Partie 4.

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« Aurélien... Eh... Regarde-moi, s'il te plaît. »

Il secoua la tête en entendant la demande de Guillaume alors qu'il se noyait dans ses sanglots avant de sursauter en sentant deux mains se poser sur ses cuisses. Deux mains chaudes. Il ouvrit alors les yeux alors qu'il entendant Guillaume lui répéter s'il te plaît doucement et il fronça légèrement les sourcils en se rendant compte que ce dernier était à présent accroupi devant lui, ses deux mains sur ses cuisses comme pour l'ancrer dans la réalité.

« Eh... C'est bien, Aurélien. Tout va bien, ok ? Je ne t'en veux pas, tu sais, si c'est ça qui te fait peur. T'as absolument rien fait, toi. T'es plutôt la victime, comme moi d'ailleurs.

— Je suis désolé, Guillaume... ne put-il pas s'empêcher de sangloter et il le vit secouer la tête doucement.

— Tu n'y es pour rien. Tu n'as rien à te faire pardonner. Pourquoi tu t'excuses, vraiment ?

— Tu aurais pu... vivre sans rien savoir. Si je n'étais pas venu perturber ta vie comme ça... C'était égoïste de ma part... Peut-être que tu aurais préféré... ne rien savoir...

– Et vivre dans le mensonge ? rit doucement Guillaume et il sentit un petit frisson le parcourir à ce rire. Non merci, hein. Tu sais, je vais t'avouer quelque chose... Je ne suis pas le mec parfait, loin de là même. J'ai presque toujours trompé mes copines avant de rencontrer Clara. Tu vois, je ne suis pas un enfant de cœur, Aurélien. Mais bizarrement, cette fois, je pensais que c'était la bonne. Et finalement, il s'avère que cette fois-ci c'est elle qui a choisi de me tromper. La vie est mal faite, hein ?

— Tu... Tu les as toutes trompées...? balbutia-t-il, regardant d'un air incertain le plus grand qui venait de lui dire ça.

— Et oui, c'est comme ça. J'ai toujours été un coureur de jupons.  Un mauvais garçon. Mais récemment, je m'étais calmé. Je m'étais posé et je pensais réellement que c'était la bonne. Faut croire que j'avais tort.

— Peut-être... Peut-être que c'est moi qui ai tort aussi ?

— Qu'est-ce que tu veux dire ? lui demanda Guillaume en fronçant les sourcils.

— Peut-être qu'ils sont juste... amis ? Que la fille que j'ai vue, ce n'était pas ta copine...? Comment... Comment le savoir, Guillaume ? Si j'ai raison... ou tort ? » lui demanda-t-il en plongeant ses yeux dans les siens pour lui lancer un regard larmoyant et incertain.

Le plus grand le regarda d'un air sérieux un long moment avant de hocher la tête et il tressaillit en le sentant exercer une légère pression de son pouce sur sa jambe gauche, comme s'il voulait la caresser faiblement.

« On va attendre que Clara rentre. Et quand elle sera là, tu pourras savoir en un coup d'œil si c'est elle ou pas celle que ton copain a embrassé. S'il s'avère que c'est elle, j'aurais une petite discussion à avoir avec elle. Mais dans ce cas précis... est-ce que tu pourrais m'héberger pour la nuit ? Est-ce que t'as un appartement à toi ou est-ce que tu vis avec ton copain toi aussi ?

— Non, je... J'ai un appartement, oui, dit-il en hochant la tête d'un air incertain. Il m'a toujours dit que ça faisait assez longtemps qu'on sortait ensemble maintenant pour emménager dans le même appartement mais... Je sais pas, j'aime savoir que j'ai un lieu a moi aussi... Seul... Donc... Oui... Si tu veux... Ça ne me dérange pas. On peut y aller ce soir...

— Très bien. Manque plus qu'à attendre Clara alors. Viens, on retourne dans le salon, ok ? Elle va se faire des idées après si elle nous voit ensemble dans la chambre. »

Guillaume lui fit un clin d'œil en disant ça et il rougit violemment, comprenant son sous-entendu. C'était... étrange, ce genre de blague alors qu'ils ne se connaissaient pas. Ou à peine en tout cas. Pourtant, il se leva du lit et suivit Guillaume jusqu'au salon, ce dernier lui offrant un petit sourire avant de tourner les talons. Il n'y avait plus qu'à attendre Clara maintenant pour savoir s'il avait raison ou tort. Et au fond de lui, il ne savait pas ce qu'il préférait.

***

Il était en train de regarder ses cuisses depuis une bonne dizaine de minutes, les larmes aux yeux et les joues rouges d'embarras, quand il entendit un grand bruit provenant de la cuisine, le faisant sursauter violemment. Comme une assiette ou un verre qui se brise au sol. Il se tourna vers la cuisine, le cœur se mettant à battre à cent à l'heure, et se demanda ce qu'il pouvait bien s'être passé. Cela faisait déjà vingt minutes que Guillaume et Clara étaient à l'intérieur en train de s'engueuler. Plutôt violemment même s'il devait en croire les cris qu'il entendait en sortir. Quand Clara était entrée dans le salon vingt-cinq minutes plus tôt alors qu'il était en train de regarder la télévision avec Guillaume comme si c'était une chose naturelle entre eux, Clara l'avait regardé d'un air confus. Puis, Guillaume s'était tourné vers lui en haussant les sourcils, lui posant la question silencieusement, et il avait hoché la tête doucement. Oui, c'était elle qu'il avait vu son copain embrasser devant chez lui. Alors Guillaume s'était levé et avait dit à Clara de le suivre, qu'il avait à lui parler, que c'était important... Et elle lui avait emboîté le pas, d'un air confus, le laissant seul dans le salon. Il vit soudain Guillaume sortir de la cuisine et claquer la porte derrière lui, le faisant sursauter violemment de nouveau. Celui-ci se dirigea vers lui et il sentit son cœur rater un battement, reculant sur le canapé d'un air apeuré.

« Aurél, on y va, lui dit alors Guillaume en attrapant le sac qu'il avait préparé plus tôt au cas-où près du canapé et il vit alors Clara sortir de la cuisine à son tour, telle une furie.

— Guillaume, reviens-là ! On a pas fini de parler !

— Non, Clara. C'est fini, je t'assure. On parlera plus tard. T'es pas en état. Alors je me casse, je vais chez Aurél. »

Il tressaillit en l'entendant l'appeler ainsi et quand Guillaume  lui fit un signe de tête pour lui signifier de se lever et de le suivre, il s'exécuta sans broncher. Il lui emboîta le pas et juste avant de quitter le salon, il se retourna vers Clara et vit le regard noir que celle-ci lui lança, ce qui fit grandir la boule qu'il avait dans la gorge. Elle devait le haïr. Il suivit Guillaume hors de l'appartement du plus vite qu'il pouvait et quand il fut dans le couloir, il grimaça de douleur à cause de sa cheville.

« A-Attends... l'appela-t-il, ayant soudain très mal et le plus grand se tourna vers lui à cette demande.

— Ta cheville ? Elle te lance ?

— Mm... Oui, beaucoup... Désolé de pas pouvoir aller aussi vite que tu le voudrais... s'excusa-t-il et Guillaume exhala un petit rire désabusé en secouant la tête.

— Arrête de t'excuser un peu. Et viens, accroche-toi à moi si tu veux.

— Tu... Tu es sûr ?

— Bien sûr. Allez, viens. Je vais t'aider à marcher. »

Guillaume passa son bras autour de sa taille et son cœur rata un battement au contact, ne s'y attendant pas. Pourtant, il trouva qu'il se sentait bien plus en confiance ainsi et remercia donc le plus grand d'un petit merci avant de se remettre à marcher, à ses côtés. Quelle soirée. Et celle-ci n'était pas encore terminée.

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant