Partie 16.

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« Je t'en supplie, reviens à la maison. Guillaume, il est là... »

Il n'entendit pas ce que ce dernier lui répondit à l'autre bout du fil tant il sanglotait et il sursauta brusquement en entendant un énième coup sur sa porte d'entrée.

Aurél ?! Eh, Aurél ! Dis-moi ce qu'il se passe ! entendit-il alors la voix de Guillaume lui parvenir et celui-ci lui sembla être fortement inquiet.

« C'est Julien... Je lui ai dit que je voulais pas le voir. Il a rétorqué qu'il avait des affaires à me rendre, mais je veux pas le voir, Guillaume. Il m'a encore menacé, il est énervé alors j'ai pas envie de l'affronter... Je ne sais pas ce qu'il pourrait me faire dans cet état...

— Je suis là dans dix minutes, ok Aurél ? Tu tiens bon, je serais bientôt là. Je te promets que je fais du plus vite possible. »

Il hocha la tête en entendant les paroles rassurantes de Guillaume et ne put rien répondre tant il sanglotait. Il sursauta de nouveau en entendant Julien taper sur sa porte d'entrée encore une fois et recula, le portable toujours contre son oreille, jusqu'à ce qu'il sente son dos percuter le mur dans son dos. Il était terrifié à l'idée que Julien puisse entrer chez lui par la force.

***

« Aurél ! »

Il sursauta violemment en entendant une voix crier son prénom près de vingt minutes plus tard et quand il vit Guillaume entrer dans le salon et se diriger vers lui en courant, il se cogna la tête contre le mur dans son dos en se reculant. Son cerveau avait mis trop de temps à le reconnaître. Pourtant, quand celui-ci s'agenouilla par terre devant lui, un air infiniment inquiet sur le visage, il se jeta aussitôt dans ses bras et il le sentit accuser le coup pour ne pas tomber à la renverse.

« Eh, Aurél... Je suis là, tout va bien...

— Désolé, désolé... s'excusa-t-il alors, complètement paniqué. J'ai eu tellement peur... Je ne savais pas quoi faire. Je savais que t'étais encore au boulot mais... J'étais terrifié et–

— Arrête. Arrête, Aurél. Ne t'excuse pas pour ça... entendit-il Guillaume lui dire au creux de l'oreille. Il ne peut plus rien te faire, il est parti.

— Il m'a menacé quand je lui ai répondu au téléphone un peu plus tôt alors j'ai raccroché et j'ai refusé ses autres appels, mais après il m'a envoyé des tas de messages et comme je lui répondais toujours pas, il s'est mis à s'énerver, expliqua-t-il en se redressant précipitamment, plongeant un regard larmoyant dans celui, si clair, de Guillaume. Il a dit qu'il allait venir à l'appart, qu'il allait me parler et me faire entendre raison de gré ou de force. Que maintenant il en avait marre de mes caprices et que s'il fallait employer la manière forte, il le ferait. Je me suis tout d'abord dit qu'il bluffait, que ce n'était pas vrai et qu'il ne viendrait pas, mais une demi-heure après il était là à taper contre ma porte et j'ai eu tellement peur... Je lui ai crié de partir, mais il est devenu encore plus fou quand il a su que j'étais là et refusais de lui ouvrir...

— Aurél, faut que ça s'arrête maintenant, ça suffit. Donne-moi son adresse.

— Non... Je ne veux pas, Guillaume... Je ne veux pas qu'il t'approche. Reste loin de lui, le supplia-t-il en lançant un regard implorant au plus grand.

— Aurél...! Si tu ne veux pas que je lui parle, alors tu dois prévenir la police. Porter plainte ! Fais quelque chose, merde...!

— Non... Je ne peux pas...

— Tu te rends compte qu'il sait où tu habites, ce fou ? Ton lieu de travail ? Tes habitudes ? Il te connaît, Aurél, il est sorti avec toi, merde ! Si tu refuses d'aller voir la police ou de m'autoriser à aller lui parler, il réussira à te piéger à un moment ou à un autre, hein ! »

Il éclata en sanglots en l'entendant dire ça et secoua la tête vivement, complètement terrifié à cette idée :

« Dis pas ça, dis pas ça... Je ne peux pas l'affronter. Il m'a fait trop de mal. Je ne veux plus jamais le voir de ma vie...

— Oh, Aurél... Je t'en supplie, calme-toi... Excuse-moi de dire des choses comme ça, viens-là, viens... »

Il sentit Guillaume l'attirer à lui et il se blottit en tremblant tout contre sa chaleur. Il savait bien que le plus grand mentait. Il n'était pas du tout désolé et pensait chaque mot qu'il avait dit sur Julien. Et il savait qu'il avait raison en lui disant de porter plainte. Mais ça lui était tout bonnement impossible. Parce que Julien le terrifiait bien trop.

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant