Je sentais un lit, sous moi. J'avais un affreux mal de crâne. Dans quelque secondes, je serais avec maman, et surtout mes amis. Il suffisait simplement que j'ouvre les yeux. La sensation que je ressentais en ce moment était étrange : je n'avais pas l'impression d'être ce que je devais être. C'est-à-dire morte. Je soulevais lentement les paupières, méfiante quant à ce que je verrais pour la première fois de cette nouvelle vie. La lumière blanche m'aveugla, mais je tins bon. Mes yeux s'habituèrent lentement. Je reconnus alors le plafond de l'infirmerie. Ma respiration se coupa sous l'effet de la surprise. Je clignais des yeux plusieurs fois, puis me redressais doucement. J'étais seule, à l'exception d'une personne endormie, assise dans un fauteuil au bout de mon lit. J'eus du mal à la reconnaître, si bien que je dus plisser les yeux pour mieux voir. Cet effort me donna le tournis, je renversais la tête en arrière et fermais brutalement les yeux. Une douleur lancinante me pulvérisa les tympans, si bien que je gémis. Les yeux toujours clos, je me mis en position assise, redressant maladroitement mon oreiller. J'entendis soudainement la personne à l'opposé se lever. J'ouvris brusquement les yeux en un réflexe, mais les refermais immédiatement avec une grimace de douleur. La clarté blanche du matin était trop violente pour mes pupilles. Une main chaude se posa sur mon front.
« T'es encore brûlante, tu veux que j'appelle l'infirmière? »
Je fronçais les sourcils.
« Potter ? Prononçais-je d'une voix pâteuse.
- Oui ? Fit la voix du fameux Survivant.
Il enleva sa main de mon front pour la poser sur mon poignet. Mes mains étaient glacées, le touché de sa main sur la mienne m'était agréable.
« Pourquoi t'es là ? On se connaît pas, il me semble. »
Il y eut un silence. J'avais du le blesser, pauvre petit arrogant qu'il était. Il allait sans doute partir pleurer dans les jupes de la maman Griffondor, Minerva McGonagall. Mais il n'en fit rien, et répondit d'un ton mesuré :
« Oui, je sais qu'on se connaît pas. C'est juste que c'est moi qui t'ai trouvé au bord du lac. A cette heure-ci tu serais morte, si l'on avait attendu...
- T'aurais mieux fait de me laisser crever. Je me suis donné la mort, si tu veux tout savoir, l'Elu. »
Cette fois j'ouvris les yeux. Mon regard se plongea dans les prunelles émeraudes de Harry Potter. Je vis alors en un flash le visage de Severus se superposer au mien. Potter retira sa main de mon poignet et baissa le regard. Il semblait intimidé par moi. Sûrement mes yeux, ils étaient identiques à ceux de mon père.
« Je ne suis pas l'Elu. Et puis je ne pouvais pas savoir que tu voulais te suicider... d'ailleurs comment peux-tu penser à quelque chose d'aussi horrible ? »
Un sourire sarcastique s'étala sur mes lèvres. Ce n'était rien qu'un gamin. Un pauvre adolescent de quinze ans qui ne savait rien de ce qui l'attendait.
« Tu es bien niais, Harry Potter, ricanais-je. Tu crois aujourd'hui que le suicide est inacceptable, impensable ? Mais tu verras, dans deux ou trois ans, tu trouveras cela merveilleux.
- Mais tu as toute la vie devant toi ! Pourquoi mourir maintenant ? »
C'était la question de quelqu'un qui ne connaissait pas le manque. Ou tout du moins qui ne voulait pas voir la vie comme elle était. Qui se voilait la face, en se disant qu'il suffisait d'allumer une lumière pour que tout s'éclaire. Alors qu'une lumière, seule dans le noir, ne pouvait pas gagner contre les ténèbres, et finissait toujours par s'éteindre. Pendant un instant, je fus jalouse de son ignorance.
« Il y a parfois des douleurs qui sont tellement... insupportables... que la seule façon de les calmer est de mourir. »
Il s'assit sur le bord de mon lit. Avec un sourire, il fit :
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Mauvaise (Harry Potter Fanfiction)
FanficEvanna Evans, Serpentard, est confrontée à un curieux sortilège posé sur elle. Elle va apprendre l'existence de certains membre de sa famille, qu'elle croyait morts depuis longtemps... Demie-soeur du survivant, mais totalement son opposé, dans qu...