Partie 18.

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T'as plus intérêt à l'approcher, fils de pute. Tu m'as bien compris ? Sinon c'est moi qui vais te faire la peau.

Le message qu'avait envoyé Guillaume à Julien tournait en boucle dans son esprit tandis qu'il essayait de chercher le sommeil à nouveau, venant tout juste de se réveiller et ayant gardé les yeux fermés. Il n'avait pas résisté à la tentation d'aller chercher dans les sms de Guillaume quelques jours plus tôt pour comprendre ce qui avait pu pousser Julien à lui écrire un tel message. Hier, il avait frissonné en relisant ce message qu'il lui avait envoyé, menaçant explicitement Guillaume dedans, et avait bloqué son numéro.

Il est sérieux ton petit copain, là ? Il croit qu'il me fait peur ? Je vais lui apprendre à fermer sa grande gueule, tu m'entends, Aurél ? La tienne d'abord, puis la sienne. Retiens bien ça.

Il ne savait pas comment Guillaume avait eu le numéro de Julien. Est-ce que ce dernier avait profité d'une des – trop nombreuses – fois où il s'était endormi contre lui sur le canapé pour chercher le numéro de Julien dans ses contacts ? Ça lui semblait plausible. En pensant à ça, il se rendit soudain compte que des doigts frôlaient doucement son bras droit, fraîchement libéré de tout plâtre, et il frissonna. Guillaume. Il rouvrit les yeux doucement en se rappelant que c'était près de ce dernier qu'il était assis un peu plus tôt avant de s'endormir devant la télévision. Son regard se posa alors sur la main du plus grand sur son avant-bras, entourant faiblement ce dernier, et sur son pouce caressant sa peau avec délicatesse. Il observa ce simple geste si tendre pendant de longues secondes avant de relever le visage doucement et quand ses yeux croisèrent ceux de Guillaume, celui-ci lui sourit tendrement.

« Eh... Ça va, Aurél ? T'as bien dormi ?

— Je... Je me suis encore endormi sur toi...? balbutia-t-il, embarrassé, et Guillaume hocha la tête sans jamais se départir de son sourire. Désolé... Je m'en étais pas rendu compte...

— Aurél, arrête de t'excuser pour ça. Je t'ai déjà dit que ça ne me dérangeait pas, non ? J'aime bien même, au contraire. Ok ? »

Il lança un regard hésitant à Guillaume avant de hocher la tête et celui-ci lui offrit un grand sourire avant de baisser les yeux en direction de son avant-bras.

« Alors ? Comment tu te sens ? Ça ne te fait plus mal ? »

Il baissa les yeux lui aussi sur son avant-bras et observa Guillaume caresser ce dernier avec douceur. Qu'est-ce qu'il était doux avec lui. Ça lui plaisait... décidément beaucoup. Il secoua la tête, puis releva cette dernière pour plonger son regard dans celui de Guillaume.

« Non, tout va bien. Je te remercie d'ailleurs... de m'avoir accompagné à l'hôpital, aujourd'hui.

— Tu rigoles ? rit doucement Guillaume avant de reprendre son sérieux devant le sien. Aurél, c'est normal, hein. Ça me fait plaisir.

— Vraiment...?

— Tu sais... J'apprécie énormément ta compagnie, Aurél. Et je suis ton ami. Alors oui, ça me fait plaisir de passer du temps avec toi. Et de m'occuper de toi. »

Il sentit son cœur se serrer légèrement en l'entendant lui dire qu'il était son ami. Pourquoi ça devait faire si mal qu'il le considère ainsi ? Il le savait que c'était impossible qu'il le considère autrement que tel. Alors pourquoi...?

« Julien... m'a envoyé un message, bredouilla-t-il alors sans jamais détacher son regard de celui du plus grand et il vit ce dernier froncer aussitôt les sourcils. Il t'a... menacé... par rapport au message que tu lui as envoyé y a cinq jours...

— T'es au courant de ça, Aurél ? lui demanda Guillaume d'un air surpris et il hocha la tête doucement, jetant un regard hésitant au plus grand. J'aurais dû me douter qu'il t'en parlerait, putain.

— Il est très remonté contre toi, Guillaume. Il... J'ai peur qu'il s'en prenne à toi...

— Eh. Jamais, ok ? Qu'il vienne, j'ai pas peur de lui. Tu ne veux pas porter plainte contre lui, alors il faut bien que quelqu'un s'en occupe, non ?

— Mais tu ne le connais pas, Guillaume... Il est très manipulateur... Et il peut être dangereux. Je ne veux pas que quelque chose t'arrive parce que tu as voulu me protéger...

— Et moi je ne veux pas que quelque chose t'arrive à toi parce que tu refuses de me laisser aller lui parler. Les problèmes ne se règleront pas comme ça, hein, mon chat. Un jour ou l'autre, tu seras bien obligé de lui faire face. Que ça soit seul ou avec moi. Alors je préfère autant prendre les devants. Non ? »

Il secoua la tête, puis éclata en sanglots à la seule idée de revoir Julien.

« Dis pas ça... sanglota-t-il tandis qu'une petite voix lui disait que Guillaume avait raison dans son crâne. Dis pas ça, Guillaume... Ne va pas te mettre dans la merde pour moi. Je préfère encore m'en occuper seul...

— Non, Aurél, lui dit Guillaume en prenant délicatement son visage dans ses mains. Rappelle-toi ce qu'il t'a fait la dernière fois que tu l'as vu seul à seul. Je ne veux pas te laisser lui parler tout seul.

— T'as pas le choix, Guillaume. C'est impossible autrement. Je refuse qu'il t'approche... »

Il vit Guillaume secouer la tête à travers ses larmes et celui-ci l'attira à lui pour le prendre dans ses bras. Il se laissa faire bien qu'il tremblait légèrement et quand Guillaume remonta une main à sa nuque, il ferma les yeux en laissant échapper un sanglot. Qu'est-ce que c'était agréable de le sentir près de lui comme ça. Si seulement il pouvait ne plus jamais le quitter et le tenir ainsi jusqu'à la fin de ses jours...

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant