Amorce

7. Compliment

PDV de Lynn Smith

Je sortis de la pièce en suivant Ash. Je me contentais de le regarder marcher devant moi, en gardant bien évidemment une distance de sécurité entre son corps et le mien. Il se dirigeait cependant vers l'ascenseur, et lorsque nous pénétrâmes la petite cabine, je restai sans bouger, à côté de lui, ne voulant certainement pas lui montrer l'effet qu'il avait sur moi.

Il cliqua sur le bouton indiquant le dernier étage, et je sentis l'ascenseur se mettre en mouvement. Je sursautai violemment, ne m'attendant absolument pas à ce qu'il me prenne par le poignet. Il me tira en suite jusque devant le numéro 310, soit juste en face de ma chambre. Il me lâcha  le bras, et je massai énergiquement la peau de mon poignet qui était endolorie par la rigidité de sa prise.

Il tapa un code que je ne pouvais pas apercevoir d'où j'étais, et la porte se déverrouilla. Il se retourna vers moi, et me fit signe d'un mouvement de tête de rentrer dans la chambre, ce que je fis sans discuter.

— Assieds-toi, m'ordonna t-il en refermant la porte.

Je pris place sur le lit ordonné, et mon regard retrouva immédiatement le sien alors qu'il s'avançait vers moi. Il se stoppa juste devant moi, me surplombant de toute sa hauteur. Je me sentais minuscule face à lui, complètement écrasée sous le poids de son charisme. Pourtant, lorsqu'il passa la main dans sa chevelure ébène dans un geste purement nerveux, la tension que je ressentais diminua.

— Dean t'as expliqué la situation et la nouvelle tâche qui t'attend ? me demanda t-il d'un ton froid.

— Oui, je dois toujours effacer le fichier mais aussi récupérer une pochette détenue par Liam, répondis-je aussi froidement que lui. 

— Bien, je vais te donner quelques infos importantes sur ce connard et le déroulement du plan alors écoute-moi bien. Liam est le fils de William Scott qui est actuellement celui qui dirige le cartel des Scott, l'un de nos plus grands concurrents. Liam n'en a pas l'air mais ce gros frimeur ne tient absolument pas l'alcool, et tu vas devoir te servir de cette faiblesse pour l'atteindre. Tu iras d'abord à l'étage pour supprimer le fichier, puis tu redescendras à la réception pour t'occuper de Liam, si jamais il te demande ton prénom, ne le lui donne surtout pas, insista t-il en m'offrant un regard noir. Dès qu'il sera bien atteint, tu récupèreras la pochette et tu sortiras discrètement par la porte de derrière. Compris ?

— D'accord, mais comment je fais pour l'inciter à boire ? osai-je demander.

— J'en sais rien moi, t'as qu'à user de ton physique pour qu'il s'intéresse un minimum à toi, répondit-il en soupirant. D'autres questions ?

Connard.

— Non aucune.

— Bien, tu as encore dix heures devant toi, traine avec Lexie si ça te fait plaisir mais ne sors sous AUCUN prétexte de cet hôtel ou je risque de fortement m'énerver, maintenant dégage de ma chambre.

Je me levai du matelas, passai devant lui en le regardant droit dans les yeux puis sortis. Je me dirigeai vers la porte de ma chambre que je déverrouillai avant de m'affaler sur mon lit.

Bordel.

Toute ma confiance venait de s'évaporer, j'avais une chance sur deux d'y arriver. Tout reposait sur ma capacité à intéresser un homme.

Je ne sortais jamais de la maison de John, et pendant trois longues années je n'avais plus parlé à une quelconque personne, et là monsieur me demandait de séduire quelqu'un ?

Il est malin lui. Autant faudrait-il que mon corps soit un minimum attirant.

Je soupirais. De toute façon je n'avais pas vraiment le choix, et il fallait impérativement que je trouve un plan.