Chapitre 11 : Un accident

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Musique de fond : Wings de Birdy (à mettre en boucle)

J'étais dans le train. Le paysage verdoyant défilait à toute vitesse sous la pluie qui glissait le long de la vitre. Mon wagon était vide. Je n'avais pas le cœur à rejoindre mon groupe d'amis. 
Je ne sais plus vraiment qui je suis. Ce que je fais là. Pourquoi, surtout. Ma main droite caresse le Phénix, sous ma manche. Je ne suis plus sûre de rien. Toutes mes certitudes se sont envolées depuis que Severus -j'ai finalement décidé de l'appeler par son prénom- m'a montré son Phénix. Aucun de nous n'est libre. Ma haine envers lui s'amenuise, s'éteint presque. J'appartiens à Dumbledore. Si je veux m'en sortir, il faut que je lui donne ce qu'il attend de moi. Si je penche du côté de Voldemort, il serait capable de me supprimer.
Je pensais qu'avec une baguette comme la mienne, je serais libre de mes choix, qu'on me laisserait en paix par peur de ce que je pourrais faire. Mais ce qu'il se passait était le contraire. Je suis la fille d'une Griffondor membre de l'Ordre et d'un Serpentard Mangemort. Je dois faire un choix, et ce choix fera pencher la balance. Pour la première fois de ma vie, je regrettais d'avoir acquis cette baguette. De voir dans l'esprit de Harry Potter. D'être la fille d'un espion. 
Une migraine commençait à éclore. Je me frottais les tempes. 
Rejoindre l'Ordre. Il fut un temps où cette décision m'aurait paru totalement farfelue. Mais à présent, je n'étais plus sûre de rien. Le semblant de liberté que je pensais avoir venait de s'envoler aussi vite qu'un papillon.  Les dents serrées, je laissais mon index glisser sur le petit bouton de chaire située sur le poitrail du Phénix argenté. 
Je devais me séparer de mes amis. Je ne pouvais me permettre de les mettre en danger.

Mes mains étaient gelées. Voldemort me voulait dans son camp, Dumbledore aussi. Noami était une Griffondor qui allait sûrement rejoindre l'Ordre, j'étais la demie-sœur de Harry Potter, et mes amis étaient des mangemorts. J'étais prisonnière. Je ne pouvais choisir.

La porte du wagon s'entrouvrit, laissant passer la tête d'aristocrate blonde du petit Malefoy.

« J'peux entrer ? »

Je relevais un sourcil, dans une expression digne de mon père. Mais lui ressembler m'était égal, à présent. Je n'avais plus le désir de lutter contre lui, encore moins de le haïr.

« Étant donné que tu n'as pas l'intention de partir si je te dis non, tu peux entrer. »

L'ennemi de Potter me répondit par un sourire hypocrite et vint s'asseoir en face de moi. Tiens, il n'était pas accompagné de ses éternels gardes du corps, deux gros balourds moches et cons comme leurs pieds.

« Qu'est-ce que tu me veux ? Fis-je en plissant les yeux.

 - J'ai entendu dire que tu es la fille de Rogue, répondit-il sans préambule.

Naturellement. L'interrogatoire avait du remonter jusqu'aux oreilles de ce cher Lucius.

« Oui. Et donc ? »

Il me détailla de haut en bas.

« Tu lui ressemble pas vraiment physiquement. Par contre, t'as les mêmes mimiques, c'est flippant.

 - Tu m'en diras tant. Quoi d'autre ?

 - Je me demandais si l'on pourrait être amis. Ton père et mon père s'entendent bien, alors...

 - Ce n'est pas parce que nos pères sont amis que forcément nous le seront. Excuse-moi de te dire ça comme ça, Malefoy, mais en recopiant ton aristocrate de père, tu n'arriveras pas à la gloire que tu espère. Lucius Malefoy est un esclave du Seigneur des Ténèbres. Tu veux devenir la même chose ? »

Mauvaise (Harry Potter Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant