44. Elena

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PDV d'Asher Wright







Le vent venait de se lever, sa légère brise s'était transformée en une forte bourrasque qui bousculait tout sur son passage. Mon corps faisait face à ce déchaînement.

Je me sentais faible, pourtant je ne pouvais m'empêcher de luter. Toute ma vie j'avais luté. Pourtant jamais je n'avais réussi à gagner ou à le vaincre, lui.

Cette facette de ma personnalité, je la détestai autant que je me rattachai à elle. Elle était autant ma damnation que ma rédemption.

Ce sentiment de faiblesse, de peur mélangée à une pointe d'empathie faisait de moi, un être humain. Mais le ressentir pour lui me répugnait tellement, et j'aurais tellement voulu passer outre cette valeur que m'avait inculqué ma mère, juste une fois.

Car si j'avais eu le courage de le faire cette nuit là, tout, tout aurait été différent.

Un an auparavant, Manhattan, première résidence des Wright

Je refuse, dis-je sévèrement.

Son visage se raffermit, sa mâchoire se contracta et son regard gelé me sembla devenir encore plus froid qu'avant.

Ce n'était pas une question, gronda-t-il d'un ton qui me fit tressaillir.

Je m'en contre fiche.

Asher je t'ordonne de la supprimer.

Je serrai les poings, ma colère s'accrût en un temps record, faisant bouillir mon sang jusque dans mes entrailles.

ON PARLE DE MA SŒUR ! DE TA PUTAIN DE FILLE ! hurlai-je en tremblant de haine.

Et alors ? demanda-t-il avec une indifférence qui me glaça le sang.

Tu m'as obligé à tuer maman et maintenant tu veux que je la tue elle ? SAIS-TU Ô COMBIEN JE ME HAIS ET Ô COMBIEN JE ME DÉTESTE POUR AVOIR ÉTÉ AUSSI MANIPULABLE ?! ET LÀ TU M'ORDONNES DE TUER MA SŒUR ?? TA FILLE ?! m'égosillai-je en tremblant.

Elle ne m'est d'aucune utilité, elle n'est qu'un obstacle à la finalité de mon œuvre, de toi. Alors Asher je ne te le répéterai pas, tue la.

Non.

Ses sourcils se froncèrent, son corps se crispa tandis que les traits de son visage se déformèrent à cause sa colère.

TU VAS LE FAIRE !

PLUTÔT CREVER !

La haine emplissait son regard impassible, il s'avança rapidement vers moi, et avant qu'il ne m'attrape par la gorge, je sortis mon glock de l'arrière de mon jean et pointai le canon de l'arme en direction de son front.

Il s'arrêta net, ses yeux glacés me fixaient, plus aucune émotion ne se dégageait de ses pupilles froides.

Je le regardai droit dans les yeux, mes iris encrés dans les siens, je le scrutai avec une extrême attention.

Vas-y tire, dit-il nonchalamment.

Mon cœur rata un battement, son regard était fermé, il était plus que sérieux.

Tu peux le faire.

Juste une balle et tout sera fini.

Juste une balle...

AmorceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant