Chapitre XXIX

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Chapitre XXIX


Dylan n'a plus rien de l'homme que j'ai rencontré. Je reste parce que je n'ai plus aucune attache ailleurs. Il m'a fait rompre contact avec tous mes amis et ma famille. Et puis, quand il n'est pas violent, il est le mari idéal. Pourtant aujourd'hui, je vis dans la peur. Je ne peux plus rien faire sans être assistée par lui ou espionnée. Si un homme ne faisait qu'oser m'adresser la parole, ça le mettait dans une colère noire. Et j'étais la seule à prendre. Il fait ça sans remord, il ne boit même pas, il fait ça lucidement. C'est dur à avouer, même à soi-même mais ... je me fais battre par mon mari.

Ce matin, Dylan conduit notre fille à l'école. J'en profite pour prendre ma douche avant le rendez-vous avec Harry. L'eau me brûle la peau. Je pleure et l'eau cache mes larmes. Ça me fait du bien d'être enfin seule. Hier, il a recommencé. Il m'a demandé si j'étais prête à lui dire qui était venu la veille. J'ai continué d'affirmer que personne n'était venu. S'il savait la vérité, il deviendrait encore plus violent qu'il ne l'est déjà et il pourrait vouloir tuer Harry. Il en serait capable. Il es tellement fou parfois. La preuve, mon dos est couvert de bleus. Heureusement pour moi, les seules hématomes que j'ai se trouvent sur mon corps, et je peux donc les camoufler. Je sortis de la douche et enfilai mes sous-vêtements ainsi qu'un grand tee-shirt. Je partis dans la cuisine et je me fis couler un café. Quand j'entends la clé dans la serrure, je pensai que Dylan revenait parce qu'il avait oublié quelque chose. Mais je me trompais complètement. Il avait à peine refermé la porte qu'il me sauta dessus sans que je comprenne la raison.


Dylan (criant) : HARRY STYLES ! HARRY STYLES ! TU TE FOUS DE MA GUEULE, CHARLIE !

Charlie (essayant de repousser Dylan) : De quoi tu parles ?

Dylan : Rose m'a demandé quand elle reverrait Harry. Tu as peut-être quelque chose à me dire ?

Charlie : Je .. Je ne sais pas .. C'est sûrement un camarade de classe ...

Dylan : Te fous pas de moi, je sais très bien de qui elle parle, et toi aussi !


Les coups de Dylan m'assommèrent. Il me regardait et je ne réagissais pas autant qu'il le voulait. Je souffre et c'est trop dur de me battre éternellement contre lui. Alors il me releva et me poussa contre la porte. Il ne frappait pas souvent au visage, mais là, il le fit. Il frappa fort. Ses bagues laissaient des marques. Ma lèvre saignait et je commençai à cracher du sang. Les larmes ne venaient pourtant pas, malgré la douleur. J'avais l'impression qu'à chaque coup, il m'arrachait toute trace de sentiments.

Quand ses coups cessèrent, il me prit dans ses bras et me caressa les cheveux. Il répétait des "désolé".


Dylan : Mon cœur, dis-moi que tu me pardonnes. Dis-moi que tu m'aimes.


Comme je ne répondis pas, il me poussa violemment loin de lui et il partit au travail en claquant la porte. Quand il fut enfin loin, les larmes se mirent à dévaler mes joues sans que je ne puisse les arrêter.


Point de vue de Harry


Il était près de 9h quand je partis chez Charlie. Après avoir attendu trente minutes et avoir essayé de l'appeler deux fois, je me décidai à monter à son appartement. Peut-être dormait-elle encore.

Aucun son ne venait de l'intérieur. Je sonnai une première fois, puis une deuxième. N'ayant toujours aucune réponse, je téléphonai à nouveau. La sonnerie retentit dans son appartement.


Harry : Charlie ? C'est moi, Harry. Je sais que tu es là, j'entends ton portable. Ça ne va pas ?


Elle ne venait toujours pas ouvrir, et pourtant je l'entendais remuer. Inquiet, je tournai la poignée et par miracle, elle s'ouvrit. Quand une porte est fermée, on ne s'attend jamais à ce qu'il se trouve derrière. Mais là, aussitôt je regrettais d'être entré. Charlie était pleine de sang, elle était assise par terre, appuyée contre le mur et elle avait l'air totalement sonnée. Je courus vers elle et m'agenouillai devant elle. Quand elle me vit, elle sursauta. Elle n'avait pas dû m'entendre entrer.


Harry : Charlie, c'est moi, Harry. Qui t'a fait ça ? C'est Dylan ?

Charlie : Non ...


Je savais qu'elle mentait. Charlie aimait son mari alors elle le défendait, c'était normal. Je l'aidais à se lever et la faire asseoir dans le canapé. Je partis chercher du coton dans la salle de bain afin de la soigner. Je suis sûr qu'il était impossible pour elle de bouger. Son regard était vide et quand je lui parlais, elle ne réagissait pas. Je ne l'avais jamais vu aussi fragile et faible que maintenant. Son nez saignait et son œil gauche était presque fermé. Le simple tee-shirt qu'elle portait dévoilait des bleus sur ses jambes et ses bras, dont certains ne dataient pas seulement d'aujourd'hui. Quand le coton imbibé d'alcool toucha ses plaies, elle se mit à tressaillir. Son regard croisa un instant le mien et elle se remit aussitôt à l'éviter. Je ne sais pas ce qui me retenait de partir fracasser la tête de son mari immédiatement.


Harry : Charlie, parle-moi s'il te plaît. Depuis quand il te bat ?

Charlie : C'est la première fois ...

Harry : Tu ne peux pas rester ici. C'est un monstre. Il finira par te tuer. Tu as vu dans quel état tu es ?

Charlie : Je ne peux pas, ça ira Harry.

Harry : Tu n'as pas le choix, je ne peux tout simplement pas rester là sans agir.

Charlie : Non. C'était la première fois ...

Harry : Ne me dis pas que c'était à cause de moi ... ?


Elle ne répondit, mais elle baissa les yeux ce qui était une réponse. La culpabilité m'envahit. À cause de moi, elle était couverte de bleus et elle avait la visage plein de sang. Et je n'avais pas été là pour elle. Je me sentais tellement coupable.

Je la pris dans mes bras et je l'emmenai dans sa chambre pour qu'elle s'habille. Quand elle se mit debout, ses jambes tremblaient tellement que j'ignore comment elle tenait sur celles-ci. Je l'aidai ensuite à camoufler son œil au beurre noir avec du fond de teint. Pendant tout ce temps, elle ne me décrocha pas un seul mot. Elle s'assit finalement sur le bord de son lit et je me tenais debout devant elle. Elle se leva face à moi et elle souffla un léger « Je suis désolée » avant de fondre en larmes et de venir dans mes bras. Je resserrais son étreinte et lui embrassai le dessus du crâne.


Harry : Ne t'excuse pas, ce n'est pas de ta faute. Je te demande pardon d'être venu troubler ta vie. Je te demande pardon de t'avoir causé des problèmes. Je te demande pardon de ne pas avoir été présent pour toi. Je te demande pardon d'être parti. Je te demande pardon d'être un lâche. Je ...

Charlie : Harry ... ?

Harry : Oui ?

Charlie : J'ai besoin de toi ...

Fallen for youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant