Chapitre 29

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Quelques jours plus tard, c'était l'anniversaire de James Potter. Il fêtait ses trente-huit ans en ce 27 mars et ce soir là, il était vêtu avec élégance, tentant de se coiffer sous le regard amusé de son épouse. Alors même qu'il s'agissait de l'anniversaire de son époux, Lily ne pouvait pas s'empêcher de faire un bilan de sa propre vie jusqu'à présent. En réalité, elle était plutôt fière de la façon dont elle avait construit sa vie jusque là. Elle avait obtenu son diplôme d'avocate avec les félicitations du doyen et l'ensemble de l'université de Westminster puis, grâce à un travail acharné, elle était parvenue à un poste d'avocate plus que convenable dans un bureau de Londres. Elle n'avait jamais voulu ouvrir son propre bureau, ne souhaitant pas s'embourber dans toutes les démarches administratives et fiscales liées au statut de chef d'entreprise. Non pas qu'elle manquait d'ambition mais elle aimait tellement son travail qu'elle voulait pouvoir traiter des affaires tant que possible.

Au-delà de son travail, Lily Potter était particulièrement fière de sa vie de famille. James, elle qui l'avait tant détesté durant son adolescence, se révélait être un mari aimant et exemplaire. Son sens de l'humour à toute épreuve lui permettait de dédramatiser les situations qui la prenaient aux tripes. James avait toujours le mot pour rire, pour la détendre et pour lui permettre de voir la vie sous un autre angle. Il était débordant d'énergie – parfois trop bon sang – mais aussi d'optimisme. Et Lily était toujours admirative de ce positivisme malgré le métier de commissaire de son époux.

Harry, qui allait avoir dix neuf ans en juillet, était un honnête jeune homme. Peu importe les années depuis la naissance de leur fils unique, Lily était toujours stupéfaite de la ressemblance physique entre James et Harry. Ça avait parfois été douloureux, dans la tendre enfance de Harry, que tout le monde s'arrête sur le père et le fils et s'enthousiasme d'une telle similarité. Par chance, elle avait donné son plus bel atout à son fils : ses yeux émeraude. Souvent, la ressemblance physique provoquait une confusion chez ceux les connaissant peu et ils croyaient tous que Harry avait un caractère similaire à son père. En réalité, il avait pris beaucoup de traits de personnalité d'elle. Harry, malgré son tempérament impulsif, était bien moins casse-cou que James. Merci mon Dieu ! Il était plus mesuré et il avait une sensibilité exacerbée.

Depuis son entrée à l'université, Harry avait vraiment pris en maturité. Non pas qu'il ait été un jour un gosse immature mais Lily avait de plus en plus l'impression de faire face à l'homme et non plus au jeune adulte qu'avait été Harry. Et en même temps, elle ignorait comment se sentir par rapport à cela. Le comportement de son fils était si ambivalent depuis le mois de septembre. D'un côté, il rayonnait de joie. Il irradiait d'un bonheur tel que Lily se réjouissait de la raison de celui-ci même si Harry restait très secret. De l'autre côté, Harry avait démontré des périodes de vive angoisse. Voire même de déprime. En pensant dissimuler cela, Harry se fourvoyait littéralement. Non seulement il était un piètre menteur mais en plus de cela, Lily connaissait son fils et elle était suffisamment vigilante pour remarquer son état d'esprit même si elle ignorait ce qui le rendait heureux ou triste.

« Tout va bien chérie ? » s'enquit James en s'approchant d'elle. « Si tu es trop fatiguée pour aller au restaurant, nous pouvons annuler. C'est toi qui a insisté pour convier nos amis les plus proches ce soir. Un petit repas tous les trois à la maison m'aurait convenu. Oh et avec Sirius, bien sûr. »

« Ne t'inquiète pas. Je me suis reposée en rentrant du bureau, » rassura t-elle avant de se pencher en avant pour l'embrasser. « Je suis seulement soucieuse à propos de Harry. Il n'est vraiment pas bavard avec nous. »

« Je sais. J'ai bien remarqué comme il nous fuyait, » grimaça l'homme en passant un bras autour de la taille fine de sa femme. « Sirius et moi n'avons pas adopté la bonne méthode en l'interrogeant ici je crois. Je voulais simplement lui éviter le commissariat. »

L'incorrigible AttractionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant