Partie 20.

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« Aurél ?! Aurél, qu'est-ce qu'il t'arrive ?! »

Il avait appelé Guillaume, obligé par Julien qui le tenait de force près de la casserole brûlante alors que ce dernier tenait un couteau près de son ventre. Julien était un véritable psychopathe. Il était en larmes, la main droite dans l'eau bouillante, refusant de l'appeler jusqu'à ce que la chaleur ne commence à lui être trop insupportable.

« Aurél ?! Pourquoi tu pleures ?! Qu'est-ce qu'il se passe ? T'es à l'hôtel ?! »

Il hocha la tête en sanglotant et il sentit alors Julien s'emparer de son portable, se mettant à le filmer lui.

« Dis-moi, Guillaume... T'as vu comment il souffre à cause de toi ? Je croyais que tu voulais me faire la peau, non ? Alors ne te gêne pas, viens le chercher, hein ?

— Guillaume, non !! Il va te blesser ! Comme il l'a fait avec moi ! Reste où tu es !! »

Un bip se fit entendre et il entendit Julien rigoler bruyamment avant que ce dernier ne donne un violent coup dans la casserole, celle-ci venant se déverser sur le bas de son tee-shirt et sur son entrejambe bien qu'il ait tenté de se reculer au bruit.

« Prend-ça, Aurél. Ça t'avait manqué, hein ?

— Tu es fou... murmura-t-il alors qu'il sanglotait de plus belle devant la brûlure qu'il sentait à présent sur son corps en plus de sa main qui lui faisait atrocement mal.

— Répète un peu, si tu l'oses ?! » s'énerva Julien et il le sentit le repousser violemment de nouveau sur le plan de travail avant qu'il ne tombe par terre.

Il se força alors à ne rien dire de plus mais, malgré ça, il sentit Julien poser sa chaussure sur sa main droite déjà atrocement blessée par la brûlure et il poussa un cri de douleur.

« Arrête !! Arrête !! Pourquoi tu fais ça !! »

Il réussit, allez savoir comment, à faire mal à Julien en donnant des coups de pieds dans le vide quand celui-ci chercha à s'approcher plus de lui et il se releva aussitôt, s'enfuyant hors de la pièce. Il courut du plus vite qu'il le put jusqu'au hall d'entrée, tenant sa main brûlée près de son ventre, avant de se figer en sentant quelque chose de solide frôler sa jambe. En baissant les yeux, il aperçut le couteau de Julien et il se retourna vers lui d'un air terrorisé. Ce dernier avait un air monstrueux sur le visage et il recula, éclatant encore plus en larmes de terreur. Il lui avait balancé le couteau dessus. Julien avait tenté de le tuer. Et il se rendit compte soudain que ce n'était pas la première fois. Il entendit alors la porte de l'hôtel s'ouvrir dans son dos et il sursauta violemment avant de se tourner vers celle-ci. En voyant Guillaume et Claude apparaître devant ses yeux, il faillit s'évanouir de soulagement et vit Guillaume lui lancer un regard terriblement inquiet avant de se tourner vers Julien, une aura de colère pure l'entourant.

« Guillaume, non... » balbutia-t-il, mais trop tard, et il ne put que voir celui-ci s'élancer sur son ex-copain avant de perdre connaissance.

Il sentit Claude le rattraper cependant avant de perdre complètement le sens de la réalité et tout devint noir. Guillaume.

***

« Eh... Eh, Aurél... Mon p'tit chat, reviens à toi... »

Quand il rouvrit les yeux, il était dans une des chambres de l'hôtel, allongé sur un lit, et ses yeux fatigués et encore emplis de larmes se posèrent sur le visage soucieux de Guillaume. Il remarqua presque aussitôt que celui-ci avait une blessure sur le visage et que son nez semblait lui faire mal alors il paniqua et se redressa sur le lit, le cœur battant à cent à l'heure dans sa poitrine à cette vue :

« Guillaume, il– »

Il ne put finir sa phrase qu'il s'écroula sur le lit, sa main droite grâce à laquelle il s'était aidé à se relever lui arrachant un cri de douleur, et il tomba sur le plus grand. 

« Eh, eh, mon chat... Calme-toi, tout va bien... lui dit Guillaume en attrapant avec délicatesse son visage.

— Mais, il... Il t'a fait du mal, balbutia-t-il en tremblant, les larmes aux yeux, et il vit le plus grand secouer la tête doucement. Si... Je le vois... Ton nez. Et ta joue... Qu'est-ce qu'il t'a fait, Guillaume...

— Rien du tout, ce n'est rien. On s'est battus, voilà tout. Claude t'a amené dans cette chambre avant de venir me prêter main forte. C'est un véritable sociopathe, ce mec. Regarde dans quel état il t'a mis, putain... »

Il sentit Guillaume glisser sa main dans ses cheveux en le regardant d'un air soucieux avant de venir prendre sa main qui, il ne s'en rendait compte que maintenant, était à présent bandée.

« Qu'est-ce que... balbutia-t-il d'un air surpris et Guillaume porta sa main bandée à ses lèvres pour y déposer un petit baiser.

— J'ai laissé ta main reposer dans un saladier rempli d'eau froide pendant que tu étais inconscient quand Claude est parti pour amener de force Julien à la police. Puis je l'ai bandée avec un bandage que j'ai trouvé dans une trousse de secours dans la salle de bain. Est-ce que ça te lance encore ? »

Il observa un moment sa main blessée avant de hocher faiblement la tête :

« Un peu... Mais tu as déjà... fait tant pour moi, Guillaume.

— Tu rigoles, Aurél ? Viens-là, lui dit ce dernier en l'attirant plus encore à lui et il le sentit enfouir son visage dans son cou quand il se blottit contre lui. Il t'a fait mal ailleurs ? Le couteau... est-ce qu'il t'a touché avec ?

— N-Non... Il m'a seulement menacé avec le couteau. Pour que je t'appelle... Et quand il a vu que ça ne marchait pas, il m'a forcé à plonger ma main dans l'eau chaude... Il m'a poussé plusieurs fois contre le plan de travail alors j'ai mal au dos maintenant mais... le couteau, non... bredouilla-t-il alors qu'il sentait Guillaume déposer des petits baisers dans son cou qui le firent frissonner. Il m'a giflé quand j'ai osé levé la voix et il m'a écrasé la main quand je suis tombé par terre... Mais quand il m'a lancé le couteau dessus quand je me suis enfui... celui-ci m'a seulement effleuré avant de tomber au sol. Mais... il a voulu me tuer, Guillaume... Et toi... aussi... Il aurait pu... Il aurait pu te tuer... »

Julien aurait pu tuer Guillaume, se dit-il intérieurement encore une fois alors qu'il sentait Guillaume glisser sa main sur sa nuque pour la caresser avec douceur, dans le but de le rassurer sans aucun doute. Il se redressa alors légèrement et observa Guillaume longuement d'un air soucieux, des larmes perlant encore à ses cils, avant d'oser se pencher vers lui pour déposer un baiser tout doucement sur l'arête de son nez. Puis il se recula et se pencha de nouveau, embrassant à présent sa joue égratignée. Guillaume lui sembla se tendre et retenir sa respiration au contact, mais c'était plus fort que lui et il se remit à sangloter douloureusement alors qu'il embrassait sa joue et son nez à tour de rôle. Il avait eu tellement peur. Pour lui, certes, mais surtout pour Guillaume. Si quelque chose de plus grave lui était arrivé, il ne se le serait jamais pardonné.

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant