Partie 3.

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« Ça va mieux ? »

Il hocha timidement la tête pour répondre à Guillaume quand celui-ci lui posa cette question dix minutes plus tard alors qu'il était assis sur le rebord de son lit.

« M-Merci... Ça m'a fait du bien les packs de glace... Ça a atténué la douleur...

— Oui, j'espérais bien que ça agirait de cette manière, dit Guillaume d'un air sérieux avant qu'il ne le voit jeter un bref coup d'œil à son torse à présent dénudé. Je vais te passer un tee-shirt propre, attends. 

— C'est... C'est pas la peine...! s'exclama-t-il en le voyant tourner les talons et Guillaume lui jeta un regard par-dessus son épaule avant de se remettre à marcher en direction de l'armoire qui était présente dans un coin de la pièce.

— Mais si, voyons. Ton tee-shirt est complètement trempé, Aurélien. Laisse-moi t'en passer un sec.

— Guillaume... »

Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? ne put-il s'empêcher de penser distraitement. Quand Guillaume saurait ce qui l'amenait ici, est-ce qu'il agirait aussi gentiment avec lui ? Il le vit hésiter un instant devant son armoire avant de s'emparer d'un tee-shirt et de revenir vers lui.

« Tiens. Mets ça. » lui dit le plus grand en lui tendant le tee-shirt et il hocha la tête silencieusement.

Il déposa les packs de glace à ses côtés sur le lit et attrapa le vêtement, frissonnant lorsque ses doigts rencontrèrent malencontreusement ceux de Guillaume. Il lui offrit un petit sourire désolé et Guillaume fronça les sourcils, ne semblant pas comprendre la raison pour laquelle il s'excusait. Il vit son regard se poser sur son ventre, à l'endroit où il avait tenu les packs de glace un instant plus tôt, et il rougit doucement en le sentant l'observer.

« Tu es encore bien rouge. J'espère que ça ira, dit Guillaume et il haussa les sourcils d'un air étonné à cette déclaration.

— Oui... Ne t'inquiète pas pour ça... » balbutia-t-il pour toute réponse et il enfila le tee-shirt pour cacher sa peau à la vue de l'autre garçon.

Ce fut un peu fastidieux à cause de son plâtre mais quand cela fut fait, il baissa la tête et se mordit doucement la lèvre inférieure, embarrassé et ne sachant que dire de plus. Il sentit alors plus qu'il ne vit réellement Guillaume s'avancer vers lui et il releva la tête pour lui lancer un regard inquiet. Celui-ci le regarda d'un air sérieux, semblant réfléchir à quelque chose, avant qu'il ne le voit attraper son écharpe délaissée sur le lit et la lui tendre.

« Mm... Tiens, pour ton bras, lui dit Guillaume et il entendit de la gêne dans sa voix avant de hocher la tête et de prendre son écharpe pour la mettre autour de son cou puis de poser son bras par-dessus. Aurélien, dis-moi la vérité... Est-ce que t'es amoureux de Clara ?

— Quoi ? Non, pas du tout...! s'exclama-t-il, choqué par la question du plus grand, avant de se rappeler d'à quel moment ils avaient arrêté leur conversation a cause de l'accident du thé. Je te jure, Guillaume... Ce n'est vraiment pas ça...

— Aurélien... Tout à l'heure, tu as dit... Ce n'est pas moi, n'est-ce pas ? lui demanda Guillaume en venant s'asseoir à ses côtés et il le regarda d'un air effrayé. Tu m'as dit que tu avais besoin de lui dire ce que tu ressentais à l'intérieur, n'est-ce pas ? Que tu avais besoin de la voir, de savoir qui elle était pour de vrai. Qu'est-ce que ça veut dire ? Dis-moi la vérité, Aurélien.

— J'ai... J'ai peur de te faire du mal... Je n'aurais jamais dû venir parce qu'en vrai... ce n'est pas à moi à te le dire. Je ne veux pas te blesser, Guillaume... J'ai juste agit sur un coup de tête, je voulais rencontrer Clara, mais j'aurais pas dû venir... Je te demande pardon... Je ne savais pas qu'elle était en couple elle aussi...

— De quoi tu parles, Aurélien...? Je veux savoir la vérité maintenant. Dis-la-moi, je t'en supplie.

— Clara... Ta copine... Je l'ai vue embrasser... mon copain... balbutia-t-il, n'ayant plus le choix que de lui avouer la vérité.

— Quoi ?

— Je me rendais chez Julien... Mon copain, expliqua-t-il rapidement en se rappelant que Guillaume n'avait aucune idée de qui était Julien. Et quand je suis arrivé chez lui, je l'ai vu devant la porte de son immeuble, en train d'embrasser cette fille.

— Clara ? Vraiment ? Tu es sûr que c'était elle ? lui demanda Guillaume en le regardant d'un air perplexe et il hocha la tête. Comment tu le sais ? Tu as demandé à ton copain ?

— Non... Pas sur le coup... À ce moment-là, j'ai seulement eu énormément mal. J'ai senti mon cœur se briser à l'intérieur de moi et je me suis alors enfui en courant mais mes larmes bloquaient ma vue alors... alors...

— Alors quoi, Aurélien ? lui demanda Guillaume d'un air sincèrement inquiet et il secoua la tête, des larmes s'échappant alors de ses yeux. J'ai pas vu la voiture à temps... Et elle m'a percuté. C'est pour ça que j'ai ce plâtre. J'ai cogné fortement le sol et j'ai seulement eu le temps de sentir une douleur dans ma cheville gauche, dit-il en soulevant légèrement cette dernière du sol, et dans mon avant-bras droit avant de m'évanouir. Quand je me suis réveillé, j'étais à l'hôpital. Et Julien était auprès de moi.

— Ton copain a vu la scène ? lui demanda Guillaume d'un air inquiet et il haussa les épaules.

— Je sais plus ce qu'il m'a dit... Je ne crois pas. Je crois que c'est l'hôpital qui l'a appelé parce qu'il était dans mes contact favoris. Ou peut-être qu'il s'est rendu compte qu'il y avait un accident dans la rue et est allé voir... J'étais tellement fatigué et j'avais tellement mal que je ne lui en ai pas parlé. Ni de l'accident, ni du baiser. Je n'en avais pas envie. Je ne lui ai toujours pas dit d'ailleurs que j'étais au courant... Mais à la maison... Enfin, chez lui... balbutia-t-il en venant se passer une main devant les yeux. J'ai trouvé un papier dans un des tiroirs de sa table de nuit pendant qu'il était à la douche. C'était il y a trois jours... dit-il en sortant le papier où il avait noté l'adresse de la jeune femme. Avec une adresse et un nom que j'ai recopié sur ce papier-là. Et je suppose... que s'il a prit autant de mal à me le cacher, c'est qu'il s'agit de la fille qu'il embrassait devant chez lui. »

Il s'efforça du mieux qu'il put de ne pas se remettre à pleurer de nouveau, surtout devant le regard hésitant de toute évidence à le croire de Guillaume, et quand celui-ci se leva brusquement du lit, il s'effondra en larmes. Il n'aurait jamais dû lui dire la vérité. Guillaume allait le mettre à la porte maintenant. Peut-être même qu'il ne le croyait même pas. Et en même temps, est-ce qu'il pouvait lui en vouloir ?

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant