Qu'il est bête

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Cela faisait bien trop longtemps qu'il fixait la carte sans donner l'impression qu'il avait choisi. Et le serveur allait arriver bientôt. Camus, lui, avait décidé déjà ce qu'il allait prendre. En même temps dans un boui boui comme ça, il n'y avait pas beaucoup de plats sur le menu, mais celui qui l'accompagnait semblait encore chercher...

« Dis, tu prends quoi? Demanda Aiolia finalement

-Une salade et un verre de vin rouge.

-Ah... Je me disais qu'on pourrait se partager l'assiette de dégustation, ça aurait été sympa.

-Pourquoi pas après tout », se ravisa le Français.

Ce dernier ne le montrerait jamais, mais il était ravi de cette soirée qui semblait bien débuter entre eux. Et si cela pouvait continuer ainsi jusqu'à...

Aiolia le fixait de ses grands yeux verts qui brillaient tout le temps, même la nuit tels ceux d'un chat. Il ne l'avait décidément pas volée son armure du Lion. Comme tous les félins, il savait être à la fois majestueux, classe, élégant comme ce soir là où il avait choisi cette chemise blanche mettant toutes ses formes en valeur sans que cela fut vulgaire – et il tairait son avis sur le jean qui n'arrangeait pas son état mental. Et bien évidemment il trouvait en lui ce côté malicieux, farceur et mignon des jeunes chatons fous qui jouaient sans cesse, toujours attirés par un brin d'herbe qui bougeait un peu trop pour leurs nerfs.

Le chevalier du Verseau adorait ces animaux indépendants, libres, qui allaient et venaient à leur guise. Avant la Guerre Sainte et la crise interne du Sanctuaire, il avait recueilli un chat, qui passait le plus clair de son temps affalé dans l'entrée de son temple. Il appréciait ces moments avec Gaby, cette boule noire à la truffe et bouts de pattes blancs qui restait à quelques centimètres de lui quand il lisait à la belle étoile, les soirées d'été.

Depuis cet animal de compagnie n'était plus. C'était un vieux papy qui avait bien vécu et qui maintenant reposait en paix dans le petit carré de terre derrière la onzième Maison, mais il n'oublierait jamais ces moments avec lui.

Bon certes ce n'était pas pour reprendre un chat que Camus dinait actuellement avec Aiolia. C'était pour d'autres raisons, plus humaines. Mais pour l'heure, il devait éviter de se perdre dans ses pensées et tout faire pour que le Lion tombe dans son piège de séduction. C'était mal barré vu qu'il n'avait jamais séduit qui que ce fut, et que ses amourettes venaient tout naturellement...

Prends ta classe naturelle, Camus, tu peux y arriver!!

Il avait vécu tout autant que son vis à vis des combats plus terribles et traumatisants qu'un rendez-vous dans un restaurant dans le but de séduire. Des millions de gens sur cette planète le faisaient, donc un chevalier d'Or, protecteur d'Athéna pouvait très bien y arriver.


椿


Leur soirée dans Athènes se termina agréablement, le vent de l'hiver soufflant sur leurs joues découvertes rougies pour Aiolia, ce qui le rendait terriblement adorable. Cependant le Verseau devait se retenir de l'observer en marchant. Déjà c'était dangereux dans une rue, surtout au passage piéton – pour eux non, mais pour les passants si – et puis le jeune Français avait sa fierté mal placée mais ça ne se faisait pas non plus de fixer quelqu'un avec insistance aussi beau ou craquant fut-il.

Aussi, après une balade digestive qui suivait leur repas dans ce restaurant qui ne payait pas de mine mais très sympathique, ils empruntèrent un chemin moins animé pour se téléporter jusqu'aux abords du Sanctuaire, sur le sentier reliant le domaine sacré au village deRodorio.

Tous les Saints, les OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant