Message personnel

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Le bureau en bois massif trembla et Saga sursauta. Tout allait bien, le Sanctuaire n'allait pas s'effondrer. C'était juste son téléphone portable qui vibrait au beau milieu de ses dossiers et parchemins. Il n'était vraiment pas habitué à sa nouvelle vie, encore moins à la technologie.

Aiolos qui appelait. Bien sur qu'il allait répondre.

« Saga, on prévoit un tour du Japon en camping avec les chevaliers de Bronze et mon frère. Milo et Kanon devraient venir aussi, si ça te dit...

-Je voudrais bien, mais il y a tellement de travail au Palais...

Le chevalier du Sagittaire semblait vouloir reparler mais une autre voix prit la parole.

-Grand frère, tu vas pas croupir au milieu de la paperasse alors qu'on te propose de sortir dans la nature! Viens nous soutenir, qu'on va tenir la chandelle Aiolos et moi, à cause du chaton et de son insecte en plus de faire du babysitting!!

Ledit insecte – enfin arachnoïde –insulta grassement le second Gémeaux en fond. Saga se mit à rire. Depuis leurs retrouvailles, ils s'étaient redécouverts et malgré leurs personnalités différentes, ils s'entendaient bien.

-Non, franchement, Saga, viens. Tu respires trop de poussière, c'est mauvais pour ta santé. Et puis Aiolos te montrera comment il bande un arc artisana...

-SAGA! Écoute pas ce que Kanon raconte! Le sagittaire avait repris le téléphone. On serait heureux que tu nous rejoignes, vraiment.

-J'y réfléchirai... »

Il raccrocha et posa son téléphone et son stylo de part et d'autre de la feuille qu'il traitait.

Il se leva et fit craquer ses lombaires en s'étirant. Ça faisait un bien fou. Aider le Grand Pope toujours en fonction pour ranger et archiver tous les documents c'était intéressant, vraiment. Il apprenait tant de choses sur l'ordre des chevaliers d'Athéna depuis la nuit des temps, que c'était bien plus qu'une punition qu'il s'était infligée à lui même pour atténuer son passé.

Sa déesse et même ses compagnons lui avaient pardonné depuis bien des années dès leur retour sur terre même, mais il continuait de monter chaque matin jusqu'au dernier palais des escaliers sacrés pour en ressortir à la nuit tombée. Sauf le week-end.

Shion lui en interdisait l'accès pendant deux jours parce qu'il fallait qu'il se ménage et puis le patriarche aussi avait une vie privée.

Saga alluma la radio au petit poste posé sur un meuble.

Camus était passé consulter les archives lui aussi. La fréquence sur laquelle il était tombée était celle d'une radio de chansons françaises. Et celle qui passait actuellement, il en connaissait le titre et même les paroles. Il les comprenait et les vivait en ce moment même. Peut-être depuis des années même...

Ce passage récité, c'était ce qui s'était passé il y avait quelques minutes auparavant:

Au bout du téléphone, il y a votre voix
Et il y a les mots que je ne dirai pas
Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres
Je voudrais vous les dire
Et je voudrais les vivre
Je ne le ferai pas
Je veux, je ne peux pas
(...)

Je devrais arriver
Ou je devrais dormir
(...)
Je ne peux pas vous dire que je t'aime peut-être



C'était lui, Saga, il y avait quelques secondes lorsqu'il était au téléphone avec Aiolos. Quand bien même ils s'étaient retrouvés tous, vivants, et portant ce qu'ils avaient vécu des années auparavant, autant leurs erreurs que leurs hauts faits de guerre, il se sentait toujours autant réservé avec son ami d'enfance.

Tous les Saints, les OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant