Partie 11.

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« Où c'est... que tu as dormi toi, Guillaume...? » demanda-t-il à ce dernier près de dix minutes plus tard quand ils furent de retour dans la cuisine.

Celui-ci lui lança un regard étonné avant de se tourner en direction de la porte de la cuisine menant au salon.

« Où ça ? Mais avec toi, Aurél, lui répondit-il en se retournant vers lui et il haussa les sourcils, surpris.

— A-Avec moi...? Comment ça...?

— Tu t'es endormi sur moi hier soir, expliqua Guillaume et il le vit alors se passer une main derrière la nuque d'un air embarrassé. Je veux dire... Pendant qu'on parlait, j'ai vu que tu avais de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts et à un moment ta tête a roulé sur mon épaule avant même que je me rende compte que tu t'étais endormi. J'ai pas eu le courage de te réveiller tant tu avais l'air apaisé et peu après, je me suis endormi à mon tour. J'ai seulement eu le temps de te couvrir de ta couverture blanche. Et quand je me suis levé ce matin, je t'ai allongé sur le canapé pour que tu dormes plus confortablement. »

Il hocha la tête doucement, comprenant alors la raison de son réveil dans le salon un peu plus tôt.

« Désolé... balbutia-t-il, gêné, et il vit Guillaume secouer la tête en souriant.

— Arrête. J'ai passé une très bonne nuit malgré tout, hein. J'ai mal nulle part ni rien. C'est un miracle à mon âge d'ailleurs !

— Q-Quel âge tu as ? osa-t-il demander et Guillaume lui sourit à cette question.

— Je ne sais pas. Quel âge tu me donnes, Aurél ?

— Euh... Quelques années de plus seulement que moi...? Je pense...? Vingt... neuf ans ?

— Presque. J'en ai vingt-huit. Et toi ?

— Vingt-cinq ans, dit-il en offrant un petit sourire intimidé au plus grand, pensant silencieusement qu'il avait eu raison pour une fois. J'en aurais vingt-six dans deux mois... En août. 

— Je vois. Je ferais attention à noter la date alors pour pas l'oublier, lui dit Guillaume en lui souriant doucement. Quel jour ?

— Le 1er.

— Ça ne sera pas très dur à se rappeler alors ! » rit doucement Guillaume et il resta un instant paralysé, subjugué par son rire.

Qu'est-ce que Guillaume était beau quand il riait ainsi... C'en était presque... perturbant. Il sortit brusquement de ses pensées en entendant son portable se mettre à sonner dans sa poche et Guillaume s'arrêta de rire avant de froncer les sourcils.

« C'est encore Julien ?

— Ah, non... Non, c'est mon alarme pour le boulot, expliqua-t-il rapidement en sortant son portable pour éteindre l'alarme. C'est l'heure à laquelle je me réveille d'habitude. Il va falloir que je me prépare...

— Qu'est-ce que tu fais comme boulot, Aurél ? Je t'ai même pas demandé.

— Ah, c'est... C'est pas très intéressant... Je travaille dans un hôtel et je fais les journées en ce moment... Ça m'est déjà arrivé de faire les nuits, c'était plus contraignant mais je crois que je préférais. Ça me permettait de faire autre chose durant la journée et c'était moins fatiguant.

— Je vois. Et tu travailles de quelle heure à quelle heure du coup en ce moment ?

— Mm... De onze heures à dix-neuf heures. Avec une petite pause à quinze heures pour manger et m'aérer si j'ai envie. Après j'aime bien, c'est assez calme...

— Dix-neuf heures, tu dis ? répéta Guillaume et il lui lança un regard interrogateur à cette question. Je commence mon boulot à dix-huit heures moi. À L'Embuscade, tu connais ?

— C'est... C'est un bar du centre ville, c'est bien ça ? demanda-t-il d'un air incertain et Guillaume hocha la tête. Tu es serveur ?

— Plutôt barmaid. Mais c'est un peu la même chose. À part que là, c'est les clients qui se déplacent à moi. Je travaille avec un de mes meilleurs potes d'ailleurs, Claude. Tu le rencontreras sûrement un jour, je suis sûr que tu vas lui plaire.

— Ce soir ? demanda-t-il précipitamment en se rappelant soudain des menaces de son copain et il vit Guillaume hausser les sourcils d'un air étonné. Je peux venir après le boulot ? Je veux pas... me retrouver seul à la maison, Guillaume... J'ai peur que Julien vienne en ton absence et...

— Bien sûr. Bien sûr que tu peux venir ce soir, Aurél, le rassura aussitôt Guillaume en le voyant paniquer. Et tous les autres soirs aussi, si tu veux. Tu n'as pas à rester seul, ok ? Et tu verras, ça va bien se passer. »

Il hocha la tête d'un air hésitant et Guillaume lui offrit un sourire rassurant. Oui, il allait faire ça pour l'instant. Guillaume avait raison, ça allait bien se passer. Parce qu'il n'avait aucunement l'envie d'affronter Julien de si tôt.

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant