𝐴𝑙𝑚𝑎 𝑎𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑖𝑡 𝑢𝑛 𝑗𝑜𝑢𝑟 :
Avoir l'ambition d'arrêter une guerre depuis l'enfance a toujours été une idée impensable pour mon entourage.
Les rares fois où j'en ai parlé, on m'a dit que mes projets étaient futiles et trop grands pou...
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Au dessus de Mexico, Mexique, 3h56
Le ronronnement de l'appareil me berce un peu pourtant je n'arrive pas à m'endormir, et je n'en ai pas envie. J'ai toujours l'impression que quelque chose de terrible va m'arriver si je ferme les yeux rien qu'une minute.
Je sais pourquoi je suis comme ça, je sais ce qui m'empêche de dormir depuis sept ans maintenant.
Mais même si je me force à fermer les yeux, je n'y parviens pas. Peu importe le nombre de tentatives, je me réveille à chaque fois en sueur et en criant. J'envie tellement les personnes qui dorment toute la nuit, sans se réveiller toutes les cinq minutes, sans cauchemars, sans peur...
Le hublot me fait de l'œil depuis tout à l'heure donc je tourne la tête vers celui-ci et admire ce qu'il y a en bas, j'avais oublié à quel point Mexico était belle la nuit, les millions de petites lumières éclairent la ville, ma ville, mon empire. Cet endroit m'avait atrocement manqué.
Je reconnais même de là-haut l'immense parc d'attraction qui sert de référence à mon adolescence, c'est je pense, l'endroit qui m'a autant vu grandir que mi casa. J'y passais tous mes mercredis après-midi avec Galia, à nous engouffrer de bonbons et à essayer tous les manèges et attractions possibles.
Je souris en me souvenant de cette fameuse promesse que j'ai faite avec elle. Cette promesse qui est encrée dans ma peau à jamais.
Je baisse les yeux vers mon flan droit et relève le vêtement qui cache mon tatouage : « La vida es solo un paso, nuestra amistad es una certeza. »C'est peut-être un peu cul-cul mais cette phrase est gravée dans mon âme depuis qu'elle me la dite, et aujourd'hui, elle l'est dans ma chair pour ne jamais l'oublier. Je commence à pleurer comme une gosse mais la nostalgie est trop présente pour que je reste de marbre. Je ressors mon parquet de mouchoir et souffle, j'essuie ensuite mes yeux et vérifie que je n'ai pas l'air d'une droguée avec mes yeux rouges. Surtout pas le jour de mon retour.
J'atterris dans deux heures à peine et je sens déjà l'euphorie s'emparer de mon corps. Tout mon être tremble et rien que le fait de revoir ma famille, les larmes que j'avais essuyé remontent. Deux ans sans eux, ça peut paraitre minuscule sur l'échelle d'une vie mais pour moi, j'ai l'impression que ça fait dix ans que je suis partie.
Un serveur arrive et me demande si tout va bien. Perturbée par sa question, je le regarde et il m'indique mes joues, je ne comprends pas tout de suite mais c'est en sentant de l'humidité sur la base de ma gorge que je tilte. J'essuie maladroitement mes larmes et sourit au serveur en lui demandant un martini. Il hoche la tête et part aussi vite qu'il est venu.
Pourquoi tu bois toi ?
Je ne sais pas. J'ai besoin de me vider la tête probablement, j'ai trop de pression à l'intérieur et je veux dormir un peu. Ça fait si longtemps que je n'ai pas eu une nuit complète, si me souler est le seul moyen, alors ainsi soit-il.