Chapitre XXXII

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Chapitre XXXII


Je m'achetai un billet et mon vol était pour dans trente minutes. Alors je passais les barrières de sécurité et je partis m'installer à ma place dans l'avion. Je mis ma petite valise dans la soute au-dessus de ma tête. Un écran affichait les consignes à respecter pendant le vol. « Mettez vos téléphones en mode avion », en faisait parti. Je sortis donc mon portable et je vis que j'avais un appel manqué. Le nom de Charlie s'afficha. Il y avait un message vocal que je décidai d'écouter.

Voix : « Vous avez un nouveau message. Aujourd'hui à 10h57. Allô, Harry, c'est moi. Euh, en fait, je voulais te dire que ... Oublie tout ce que je t'ai dit tout à l'heure ... »

Le message dura près de trois minutes. Mon sourire était apparut sur mon visage. Il fallait absolument que je reste. Je me levai brusquement et je repris ma valise. Une hôtesse vint jusqu'à moi.


Hôtesse : Excusez-moi monsieur, mais que faites-vous ?

Harry : Il faut que je descende.

Hôtesse : Ce n'est pas possible, les portes sont fermées. Je vous prierais de rester assis.

Harry : Une porte, ça s'ouvre ! Et l'avion n'est pas décollé. Il faut que je descende. Elle m'aime ! Elle a besoin de moi !

Hôtesse : Je ne comprends pas.

Harry (essayant d'ouvrir la porte) : Elle m'aime ! Ce n'est pas compliqué à comprendre. Ouvrez cette porte, je vous en supplie, il faut que je descende.

Hôtesse (ouvrant la porte) : Dépêchez-vous, l'escalier est sur le point d'être retiré. Bonne chance !


Je partis en courant et refis le chemin averse dans l'aéroport. J'appelai un taxi et donna l'adresse de Charlie. Il fallait absolument que je la vois. Je montai les marches de son immeuble quatre par quatre et j'arrivai vite à son étage. Je sonnai à sa porte, essoufflé mais plus que jamais déterminé. Quand la porte s'ouvrit, j'eus la surprise de tomber nez-à-nez avec un homme qui était, j'imagine, Dylan.


Harry : Oh, j'ai dû me tromper de porte. Désolé.

Dylan : Non, tu ne t'es pas trompé et tu le sais. Harry, c'est ça ? Entre donc.

Harry : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Dylan : Au contraire. Entre.

Harry : C'est que je ...

Dylan : Entre !


Je cédai et entrai. Il était derrière moi et j'avançai doucement dans l'appartement que je connaissais déjà. Sur le canapé, je découvris Charlie qui fut surprise de me voir avec Dylan. Ce dernier me demanda de m'asseoir à côté d'elle. Je refusai d'abord, mais il me poussa brutalement sur le canapé. Il prit place dans le fauteuil face à nous.


Dylan : Quel beau petit couple. C'est vraiment mignon. Et vous vous voyez quand je ne suis pas là, en cachette. C'est tellement plus excitant !

Charlie : Ce n'est absolument pas ce que tu crois, Dylan ...

Dylan : Ah oui, et que penses-tu que je dois croire quand je vois ton anglais qui débarque chez nous alors que tu es censée être seule à la maison. De toute façon, tu es le genre de femme qui allume tout ce qui bouge.

Harry (se levant brusquement) : Je ne te permets pas de parler d'elle comme ça !

Dylan (restant très calme) : Comme c'est adorable, il la défend. On pourrait presque imaginer une scène d'un film romantique. Charlie, femme mariée, malheureuse avec son mari, le trompe avec un amour d'adolescence. Un parfait anglais. Et la fin de l'histoire c'est quoi ? Tu me quittes, tu pars vivre avec lui et tu ne me laisses pas notre fille ? C'est ça que tu as imaginé ?

Charlie : Non, je ne veux pas te quitter.

Dylan : Tu mens, tu l'aimes. Enfin tu l'aimes seulement parce qu'il est jeune, beau et riche. Mais tout n'est qu'éphémère tu sais.

Charlie : C'est faux !

Dylan : Tu vas toi aussi le défendre alors. Mais tu as bien raison. Quitte-moi, pars avec lui ! Je vous ferais vivre un enfer.

Charlie : Je ne partirais pas, je t'aime tu le sais mon amour.


Elle s'était levée et s'était approchée de son époux. Il la poussa violemment et la traita de salope malhonnête. La rage m'envahit et je lui sautai dessus. Mon poing s'apprêtait à cogner son visage quand il l'arrêta avec sa main et avec l'autre attrapa ma gorge. Il se leva et me colla contre le mur sans me lâcher. Charlie vint vers nous et se mit à le taper dans le dos pour qu'il me lâche, mais ça ne fut qu'intensifier sa colère. Il la poussa à nouveau et elle se retrouva au sol. Je profitai de son inattention pour lui mettre un coup dans le visage, mais ça sembla ne rien lui faire. Il recula de quelques mètres et attrapa quelque chose derrière le bar. Il en sortit une batte de base-ball et il s'avança vers moi. J'essayai de garder une distance avec lui et je ne quittai pas la batte des yeux.


Dylan : Charlie, est-ce que tu aimes ce putain d'anglais ?

Charlie : Non, non je ne l'aime pas, c'est toi que ...

Dylan : Tais-toi ! Tu ne l'aimes pas, tu es sûre de toi ?

Charlie (fixant Harry et lui demandant pardon du regard) : Je suis sûre, oui ...

Dylan : Alors, j'en conclus que ça ne te dérange pas si je le frappe ?

Charlie : Je ... Non ... S'il te plaît ...

Dylan : Tu préfères que ce soit toi ?

Harry : Laisse-la tranquille ! Frappe-moi ! Mais ne la touche pas. (À Charlie, plus doucement) Je peux encaisser les coups, ça ira.

Dylan : Ça te va Charlie ?


Elle ne répondit pas et il prit sa non-réponse pour un oui. Il me donna un violent coup de batte dans l'abdomen, puis rapidement un second qui me fit tomber au sol. Elle se mit à lui crier d'arrêter, mais il continua. Il lâcha la batte et me donna de multiples coup de pied dans le ventre et dans les côtes. La douleur devenait de plus en plus insupportable et je sentais le goût du sang monter dans ma gorge. J'étais replié sur moi-même au sol. Je devais vraiment sembler misérable. Dylan m'attrapa au col et me releva. Il tenta de me lâcher, mais mes jambes ne supportaient plus mon poids. Avec une main, il me collait au mur et avec l'autre il me lança un dernier coup dans la mâchoire. Puis, il finit par me laisser glisser au sol et il alla ramasser Charlie. Elle était en larmes et elle continuait de répéter « arrête » doucement. Il l'installa sur la canapé et il la fit s'appuyer contre lui.


Dylan : Je suis désolé mon amour. Je t'aime, tu le sais. Je suis désolé. Pardonne-moi. Je t'en prie, je ne le referais plus. Tu es tout pour moi et j'ai constamment peur de te perdre. Il ne faut pas que tu me quittes. Je vais changer, je te le promets. Pour toi je vais changer.

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