Chapitre XXV

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Chapitre XXV


En sueur, je me redressai dans mon lit. J'allumai la lampe de chevet à côté de moi et j'essayai de reprendre mon souffle. Je repoussai les mèches collées sur mon front d'un geste furtif. Il y avait tellement longtemps que je ne faisais plus de cauchemars. Et à vrai dire, ça ne m'avait pas manqué. Depuis un peu plus d'un an, je faisais des nuits complètes, sans aucune interruption grâce à une psychologue que je m'étais mis à consulter peu après les premières apparitions de ces mauvais rêves. Je me levai pour prendre un verre d'eau et je tournai en rond dans ma chambre. Je savais que si je refermais les yeux, les images horribles ré-apparaîtraient et je refusais de vivre ça une seconde fois dans la même nuit.


Quand le soleil se leva enfin, j'étais assis dans un fauteuil près de mon lit. J'avais passé les dernières heures sans bouger d'ici. Malgré la fatigue, j'étais plus que jamais déterminé à retrouver Charlie. Je prévoyais d'aller dans le lycée qui m'avait accueilli il y a plusieurs années, avec l'espoir que quelqu'un se rappelle d'elle et puisse me donner des informations.

Après m'être douché, j'enfilai un slim noir et une chemise, mes bottines et un manteau long avant de sortir dans les rues parisiennes. Un chauffeur me proposa de me conduire où bon me semblait, mais je déclinai l'invitation. J'avais besoin de marcher pour me réveiller. Plus j'avançai et plus les lieux m'étaient familiers. Quand je me retrouvai devant le grand portail, je lus le nom, «  Lycée Saint Thomas D'Aquin ». Je restai là, devant cette entrée, à me remémorer mes meilleurs souvenirs. La première fois que j'avais franchi ces portes, mes premiers amis, la rencontre avec Charlie, les disputes, les fous rires ... J'avançai finalement dans la grande cour. Les bâtiments avaient changé, des rénovations avaient été faites. Je me dirigeais vers l'accueil. Là-bas, la secrétaire était plongée dans ses documents. Quand elle leva la tête, elle me demanda ce que je recherchais. Elle était jeune et ne travaillait pas encore ici il y a quatorze ans. Je lui demandai poliment si M. Lefebvre était encore le directeur. Elle me souris en me disant qu'elle m'accompagnait à son bureau. J'avais enfin le sentiment que j'approchais du but. Elle frappa doucement à la porte du bureau et passa juste la tête.


Secrétaire : Monsieur, (se retournant vers moi), Monsieur comment, excusez-moi ?

Harry : Styles.

Secrétaire, Monsieur Styles voudrait vous voir.

M. Lefebvre : Monsieur Styles ? Harry Styles ? Faites-le entrer tout de suite !


Elle ouvrit la porte et me fit signe d'avancer. Elle la referma derrière moi. M. Lefebvre se leva et avec un grand sourire me tendit la main.


M. Lefebvre : Harry Styles ! Qui aurait cru un jour que je vous reverrais ici.

Harry : Je suis heureux d'être de retour aussi.

M.Lefebvre : Asseyez-vous. Que me vaut cet honneur ?

Harry : Vous rappelez-vous de Charlie Gautier ? Elle était dans ma classe lors de mon séjour.

M.Lefebvre : Charlie Gautier ... Son nom me dit vaguement quelque chose. Pourquoi ?

Harry : Je sais que les établissements gardent des archives des élèves. Peut-être que vous pourriez m'aider ? Je la recherche et elle a déménagé. Je ne retrouve aucune trace d'elle et vous êtes mon dernier espoir.

M.Lefebvre : C'était il y a presque quinze ans. Beaucoup de nouveaux dossiers ont été ajouté depuis. Nous renouvelons nos archives tous les dix ans. Seuls certains dossiers, les meilleurs, sont gardés précieusement dans un local.

Harry : Elle était une excellente élève, peut-être qu'on pourrait regarder.


Il réfléchit un instant avant de sortir une clé de son bureau. Il me demanda de le suivre. On traversa le couloir et tout au fond, il ouvrit une porte. Là, se trouvaient des étagères pleines de documents. Il faisait sombre et quand il alluma la lumière, la poussière fut très visible. À l'odeur, je devinai que cette salle n'était jamais ouverte. Le directeur se mit à chercher. Il disait des années à voix hautes. Je le stoppai quand il dit 2011. Il sortit le gros classeur de cette année. Il le déposa sur une table et enleva la poussière présente sur le dossier. Il l'ouvrit et commençai à tourner les pages. De nombreuses pages passaient. Au début de chaque dossier scolaire se trouvait le nom et prénom de l'élève ainsi qu'une photographie. Je vis une élève de ma classe. Plus M. Lefebvre tournaient les pages, plus je me disais qu'elle n'y serait pas. Et puis, je la reconnus. Je posai ma main sur la page pour lui faire comprendre qu'on l'avait trouvée.


M.Lefebvre : Charlie Gautier. Oh oui ! Je me souviens. Elle avait excellé lors de ses examens. Une perle rare. Que voulez-vous savoir à son propos Harry ?


Aucun mot ne pouvait sortir. Mon cœur battait tellement fort que tout le monde pouvait certainement l'entendre. Le directeur me reposa la question voyant que je ne répondais pas.


Harry : Savez-vous où est-elle partie après le lycée ? Est-elle restée sur Paris ?

M.Lefebvre (cherchant dans les papiers) : Alors, après son bac, elle est partie .... J'ai trouvé. Elle est restée à Paris et elle a continué ses études à l'université de Pierre et Marie Curie, une fac de Sciences. Je n'ai rien d'autres après ça.

Harry : Merci beaucoup.


Je lui serrai la main et partis rapidement des bâtiments. Je savais maintenant que si je voulais en savoir plus sur elle, il fallait que j'aille là-bas. J'arrêtai un taxi et lui demandai de me conduire à cette université. Je ne connaissais pas l'adresse, mais lui semblait la connaître. Après quelques minutes, je me retrouvai à l'accueil de l'université. Je fus reçu par une dame plutôt vieille et elle paraissait grincheuse. J'essayais de lui parler mais elle me demanda d'un air hautain d'attendre parce que c'était l'heure de sa pause.


Harry (autoritaire) : Excusez-moi, mais c'est vraiment impoli de recevoir les gens ainsi, madame ! Je n'aurai qu'une question à vous poser et je ne vais pas attendre que vous reveniez de votre pause.

Vieille femme (levant les yeux au ciel) : Je vous écoute.

Harry : À qui puis-je m'adresser pour les archives des anciens élèves ?


Pour simple réponse, elle fit un signe avec sa tête vers un jeune homme au téléphone un peu plus loin. Je ne pris pas la peine de la remercier et me dirigeai directement vers lui. Quand il eut raccroché, je l'interpella.


Harry : Excusez-moi. On m'a dit que pour les archives des anciens élèves, c'était auprès de vous qu'on devait se renseigner.

Homme : Oui. Mais avez-vous une autorisation ? Tout le monde ne peut pas accéder à ces documents privés.

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