Lᴀ ᴄᴏᴜrsᴇ ᴀᴜx ᴇ́ᴛᴏɪʟᴇs | ᴛᴀᴇᴛᴇɴ

7- Atteindre les étoiles

Plus je restai là, à la fixer et plus elle m'attirait. Cette immensité noire. Plus je l'observais, plus ses détails et ses murmures les plus profonds s'offraient à moi. Plus je prenais le temps de prendre lentement chaque inspiration, plus je sentais mon âme s'enfoncer dans ses profondeurs.

Ten avait raison. Le ciel avait vraiment quelque chose de magique. Quelque chose de mystérieux, de surnaturel, quelque chose de tellement puissant que ça dépasse absolument tous les sentiments ou toutes les choses que l'on puisse ressentir, à notre petite échelle d'êtres humains.

Et ces milliers de points microscopiques... Sont en réalité tellement plus vastes et plus grands que nous. Il y a quelque chose de reposant, d'hypnotisant à les regarder scintiller de leur frêle éclat.

« -Et si tu avais la possibilité d'atteindre les étoiles, tu le ferais ? demandai-je

-Oui, sans hésiter. me répondit Ten, Ca serait le plus beau cadeau que la vie puisse m'offrir. Avec le fait de t'avoir rencontré aussi.

-Si tu avais le choix entre les étoiles ou moi, que choisirais-tu ?

... »

Et si j'essayais de les atteindre, peut-être pourrais-je le retrouver et avoir l'espoir de le revoir un jour ?

Je tendis doucement le bras vers le ciel, mais lorsque j'essayai de saisir les étoiles dans mes mains, je n'arrivais qu'à prendre du vide. Rien.

La vérité était que j'étais un être insignifiant. Je ne valais rien à côté de ces astres. Je n'avais pas pu réaliser le plus grand rêve de la personne la plus importante pour moi dans ce monde. Et maintenant qu'il était parti, je n'aurais peut-être plus jamais la chance de lui montrer que j'en étais capable...

Peut-être qu'au fond, je ne l'étais pas tant que ça.

Son bonheur était aussi scintillant et frêle que ces minuscules points dans l'obscurité. De loin, il semblait tout petit et insignifiant. Mais plus je m'étais rapproché de Ten, et plus sa présence avait irradié mon être tout entier de ses éclats. Comme une étoile.

Je me demandais si quelqu'un avait déjà pu voir son éclat, comme moi je l'avais vu.

Il n'était pas aussi majestueux et prétentieux que le Soleil, qui était probablement trop grand et imposant pour sa modestie et sa finesse. Mais les étoiles lui correspondaient parfaitement : fines, presque imperceptibles, mystérieuses, douces, lumineuses...

Remplies d'espoirs et de rêves, tant elles bercent ceux des enfants et des grandes personnes.

Voilà ce que Ten Lee représentait pour moi : un monde tout entier d'un éclat unique et réparateur, même si à l'échelle de l'univers il n'était qu'un minuscule point de lumière dans l'immensité d'un ciel noir.

Papillon