa le regard le son père, il avait un grand sourire aux lèvres et ses yeux brillaient légèrement. Ils se regardèrent un instant et Azélia bougea la tête de droite à gauche lui demandant de ne pas pleurer, elle ne voulait pas associer cette musique à quelque chose de triste. Son père hocha la tête et s'approcha de sa fille pour déposer un baiser sur le haut de sa tête.

— C'est une très jolie chanson. Repris Andrea.

— Merci Andrea.

   Azélia la remercia puis se tourna vers sa belle mère lui demandant si elle pouvait aller camper avec ses nouveaux amis ce soir. Sa belle mère semblait retissante, mais Damiano qui jusqu'à là n'avait pas ouvert la bouche, s'avança et pris la parole. Il expliqua aux parents de la jeune femme qu'il y serait aussi et qu'ils n'avaient rien à craindre.

— Bon c'est d'accord, mais tu fais attention à toi et s'il t'arrive quoi que ce soit préviens nous. D'accord ?

— Oui c'est promis, bon je dois aller me préparer Victoria viens me récupérer dans peu de temps. Dit Azelia en remerciant sa belle mère d'une petite accolade.

   Elle récupéra ses affaires étalés sur le canapé et s'en alla vers sa chambre, suivis de près de Damiano qu'elle ignora complètement. Arrivée devant sa porte elle déposa sa main sur d'la poignée mais se fit arrêter par le jeune homme qui attrapa son bras.

— Tu pourrais au moins me remercier. Sans moi tu serais rester ici ce soir. Dit-il son éternel sourire arrogant collé sur le visage.

— Lâche moi.

— Tu comptes m'ignorer encore longtemps ? Où est-ce qu'on peut avoir une discussion ?

— J'ai rien à te dire Damiano, maintenant lâche moi ou je brise ton bras en deux. Répondit Azélia.

-— Arrête de faire l'enfant, comporte toi en adulte Azélia.

   La jeune femme se mit a rire faussement, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Elle relâcha la poignée et fit face au jeune homme, elle releva la tête et croisa son regard.

— C'est toi qui ose dire ça ? Mais pour qui tu te prends sérieux ? Tu fais l'innocent depuis le début mais ce que tu sais pas c'est que t'es qu'un égoïste et arrogant petit con qui se crois tout permis. Mais laisse moi te dire que tu en veux même pas la peine, j'ai pas envie de te parler, ou même te voir. Parce que la seule chose que j'ai envie de te faire quand je te vois c'est encastrer ta jolie gueule contre le mur. Alors maintenant lâche moi. T'es explications tu peux les garder pour toi, je veux pas les entendre.

   Azélia dégagea violemment son bras et entra dans sa chambre faisant claquer la porte au nez de Damiano qui sentait que ses yeux commençaient à légèrement le piquer. Elle ne voulait plus le voir et les paroles d'Azélia l'avait réellement blessé.

   Azélia se laissa tomber sur le lit et se mit à pleurer, elle ne savait pas pourquoi elle était aussi peinée mais son cœur lui faisait terriblement mal. Elle resta dans son lit durant une bonne heure et après avoir vider tout son corps du peu d'eau qu'il avait elle décida d'enfin se lever et préparer quelques affaires pour sa soirée. Elle chercha ensuite dans son placard et récupéra des affaires avant de se diriger vers la salle de bain. Une fois prête, elle se regarda dans le miroir, ses yeux étaient encore légèrement rouges mais elle se trouva assez jolie, au même moment son téléphone vibra. C'était Victoria, qui lui annonça quelle était sur la route et n'allait pas tarder à arrivé.

   Azélia se précipita dans la chambre et enfila ses chaussures, elle récupéra son sac et s'en alla dans le séjour pour prévenir ses parents. Victoria arriva au même moment et la jeune femme la rejoignit dehors.

— Salut Vic.

— Salut belle gosse ! Oh.. tu as les yeux rouges, t'as pleuré ? Demanda Victoria inquiète.

— Non, juste une allergie je pense. Répondit la jeune femme.

   Victoria savait bien que la française ne lui disait pas tout, mais elle n'insista pas et lui proposa à la place de prendre place à l'arrière de son scooter. Azélia s'installa et les deux jeunes femmes s'en allèrent enfin.

DOMANI - Damiano David ( Måneskin ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant