28. Peine et réconfort

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PDV d'Asher Wright








Je la regardai tomber au sol, son petit corps frêle s'écrasa sur ce sol marbré qu'elle avait l'habitude d'astiquer tous les matins. Mes yeux restaient écarquillés et concentrés sur cette petite femme qui semblait maintenant dormir sur ce parterre froid.

Non... pas ça, murmurai-je.

Ma bouche était pâteuse et horriblement sèche, mes membres commençaient à affreusement trembler, je clignai plusieurs fois des yeux, espérant que ce que je voyais, sortait tout droit de mon imagination. Pourtant, cette vision d'elle, allongée sur ce sol, en train de doucement baigner dans cet horrible liquide rouge et vermeille, était bien réelle.

Mes jambes s'actionnèrent, mes pas furent d'abord lents et mal assurés, puis mes foulées s'intensifièrent, et mon corps se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait à travers cette salle d'où les balles fusaient. Malgré les cris de mon frère et de Jay, je ne démentis pas, ma direction restait inchangée.

J'arrivais vers elle, et m'accroupissais juste à ses côtés. Son petit visage rond et marqué par les rides du temps était incliné vers moi, elle me regardait avec cette même lueur dans ses iris qui avait toujours éclairé mon âme, cet éclat dans son regard brun était le même que dans mon enfance. Il n'avait jamais changé. Elle n'avait jamais changé.

Mon souffle était terriblement saccadé, mes yeux quittaient les siens pour venir se poser sur son tablier blanc sur lequel se répandait maintenant une tache rouge écarlate. J'avais l'impression que le semblant de cœur qu'il me restait, venait de se fracturer encore plus, brisant ainsi ses derniers morceaux.

Je sentis soudainement une douce chaleur toucher la peau de ma joue, je retournai mon regard vers son visage, sa main était posée sur ma joue et me caressait la peau.

Tout va bien... commença-t-elle en souriant, ne t'inquiète pas pour moi, j'ai bien vécu tu sais... même si j'aurai aimé te voir encore grandir et te voir trouver le bonheur... dit-elle en reprenant difficilement son souffle. Cherche la lumière qui te sortira de tes sombres cauchemars Asher, je suis sûre et certaine que tu la trouveras, j'ai confiance en tes choix, murmura-t-elle essoufflée.

Je la regardai sans rien dire, écoutant sa douce voix et buvant ses paroles.

Je t'aime mon enfant, dit-elle en élargissant son sourire.

Une petite larme quitta le coin de ses yeux noisettes et roula sur sa joue, son sourire restait chaleureux et rempli de bienveillance.

Je vis l'étincelle de vie quitter ses pupilles, accompagnant la chute de sa petite main. Ma respiration se coupa, les battements de mon cœur s'arrêtèrent et ma vision se troubla par l'eau qui emplissait mes yeux. Je touchai la peau de mon visage d'où une trainée mouillée venait de glisser le long de ma joue. Je regardai mon index sur lequel brillait une petite goutte d'eau.

Je pleure ?

Moi, je suis en train de pleurer ?

Mes yeux s'attardèrent sur cette larme, puis vinrent se replacer sur celle qui coulait toujours le long de sa joue à elle. J'approchai ma main de sa joue, et vins recueillir cette gouttelette, la peau de mes doigts effleura son visage qui était maintenant fermé et presque froid.

J'observais cette jolie petite larme qu'elle avait laissé couler. Mes mains commencèrent à trembler et la petite goutte tomba de mon index et vint s'écraser sur son corps, infiltrant le tissu de sa robe cannelle. Plusieurs larmes s'échappèrent de mes yeux, et tombèrent sur son petit visage rond par centaine.

AmorceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant