Fiction OrelxGringe - Tromperie.

Partie 6.

Le lendemain matin quand il se leva, Aurélien fut surpris de voir quelqu'un dormir dans son canapé en entrant dans le salon et se mit même à paniquer avant de se rappeler des événements de la veille. Il était allé chez la fille que son copain avait embrassé, espérant la confronter sur ce qu'elle avait fait, et était tombé sur son copain. Celui-ci l'avait écouté et quand Clara était rentrée, ce dernier s'était engueulé avec elle avant de le raccompagner chez lui où il lui avait proposé de passer la nuit au cas où ça se passerait mal avec sa petite copine à son retour. Il s'approcha du canapé et s'accroupit doucement afin de ne pas trop forcer sur sa cheville, puis se mit à observer le visage endormi du garçon. Guillaume. Qu'est-ce qu'il était beau avec ses taches de rousseurs et sa peau hâlée... Il sentit son cœur se mettre à battre légèrement plus rapidement à la simple vue du garçon et il se releva précipitamment, honteux. Il n'avait pas le droit. Il grimaça en sentant sa cheville lui faire mal, puis tourna les talons afin d'aller préparer le petit-déjeuner dans la cuisine pour son réveil. Avec le soleil qui commençait à pointer son nez par la baie vitrée du salon, ça ne faisait aucun doute dans son esprit qu'il se réveillerait bientôt.

***

« Mm... Aurélien...? »

Il se tourna vers la porte de la cuisine en entendant la voix du plus grand près de vingt minutes plus tard et posa le jeu de Sudoku qu'il était en train de faire sur la table.

« Bonjour, Guillaume. Tu as bien dormi ? lui demanda-t-il dans un petit sourire en le voyant entrer dans la cuisine en baillant.

— Ah, je savais bien que je n'avais pas rêvé, répondit Guillaume en rouvrant les yeux et posant ces derniers sur lui. J'avais un peu de mal à me rappeler chez qui j'étais en me réveillant.

— Oui, je comprends... dit-il en pensant que lui-même s'était étonné de sa présence chez lui en le voyant dormir sur son canapé un peu plus tôt. Est-ce que tu as faim ? J'ai préparé le petit-déjeuner.

— Oh, avec plaisir...! Je suis affamé ! »

Il rit doucement en l'entendant dire ça avant de se calmer en le voyant s'asseoir à ses côtés et il se leva pour aller chercher la casserole d'eau chaude qu'il avait laissée sur le feu. Il vida cette dernière dans deux tasses et en apporta une à Guillaume avant de lui offrir un petit sourire désolé :

« Désolé, je ne t'ai même pas demandé si tu voulais du thé ou bien si tu préférais du café ou encore du chocolat chaud...

— Non, mais Aurél... C'est parfait, hein. J'adore le thé, t'en fais pas. »

Il hocha la tête doucement et sentit une douce chaleur faire son apparition dans sa poitrine soudain à l'entente du surnom par lequel l'avait appelé Guillaume encore une fois. Qu'est-ce qu'il aimait ce surnom... Il sortit alors violemment de ses pensées en entendant son téléphone sonner derrière lui et il tourna la tête pour le chercher du regard. Celui-ci était posé sur le plan de travail de sa cuisine et il s'excusa auprès du plus grand pour aller répondre. Il se figea en voyant le nom de son copain affiché sur l'écran de son portable et se mordit la lèvre fébrilement avant de décrocher.

« Allô ? »

Il écouta un long moment ce que Julien lui disait de l'autre côté du téléphone avant de jeter un coup d'œil discret à Guillaume qui était en train de manger, le regardant d'un air curieux.

« Oui, d'accord... s'entendit-il répondre à Julien, un peu perdu dans ses pensées, puis il se tourna afin d'être dos à Guillaume en revenant sur Terre. Oui, midi chez toi. D'accord, à tout à l'heure. Salut... »

Julien raccrocha et il se mordit fortement la lèvre inférieure avant de raccrocher à son tour et de reposer son téléphone sur le plan de travail. Il se tourna vers Guillaume un petit sourire forcé sur les lèvres et quand celui-ci lui jeta un regard interrogateur, il secoua la tête doucement. Tout allait bien se passer.

« J'ai rendez-vous avec Julien à midi. Il veut me voir, expliqua-t-il simplement et il vit Guillaume froncer les sourcils.

— Avec ton copain ? Attends, vous êtes encore ensemble après ce qu'il a fait ? Ou bien tu as accepté de le revoir pour récupérer tes affaires ?

— N-Non... On est encore ensemble... Je ne lui ai pas dit que je l'avais vu embrasser cette fille... Ta copine. Il n'est pas au courant.

— Ah bon ? Tu lui as pas encore dit ? Mais... Tu comptes le lui dire ? Aujourd'hui ?

— Je... Je ne sais pas... bégaya-t-il en se passant une main dans les cheveux. Est-ce que tu penses que je devrais...? Toi... C'est fini avec Clara ? Tu ne vas pas revenir en arrière ?

— Bien sûr que non. Elle m'a trompé, je n'ai aucune raison de rester avec elle, lui répondit Guillaume en fronçant les sourcils, comme s'il avait du mal à comprendre comment il pouvait poser une question pareille.

— Mais... C'est peut-être juste une erreur... Si elle te promet qu'elle recommencera pas ? Tu es amoureux d'elle, non ? Tu m'as dit que c'était la seule pour qui tu avais eu envie d'arrêter les conneries...? D'aller voir ailleurs, je veux dire... » se reprit-il aussitôt en se rappelant que jamais Guillaume n'avait employé le mot connerie.

Guillaume resta silencieux un long moment, se contentant de l'observer sans rien répondre, et il eut soudain peut d'avoir dit quelque chose de déplacé. Mais avant qu'il ne puisse se rattraper, celui-ci le coupa :

« Guillaume, je–

— Non, tu as raison. Mais, tu vois... Je ne ressens ni l'envie ni l'énergie de me battre pour elle. Comment elle m'a parlé hier... C'est comme si toutes mes illusions par rapport à elle s'étaient évanouies. Elle ne s'est pas remise en question une seule fois et ça, je peux pas laisser passer ça.

— Mais... Est-ce que toi tu n'agissais pas comme ça aussi avec tes ex ? bredouilla-t-il et, encore une fois il eut peur d'être allé trop loin, mais non.

— C'est vrai. Mais parce que je ne les aimais pas. Alors si Clara agit comme je le faisais à cette époque, c'est qu'elle ne m'aime pas. En tout cas, pas comme j'aimerais qu'elle m'aime. »

Il réfléchit aux mots du plus grand un long moment avant de lui lancer un petit regard hésitant et il vit Guillaume hausser les sourcils, comme pour lui signifier de dire ce qu'il avait sur le bout de la langue.

« Ça... Ça faisait combien de temps que vous étiez ensemble tous les deux ?

— Ça allait faire un an dans quelques semaines. Et toi ? Je veux dire... toi et ton copain ?

— Avec Julien ? Ça a fait quatre ans en mars. Donc... il y a trois mois...

— Je vois. C'est beaucoup plus conséquent en effet. Mais si ça t'a blessé, il faut que tu lui en parles je pense. Vous devez en discuter. Et puis... moi, je pense sincèrement que tu n'as plus rien à faire avec lui. Il t'a trompé quand même. »

Il ne répondit rien et quand les larmes lui montèrent aux yeux, il baissa la tête afin de ne pas laisser Guillaume voir son désarroi. Rompre avec Julien ? Lui ? Mais comment le pourrait-il...? Pourtant, Guillaume n'avait pas hésité une seule seconde avec sa copine. Il était tellement courageux, comparé à lui.