Chapitre 16

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PDV Carlos

Le regard inquisiteur d'Hanna sur mon tatouage ne m'échappe pas. Furieux contre moi-même, je récupère mon sac à dos et mon blouson sur le sol. Tout ce que je veux, c'est dégager d'ici le plus vite que possible. Au fond, je me fous de ce qu'elle peut bien faire ici. Je savais dès le tout début que ce serait une erreur de venir dans cet endroit. Or, la présence de cette pimbêche ne fait que me donner raison. Je concède, le destin ou Dieu a voulu que je sois là au moment où ce gamin allait se noyer. Sans plus. Je n'ai plus rien à foutre ici.

─ Denver, qu'est-ce que tu fais là ?

Ignorant sa question, j'enfile mon manteau et commence à partir. Je tombe nez à nez avec le Révérend. Il est accompagné d'une femme frêle et pâle, un foulard orange noué autour de la tête.

─ Justement, en parlant du loup, on en voit la queue. Fiston, quel plaisir de te revoir ! déclare le sexagénaire en me donnant l'accolade.

Il me tient à bout de bras et me scrute fièrement.

─ Rita, je te présente Carlos mon neveu. Carlos, voici Rita. Rita notre invitée.

─ Son neveu ? s'étonne miss pot de colle restée en retrait.

─ Hanna ma fille ! Je ne t'avais pas vue. Comment vas-tu ?

─ Je vais bien, mon...

─ Milo ! Que s'est-il passé ? Pourquoi es-tu trempé ? s'affole Rita.

Elle débarrasse Hanna de l'enfant.

─ Je... Je me suis penché pour voir ce qu'il y a au fond du lac, mais j'ai perdu l'équilibre, commence Milo en pleurant. Je suis tombé dans l'eau. J'ai failli me noyer.

─ Qu'est-ce que je t'ai dit au sujet du lac Milo ?

─ De ne pas m'approcher trop près. Pardonne-moi maman.

─ Ce n'est rien mon chéri.

Elle continue en s'adressant à moi :

─ Milo ne sait pas nager. Je n'ose même pas imaginer ce qui serait advenu si tu n'avais pas été là alors mille mercis.

Elle accentue ses paroles en pressant son fils contre son cœur.

─ Je t'en prie.

─ Je vais le sécher. Au revoir mon Père. Au revoir les jeunes.

─ Au revoir !

─ À tout à l'heure Rita. Alors fiston, quand es-tu arrivé ? me questionne mon oncle en me donnant une petite tape à l'épaule.

─ Il n'y a pas très longtemps. Je suis venu directement ici, au lac. C'est là que j'ai vu Milo en train de se noyer. Ton dieu a voulu que je sois là à temps. Ma mission est accomplie. Là, je m'en vais.

─ Tu ne comptes pas partir si tôt, voyons. Tu viens à peine d'arriver. Et regarde, il y a Hanna. Je suppose que tu as déjà fait sa connaissance.

─ Justement, dis-je le visage fermé.

─ Je vous laisse tous les deux.

Il nous fixe perplexe.

─ J'ai comme l'impression que vous vous connaissez déjà.

─ Non, répondons-nous simultanément.

─ Euh... Je vous laisse, car je dois parler à mon père d'une chose très importante. À plus tard mon Père !

─ Ne dis rien mon oncle s'il te plaît, dis-je en surprenant son regard espiègle après le départ de cette fille. Elle et moi, nous ne sommes pas et nous ne serons jamais amis.

HannaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant