Justine recule la main sur la bouche comme si s'éloigner de lui nous éviterait la même chose ou que cela effacerait son histoire, mais c'est faux, cela est bien arrivé.
- Tu as été mordu toi aussi ? Y en a d'autres qui s'en sont sortis ? Dis-je perdue.
- Je n'en sais rien. Quand c'est arrivé tout le monde crié ça a attiré d'autres choses sur nous et il n'en aura pas fallu beaucoup pour qu'ils entrent. Pendant la panique, j'en ai profité pour me faufiler et m'enfuir. Je suis descendu pour me cacher dans une autre salle et c'est comme ça que je vous ai trouvé.
- Tu es sûr que tu n'as pas été mordu ou griffé ? Dis-je insistante un peu apeuré qu'il nous arrive pareil.
- Oui, j'en suis sûr ! Dit-il méprisant.
- Oh, excuse-nous de ne pas vouloir qu'il nous arrive la même chose. Dis-je d'un ton aussi méprisant.
- Mais est-ce que c'est vraiment par la morsure que ce virus se transmet ? Demande Justine plus douce pour calmer la tension entre nous deux.
- Je n'en ai aucune idée, je vous ai raconté ce qui m'est arrivé, c'est tout. Peut-être que le virus est dans l'air et que malheureusement, c'est tombé sur eux deux pile à ce moment-là, mais ça serait une sacrée coïncidence tout de même.
Il n'a pas tout à fait tort, mais je refuse de le dire à voix haute pour lui donner raison alors je ne dis rien de plus.
- D'ailleurs, je m'appelle Nicolas et vous ? Dit-il subitement d'un ton naturel.
- Moi, c'est Justine. Dit-elle poli avec un sourire.
Ils se tournent vers moi attendant ma réponse.
- Lucie, je lâche simplement.
Il hoche la tête et un nouveau silence s'impose dans la salle. Mes pensées se bousculent après toute cette histoire. Comment on va s'en sortir ? Et si ce virus était aussi dans l'air et que nous sommes tous infectés et que nous finissons par devenir une de ces choses ? J'en frissonne rien que de l'imaginer. Je me remets à regarder par la fenêtre qui devient au fur et à mesure ma nouvelle télévision. Je veux partir d'ici et retrouver Stéphane. J'espère qu'il va bien et que ma famille aussi. L'inquiétude et la tristesse m'emportent de plus en plus. Il faut partir maintenant. Je regarde ce fameux Nicolas et prends une initiative.
- Quand tu es sorti pour venir ici pourquoi tu n'es pas parti dehors plutôt ? Pourquoi venir te retrouver enfermé de nouveau ?
Il ri et me regarde un sourire stupide sur le visage.
- Et tu veux aller où ? Tu as vu ne serait-ce combien ils sont dehors ?
Je lui montre la fenêtre qui représente un paysage calme sans aucun mouvement pour lui répondre.
- Non je ne vois que ça, et ça prouve qu'ils ne sont pas partout donc on peut partir.
- La question, c'est comment ? Me répond Justine du même avis que moi.
- Vous avez envie de mourir vous alors ? Dit Nicolas comme si nous étions folles.
- Ah donc tu préfères mourir ici de faim ? C'est très intelligent ça ! Dis-je négative.
- Quitte à choisir oui, je préfère mourir comme ça que de mourir bouffé par ces choses. Et je ne vais pas mourir les secours vont venir. Dit-il en tremblant et dans le déni.
Seigneur !
- Quel courage ça fait peur. Dis-je méprisante.
Elle lâche un gloussement et lui me lance un regard meurtrier.
- Si tu veux mourir, c'est bons vents à toi, mais moi, je reste là un point c'est tout.
Je réfléchis à une solution puis elle vient d'un seul coup.
- Justine, tu as encore tes clés de voiture sur toi non ?
- Non... Elles sont dans mon sac que j'ai laissé au parking.
Mince ! Je réfléchis quelques secondes puis une autre idée me vient.
- Et les clés de voiture de Clara aussi, je suppose ?
- Oui. Dit-elle en ne voyant pas où je vais en venir.
- Très bien alors il suffit qu'on trouve une sorte de distraction comme une alarme peut-être ? Et ensuite, on en profite pour courir jusqu'au parking toi dans ta voiture et moi, je prends la voiture de Clara, je suppose qu'elle ne m'en voudra pas.
- Tu as le permis au moins ? Demande notre nouveau compagnon.
- Oui évidemment je n'ai juste pas de voiture. Dis-je simplement.
Elle réfléchit à mon plan qui semblait être le seul possible.
- Ce n'est pas une si mauvaise idée que ça. Mais comment on va faire pour activer cette alarme ? Il nous faudrait un incendie et puis de toute c'est une alarme qui se déclenche en appuyant sur un bouton dans les couloirs.
- Y en a un dans le couloir près de la porte d'entrée du bâtiment. Lance Nicolas puis il me regarde avec un sourire méprisant. Alors tu comptes aller l'allumer en marchant tranquillement entre eux ?
Je lui lance un regard noir, mais ne réponds rien sachant qu'il n'avait pas tort.
- Tu as bien réussi à le faire toi ? Répond Justine à ma place pour me défendre.
Elle n'a pas tort sauf qu'il en a aussi sûrement attiré par ici avec tout ce bruit, je ne peux pas me baser sur un coup de chance.
- Il faudrait que je trouve le meilleur moment pour lancer cette alarme. Comme ça avec l'alarme ça devrait tous les attirer ici dans les couloirs loin de nous. Le bruit de l'alarme dans tout le bâtiment couvrira le nôtre ensuite, on pourra briser la fenêtre avec une chaise et courir jusqu'au parking. Ensuite, tu pourras reprendre tes clés et moi celle de Clara et on part d'ici. Dis-je en exposant mon plan qui en y réfléchissant, il n'est pas si bête, risqué oui, mais plutôt malin.
- Et moi ? Je vais faire comment si vous brisez la fenêtre ? Répond Nicolas, pas d'accord lui.
- Alors aide nous et fuis, je suis sûr que tu as une voiture non ? Dis-je.
Il a l'air un peu plus âgé ce que j'ai remarqué au fur et à mesure que je le fixe. Au moment où nous avons parlé de clé de voiture, je l'ai vue détourner le regard alors j'ai compris qu'il en avait une. Voyant aucune objection de sa part, je comprends qu'il accepte de nous suivre.
- Maintenant, il nous faut trouver une occasion parfaite ? Dit Justine voyant tout le monde d'accord avec ce plan.
Je ne réponds pas réfléchissant à ce que pourrais faire. Pendant plusieurs minutes Justine, surveille le couloir à la recherche de mouvement pendant que je prends ma raquette dans mes mains cette fois. Pile au moment où je prends ma raquette, on entend un hurlement dehors près de nous. Vu le cri d'horreur, il doit se trouver à l'étage et je comprends que c'est l'occasion parfaite malgré la situation de cette personne. Marine nous montre la porte du doigt et en m'approchant, j'entends les rôdeurs courir vers ce hurlement. Je prends toute suite la table avec Marine en la décalant le plus silencieusement possible. Je savais que notre Nicolas ne se porterait pas volontaire et comme on n'avait pas assez de temps pour débattre, je décide d'y aller. Après tout, c'est mon plan non ? Je reprends ma raquette et ouvrir la porte discrètement. Je regarde autour de moi et il n'y a aucun signe de vie ou de rôdeurs. Je regarde une dernière fois mon amie qui me lâche un regard et un sourire encourageant. Je hoche la tête avec un léger sourire pour la rassurer et je sors discrètement de notre cachette...
Je me trouve dans ce couloir silencieux et un peu sombre. L'atmosphère elle-même, est sombre et terrifiante. Une boule au ventre se forme dans mon estomac. Il faut que je réussisse pour moi, pour Stéphane, pour mes amis et pour ma famille. Je dois réussir et je vais réussir. Je prends une grande inspiration pour me donner du courage, de façon suffisante pour essayer d'actionner cette alarme. Je respire un grand coup une dernière fois, je resserre ma raquette dans mes mains en la levant en l'air prête à frapper n'importe qui pour me défendre puis je commence à marcher silencieusement en direction de cette fichue alarme.
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Ma Vie... Après Ça... Après Nous...
Misterio / Suspenso- Depuis qu'on a changé avec ce qui nous est arrivé, aimes-tu la personne que tu es devenu ? Lui demande-je assise près de lui. Il me regarde longuement sans répondre si longuement que je pense qu'il ne me répondra jamais pourtant il finit par le f...