Partie 14.

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« Aurél ? Tu m'entends ? »

Il fronça les sourcils dans son sommeil en entendant une voix lointaine l'appeler. Il sentit ensuite quelqu'un le secouer doucement et il réussit à sortir tout à fait de ses songes, ouvrant péniblement les yeux. Il fixa la personne qui se tenait devant lui un long moment, avant que le visage de celle-ci ne devienne de moins en moins flou, jusqu'à ce qu'il reconnaisse Guillaume. Ce dernier le regardait d'un air soucieux et il remarqua qu'il était penché en avant dans sa direction, avant de sentir sa main sur son épaule.

« Gui-Guillaume...? balbutia-t-il alors d'une voix enrouée et celui-ci lui adressa alors un petit sourire soulagé.

— Eh... Ça va ? Tu me remets ? lui demanda le plus grand et il hocha la tête faiblement.

— Je me suis endormi...?

— Ouais. Je t'ai laissé dormir, t'as pas eu froid comme ça, ça va ? »

Il secoua la tête et c'est alors qu'il remarqua qu'il avait la veste de Guillaume sur lui. Celui-ci avait dû le couvrir avec pour le réchauffer pendant qu'il dormait. Il ne s'en était même pas rendu compte.

« J'ai gardé un œil sur toi pendant que je travaillais. Et Claude aussi. T'avais l'air épuisé, pourquoi t'es pas rentré à la maison ? lui demanda doucement Guillaume et celui-ci enleva sa main de son épaule avant de venir s'asseoir à ses côtés sur la banquette.

— J-J'avais peur... Je ne me sens pas... en sécurité à la maison tout seul.

— Mais tu as fait changer la serrure ce matin, pourtant. Ça t'a pas rassuré ? lui dit Guillaume et il hésita un moment avant de secouer la tête.

— Non... J'ai encore peur qu'il débarque chez moi. Tout à l'heure... à ma pause de 15h, je lui ai envoyé un message pour lui dire que je considérais notre relation comme terminée... Parce que... je ne suis pas sûr de le lui avoir fait bien comprendre la dernière fois... Comme il s'est... énervé... je crois que j'ai oublié de lui dire que je ne voulais plus sortir avec lui. Je ne sais même plus...

— Il t'a répondu à ce message, Aurél ? lui demanda Guillaume doucement et il le sentit poser une de ses mains par-dessus sa main gauche alors qu'il était en train d'agripper avec force son pantalon en jean.

— Non... Pas encore... Il a... essayé de m'appeler, mais je n'ai pas répondu. J'ai même pas écouté ma messagerie, peut-être qu'il a laissé un message...

— On écoutera à la maison ? On rentre avant, d'accord ? »

Il hocha la tête doucement et un minuscule sourire s'inscrivit sur ses lèvres en entendant Guillaume lui dire cela. À la maison. Oui, il habitait chez lui à présent. Il n'était plus seul. Et tant que Guillaume était près de lui, rien ne lui arriverait de grave.

***

« Eh Aurél, eh. Regarde-moi un peu. »

Il sentit Guillaume lui prendre son portable qu'il tenait d'une main tremblante sur ses cuisses et il tressaillit en le sentant frôler ces dernières de ses doigts. Le plus grand posa son téléphone sur la table basse avant de poser délicatement une main sur son avant-bras gauche, un air concerné sur le visage :

« C'est un connard, Julien, Aurél. Il te fera rien, je te promets.

— Mais tu l'as entendu... Il refuse que je le quitte, sanglota-t-il en secouant la tête et il sentit Guillaume caresser sa cheville gauche de l'autre main, celle-ci étant posée sur ses cuisses comme il lui avait proposé un petit massage en voyant qu'il semblait avoir mal. Il veut pas... me laisser partir...

— Aurél, tu ne lui dois absolument rien. Tu as le droit de ne plus vouloir être avec lui, hein. Il n'a aucune droit de te retenir et de t'empêcher de le quitter. Est-ce que tu veux que j'aille lui parler pour toi ? Le menacer de te laisser tranquille maintenant et de ne plus t'approcher ?

— Non... Ça empirerait les choses, Guillaume... Reste loin de lui, s'il te plaît. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose à cause de moi.

— Il va rien m'arriver, Aurél... Viens-là. Tu veux bien ? »

Il hésita un moment avant de hocher la tête et il se redressa sur le canapé, enlevant sa jambe de par-dessus les cuisses de Guillaume. Il se rapprocha ensuite de lui et se blottit dans ses bras comme l'attendait ce dernier, faisant bien attention à son bras en écharpe. Le plus grand avait les bras grands ouverts prêts à le réceptionner et il frissonna quand il sentit ces derniers se refermer sur lui. Ça faisait si longtemps... que personne ne l'avait tenu comme ça. Guillaume remonta une de ses mains jusqu'à sa nuque et il frissonna de nouveau en sentant ses doigts se glisser dans ses cheveux mi-longs et sa paume se poser sur la peau sensible de celle-ci. Guillaume était... tellement doux avec lui. Il eut une pensée furtive pour la fille qu'il avait vue draguer Guillaume un peu plus tôt au bar avant de s'endormir et il se remit à sangloter en y repensant. Pourquoi ça lui faisait mal comme ça ?

Fiction OrelxGringe - Tromperie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant