Partie 9.

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« Non ! »

Aurél, eh, Aurél !

Il se jeta dans les bras de la personne qui l'avait réveillé, le cœur battant à mille à l'heure à l'intérieur de sa poitrine. Qu'est-ce que...? Il se mit à sangloter en se rappelant de son rêve et lorsqu'il sentit une main se poser sur son dos, il se figea. Il arrêta de respirer alors que son cerveau était en train de réfléchir à toute allure qui pouvait bien être la personne contre laquelle il était à présent blotti et c'est alors qu'il entendit une voix lui murmurer à l'oreille :

« Aurél, tout va bien... C'est moi, c'est Guillaume... T'as fait un cauchemar. »

Son cœur repartit en comprenant que c'était Guillaume en effet qui devait être là, près de lui, et il se recula pour regarder ce dernier à travers ses larmes. Guillaume lui offrit un petit sourire lorsque leurs regards se croisèrent et il resta silencieux, les yeux rivés sur son visage. C'est vrai. La veille, il lui avait proposé de rester dormir chez lui pour quelques temps. Enfin, Guillaume lui avait proposé en voyant à quel point il était terrorisé à l'idée de rester seul après les menaces de Julien. Ce qui en faisait son colocataire pour le moment jusqu'à ce que ce dernier en ait marre et ne décide de trouver un appartement où il pourrait vivre seul.

« Je t'ai... Je t'ai réveillé...? balbutia-t-il d'un air inquiet et Guillaume lui offrit un petit sourire désolé avant de hocher la tête.

— Oui, tu t'es mis à crier dans ton sommeil, Aurél, et ça a fini par me réveiller. Ça m'a fait flipper alors je me suis précipité dans ta chambre et c'est là que je me suis rendu compte que tu dormais encore. Ça t'arrive souvent ? Tu te rappelles de quoi tu as rêvé ?

— Je... Non... Pas si souvent que ça... J'ai rêvé de Julien... J'ai rêvé que... il voulait... il voulait me forcer à faire quelque chose... Et je ne voulais pas... raconta-t-il alors qu'il voyait la main de son copain se poser sur son torse dans son esprit, l'amenant à se coucher sur le dos sur son lit. Alors ça m'a fait paniquer... C'est pour ça que j'ai dû crier dans mon sommeil... »

Guillaume le regarda d'un air inquiet un long moment, faisant grandir une boule dans sa gorge, avant que celui-ci ne se lève de son lit :

« Viens avec moi, Aurél. Je vais te faire un bon chocolat chaud, d'accord ? »

Il resta un petit moment muet, ne s'étant pas attendu à cette proposition, puis se leva précipitamment en voyant Guillaume déjà tourner les talons. Il attrapa distraitement sa couverture blanche par-dessus les draps de son lit et suivit le plus grand hors de sa chambre. Tout allait bien aller avec Guillaume.

***

« Aurél, je vais pas te manger, hein, tu peux t'approcher de moi. »

Il se tourna vers Guillaume en l'entendant lui dire ça d'un air moqueur et se mit à rougir en comprenant son sous-entendu. C'est vrai que dès qu'il était un peu trop proche de quelqu'un physiquement, il préférait instaurer une distance entre lui et cette personne. Peut-être pour se protéger, allez savoir. Guillaume devait l'avoir senti.

« Dé-Désolé... bredouilla-t-il en serrant plus encore sa tasse dans ses mains parlant du fait qu'il s'était assis à l'autre bout du canapé afin de ne pas être trop près du plus grand.

— Eh, arrête de t'excuser un peu, tu veux ? Je ne veux pas te forcer à te rapprocher si t'en as pas envie, je veux juste que tu saches que tu en as le droit. Je ne vais pas te faire de mal, ok ? »

Il hocha la tête doucement et se força à réduire la distance entre Guillaume et lui en se rapprochant du plus grand sur le canapé.

« Tu fais pas ça pour me faire plaisir, hein ? lui demanda Guillaume, un petit sourire aux lèvres, et il resta muet, ne sachant que répondre à ça. Aurél, regarde-moi, s'il te plaît, lui demanda ensuite Guillaume et il releva légèrement la tête pour pouvoir croiser son regard. Ton copain, là... Il te forçait souvent à faire des choses que tu ne voulais pas ? lui demanda le plus grand et il écarquilla les yeux, surpris de sa question. Tu peux me le dire, tu sais. Je te promets que ça restera entre nous deux.

— N-Non... Pas souvent...

— Comme tu fais pas souvent des cauchemars, c'est ça ?

— Guillaume... bredouilla-t-il, les larmes aux yeux et le souffle court.

— Les deux ont un lien alors, Aurél. Tes cauchemars et... les choses qu'il te forçait à faire. Alors crois-moi, avec moi, tu ne crains rien. Jamais je n'agirais comme lui, ok ? Tu me crois quand je te dis ça, hein ? »

Il hocha la tête doucement, quelques larmes s'échappant de ses yeux trop pleins, et il sentit Guillaume les lui essuyer avec douceur, ce qui le fit sursauter au contact inattendu.

« Tout va bien. Je reste avec toi et je te protégerai de lui, ok ? S'il essaie ne serait-ce qu'une fois de venir te voir ici, je le renverrai illico presto. D'accord ? »

Il hocha la tête de nouveau et Guillaume lui sourit avant de prendre sa tasse sur la table basse à ses pieds et il l'observa boire le chocolat chaud un moment avant d'en faire de même. Un petit sourire s'inscrivit sur ses lèvres en pensant au garçon assis à côté de lui, assez près pour qu'il puisse sentir sa chaleur irradier à travers ses vêtements. Guillaume était un homme bon. Et il espérait vraiment ne pas s'être trompé sur son compte en lui demandant de venir vivre avec lui.

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant