Chapitre XXVII

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Chapitre XXVII


Elle embrassa sa fille, celle de la balançoire d'ailleurs, et lui dit de retourner jouer un peu avant de rentrer. Quand l'enfant fut parti, elle se retourna vers moi.


Charlie : Harry ? Qu'est-ce que ... ?

Harry : Je ... Je n'aurai jamais dû revenir en France. Désolé, je vais te laisser.

Charlie : Non, je suis heureuse de te voir. Vraiment. Tu n'as pas vraiment changé, sauf tes cheveux qui sont plus longs. Mais je voyais sur les magazines et à la télévision

Harry : Toi non plus tu n'as pas changé. Enfin, un peu mais pas trop. C'est ta fille ?

Charlie (regardant vers les jeux) : Euh, oui, c'est Rose. Elle a cinq ans.

Harry (faussant un sourire) : Félicitation alors, pour ta petite famille. Je suis heureux pour toi, que tu aies réussi ta vie.

Charlie : Tu n'es pas marié ? (Il hocha la tête ) Et pas d'enfants non plus ? (Il répéta le geste). Oh ... D'accord. Qu'est-ce qui t'amène en France ?

Harry (hésitant) : Eh bien, c'est toi ...

Charlie : Moi ?

Harry : Je voulais te revoir.

Charlie : Harry, non, il est trop tard.

Harry : Je sais qu'il est trop tard, mais je n'étais pas censé savoir tout ça. Je ne savais pas que tu avais fait ta vie. Je sais que j'aurai dû revenir plus tôt, ou je n'aurai même jamais dû partir. J'ai été stupide, mais j'ai eu l'espoir que ...

Charlie (énervée) : Que quoi ? Que je t'ai attendue ? Que j'aurai désespéramment attendu une célébrité qui enchaînait les conquêtes pendant que moi, je continuai d'espérer ? J'ai pensé à toi pendant de nombreuses années après ton départ. Je me disais que tu appellerais, que tu reviendrais. Quand je savais que ton groupe venait en France, je rêvais que quelqu'un sonne à ma porte et que quand j'ouvrirai, je te verrai. Mais non, rien. Jamais. Et puis les années se sont écoulées et j'ai refais ma vie. J'ai rencontré Dylan et tout a été très vite. J'ai arrêté il y a longtemps de t'attendre.


Je me décomposai à chaque mot qu'elle me disait. J'avais vraiment été stupide d'attendre pendant aussi longtemps. Mais quand elle me parlait, j'avais quand même l'impression qu'elle était heureuse de me voir. Elle m'en voulait, ça c'était sûr. Elle essuya une larme sur sa joue avant d'appeler sa fille.


Charlie : Il faut que je rentre, mon mari va m'attendre.

Harry : Attends, s'il te plaît. On pourrait se revoir, juste une fois ?

Charlie : Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Harry. Lundi midi alors, pendant ma pause déjeuner. On se rejoint au Champ de Mars, à midi précise.


Et elle partit aussitôt. Je dus rester quelques minutes planter devant ce banc désormais vide. Je ne réalisais pas vraiment ce qu'il venait de se passer. J'espérai peut-être que ce soit un cauchemar et que je la verrai à son travail lundi comme je l'avais prévu. Mais je ne me réveillais pas et c'était bien réel. Le week-end me permettrait de bien encaisser ce qu'elle m'a balancé à la figure un peu plus tôt. Elle est mariée et maman aujourd'hui. Moi qui m'imaginais des retrouvailles merveilleuses, ça a été un peu l'opposé. En ce mois de mai, le soleil était présent. Je sortis de l'immeuble, mes lunettes de soleil habituelles sur le nez, avec un simple tee-shirt et un slim noir. Il n'était que 11h30 mais je ne voulais pas arriver en retard à notre rendez-vous.

À midi précise, elle me rejoignis comme prévu au Champ de Mars. On partit directement s'acheter un sandwich et on s'installa sur une pelouse. Pendant tout ce temps, nous n'avions pas dû dépasser les dix mots chacun. L'atmosphère était pesante.


Harry : Alors, parle-moi de toi, de ta vie.

Charlie (la bouche pleine) : Eh bien, je travaille dans un laboratoire, enfin ça tu le sais déjà puisque tu y as été la semaine dernière !

Harry : Je te cherchais aussi.

Charlie : Oui, mais tu n'imagines pas les problèmes que ça pourrait engendrer !

Harry : Quels genre de problèmes ?

Charlie : Mon mari est très jaloux et il travaille avec moi. Si tu étais tombé sur lui ...

Harry : Parle-moi de lui. Je ne le connais pas.

Charlie : Il s'appelle Dylan et on s'est rencontré quand j'ai commencé à travailler au laboratoire.

Harry : Vous êtes ensemble depuis longtemps ?

Charlie : Presque six ans.

Harry (avec un sourire) : J'espère qu'il te rend heureuse, alors.


Elle me regarda et me sourit à son tour.


Harry : Il te rend heureuse, n'est-ce pas ?


Elle hocha simplement la tête, mais je sentais que son sourire était faux. Peut-être qu'elle l'avait épousé trop vite et qu'elle regrettait désormais. Mais avec leur fille, connaissant Charlie, elle ferait tout pour garder sa famille entière. Je voyais que la conversation devenait gênante pour elle, alors je changeai de sujet.


Harry : Ta fille est adorable. Rose, c'est ça ?

Charlie : Oui, comment tu la connais ?

Harry : Juste avant de te voir, elle pleurait et j'ai été la consoler.

Charlie : Oh, je vois. Et sinon toi, tu deviens quoi depuis ton groupe ?


Je lui racontai ma nouvelle vie et elle était désolée que je ne vois plus les garçons. Plus le temps passait et plus la tension disparaissait. Elle me racontait ce qu'était devenu Luka, Sarah et tout ceux de la bande. Et puis, elle regarda l'heure et elle sembla se mettre à paniquer. Elle dit qu'elle était en retard et qu'elle ne pouvait pas se permettre ça. Elle n'avait pas prévenu son mari pour son absence lors du déjeuner et elle paraissant craindre sa réaction. Je la rattrapai, alors qu'elle partait en courant.


Harry : On pourra se revoir ?

Charlie : Euh, je ne sais pas, Harry. On avait dit ce midi, c'est tout.

Harry : Laisse-moi un moyen de te joindre au moins.


Elle réfléchit un instant, avant d'écrire sur ma main son numéro. Elle ajouta qu'il ne fallait pas que je lui envoie de message le soir. Seulement la journée, pendant les horaires de travail, sans me donner d'explication.

Fallen for youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant