42. Manipulation enfantine

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PDV de Asher Wright









La nicotine pénétrait doucement mon être, me rendant toujours plus addict à cette chose qui assombrissait autant mon âme que mes poumons. Je soufflai cette fumée grisâtre qui se dissipait dans le noir de la nuit. La lune ne brillait pas aujourd'hui, elle était noire, cachée, juste absente, laissant l'obscurité et la noirceur de la nuit emplir l'espace de ce monde aussi beau que pourri.

Accoudé à cette rambarde, mon regard se perdait dans le ciel obscur. Mes pensées paraissaient encore plus incohérentes que d'habitude, fallait croire que la venue de ce morveux dans mes pattes, me rattachait à trop de souvenirs.

Je déteste les enfants.

C'était un fait, ils représentaient pour la plupart tout ce que je n'avais jamais été, et tout ce que j'avais longuement envié. Ils étaient trop innocents, trop naïfs, et trop manipulables.

N'importe quelle personne possédant un minimum de bon sens, savait qu'il ne fallait pas suivre des inconnus, qu'il ne fallait pas faire confiance aux gens, et qu'il ne fallait surtout pas baisser sa garde. Mais ça, c'était juste impensable pour un enfant.

Je détestais ces petits êtres trop naïfs, et il était hors de question que j'en ai un jour.

Rien que de penser aux responsabilités qui allaient avec, me donnaient envie de disparaitre. Si un jour, par malheur, je devenais père, je ne l'accepterai pas, jamais.

Car cette peur de devenir, inconsciemment, comme mon père me boufferait de l'intérieur.

Comment pourrais-je savoir comment me comporter alors que je n'avais jamais connu l'amour paternel ?

Non. C'était impensable, juste irréaliste.

Et savoir que ce mioche dormait paisiblement avec cette petite idiote m'énervait profondément. Il ne m'inspirait pas confiance, il cachait quelque chose, une chose qui ne me disait rien de bon.

Bordel.

J'écrasai mon mégot dans le cendrier, et rentrai à l'intérieur. Je m'allongeai sur le matelas de mon lit, et fixai le plafond blanc de ma chambre. Mes sombres élucubrations refaisaient surface, maltraitant mon esprit par de nouvelles pensées démunies de cohérence.

Asher mon garçon, viens voir maman !

Tu dois te débarrasser de toutes les personnes qui sont susceptibles de devenir ta faiblesse.

Asher ? Qu'est-ce que tu fais ?

Bien mon fils, je suis fière de toi.

Putain de souvenirs, partaient de ma tête, je n'ai pas besoin que vous me le rappeliez encore.

Je fermai mes paupières, et murmurai encore ces mêmes supplications envers mon cerveau qui prenait un malin plaisir à torturer mon esprit.

Stupide.

Stupide.

Stupide.

Manipulable.

Manipulable.

Manipulable.

Naïf.

Naïf.

Naïf.

AmorceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant