𝐴𝑙𝑚𝑎 𝑎𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑖𝑡 𝑢𝑛 𝑗𝑜𝑢𝑟 :
Avoir l'ambition d'arrêter une guerre depuis l'enfance a toujours été une idée impensable pour mon entourage.
Les rares fois où j'en ai parlé, on m'a dit que mes projets étaient futiles et trop grands pou...
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Matinecock, États-Unis, 4h05
Mon dos heurta le sol terreux lorsqu'un coup de feu retentit, tranchant l'air comme un couteau aiguisé. Malgré le choc, je parviens à donner un puissant coup de pied dans sa cheville, afin de la faire trébucher, avant que la balle destinée à percer son cœur ne se loge dans sa poitrine, j'ai le souffle court et je transpire à grosses gouttes.
Son sang gicle de son vêtement noir où se trouve dorénavant un petit trou, ses cheveux relâchés flottent et se balancent harmonieusement dans l'air frais d'octobre à un rythme angoissant ; est-ce qu'elle aurait touché son cœur sans que je ne m'en aperçoive ? Non impossible, ces quelques trainées d'hémoglobines émanent uniquement du haut de son sein.
Ce même liquide chaud s'écrasa sur mon visage dix secondes avant que ce soit au tour de son corps de retomber lourdement sur le mien, sa respiration sifflante et humide se termine dans ma nuque alors que je m'empresse de la serrer contre moi et de me lever en courant vers la forêt. Les balles fusent autour de nous, tirées par mes gars et les siens ; l'une d'entre elles a d'ailleurs failli me transpercer le biceps... Nous finissons par atteindre les bois en un seul morceau, je l'allonge sur le sol mouillé avant de déchirer son haut tandis que Nicky me rejoint en vitesse, mes yeux s'écarquillent et mes joues se teintent lorsque ses seins nus surgissent de nulle part. Gêné, j'ordonne à mon meilleur ami de détourner le regard, chose qu'il fait immédiatement, en couvrant en même temps sa nudité avec ses anciens lambeaux de tissus.
Alma et sa fichue habitude de ne pas mettre de soutien-gorge...
J'agrippe les côtés de mon tee-shirt, l'enlève puis le place autour de sa poitrine pour la cacher et qu'elle n'attrape pas froid par la même occasion. Une fois que j'ai terminé, je demande au blond d'aller me chercher tout le matériel dont j'ai besoin pour la recoudre, mon regard ne quitte pas son visage couvert de sueur une seule seconde : ses paupières plissées, presque closes, et ses sourcils froncés m'indiquent qu'elle semble encore consciente.
La paume de ma main rencontre sa joue droite légèrement coupée, mon pouce frôle son éraflure sans que je ne m'en rende compte, ce qui lui arrache en même temps un grognement ; je retire rapidement mes doigts de son visage avant d'inspecter plus en détails sa blessure : le sang commence à peine à se coaguler et le fait qu'elle respire étrangement ne me dit rien de bon... L'idée qu'elle soit atteinte d'un deuxième pneumothorax m'effleure l'esprit et ne fait qu'augmenter mon angoisse, si c'est le cas elle pourrait très bien en mourir cette fois.
Nicky revient enfin après ce qui me parait être une éternité avec une compresse imbibée de désinfectant et une trousse de secours pleine à craquer, il pose l'objet sur son ventre parsemé de spasmes puis commence à la soigner.
