Mariage Prédateur (+18) Partie 2

Chapitre 232. Doutes (2)

"Parce que tu es sous un sortilège."

"......"

"Des sorts qui te font m'oublier... et oublier tout le reste."

Il l'a dit doucement. Mais tout comme l'odeur de sang qui émanait de son corps après qu'il ait donné sa leçon, il ne pouvait cacher sa détresse, même s'il essayait de faire comme si elle n'était pas là.

"Mais ça n'a plus d'importance maintenant." Il expliqua qu'en raison des circonstances compliquées du sortilège, la meilleure option avait semblé être pour elle de rester à Estia jusqu'à ce qu'elle retrouve ses souvenirs. Il avait prévu d'attendre. S'il l'emmenait avant, il y avait une chance qu'elle ne se souvienne jamais de lui.

Mais maintenant, il était prêt à prendre ce risque.

Leah se souvenait de ce qu'il avait dit, qu'il se fichait qu'elle aime quelqu'un d'autre, que même alors il voulait s'enfuir avec elle. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui était si dévoué. L'avait-elle vraiment épousé pendant une période dont elle ne se souvenait pas ?

Souvenirs...

Elle pensait. Elle se souvenait de la baronne Cinael pleurant. La robe de la dame était soignée, mais démodée, et les manches étaient effilochées sur les bords. Elle n'était pas financièrement prospère et avait sûrement besoin d'argent, mais elle avait refusé le paiement qu'Ishakan lui avait proposé.

Leah savait à quel point il était difficile de refuser de l'argent quand on en avait vraiment besoin. C'était la preuve que la baronne Cinael était vraiment fidèle à Leah. Elles ont dû passer beaucoup de temps ensemble pour avoir une telle relation.

Mais Leah ne s'en souvenait pas. Et maintenant, il y avait une possibilité qu'elle perde ces souvenirs pour le reste de sa vie. Elle n'était pas sûre que ce soit la bonne décision. Mais elle aimait tellement Ishakan qu'elle était prête à s'enfuir avec lui et à tout laisser derrière elle, même le titre de princesse d'Estia. Elle était définitivement amoureuse de lui, au-delà de toute raison.

Des pensées de Blain n'arrêtaient pas de surgir dans sa tête. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait pas l'oublier. C'était comme si elle était attachée à lui avec des chaînes, elle ne pouvait pas le lâcher.

Son expression se calma et elle essuya son visage pour le cacher, faisant semblant d'essuyer la sueur. Elle ne voulait pas qu'Ishakan sache à qui elle pensait.

"...Leah."

Ishakan était très perspicace. Soupirant, il la tira dans la baignoire. Son corps s'enfonça dans l'eau chaude et ses cheveux argentés flottèrent à la surface.

"C"est bon," dit-il en l'asseyant sur sa cuisse et en lui caressant la joue de sa main chaude. "Je me fiche de ce que tu penses..."

Leah l'embrassa. Au bout d'un moment, elle se recula pour chuchoter à cet homme qui savait tout.

"Je veux oublier." Se penchant pour l'embrasser, elle murmura à nouveau. "C'est très stressant..."

Les mots furent interrompus par le baiser soudain et profond d'Ishakan, sa langue poussant entre ses lèvres dans sa bouche. Son haleine chaude se mêlait à la vapeur de la salle de bain. 

"Ah, Ishakan... ahh..."

Elle s'accrochait à lui comme s'il était son refuge. Avec sa peau contre la sienne, elle pouvait oublier Blain pendant un petit moment. Mais elle savait mieux que quiconque que ce n'était qu'une solution temporaire.

***

Le lendemain, Leah ouvrit les yeux au lever du soleil, réveillée par un mal de tête atroce.

Elle se réveilla avec ses mains serrant sa tête pour voir Ishakan debout dans l'embrasure de la porte avec ses bras croisés, ne portant qu'un seul tissu enroulé autour de sa taille, exposant le haut de son corps. Juste devant la porte ouverte se tenait Haban, le visage rigide.

"Le roi d'Estia est venu avec des chevaliers."

Leah essaya de prétendre qu'elle s'en fichait. Mais elle ne pouvait pas. Son corps réagit malgré elle, son cœur battant soudainement alors que des souvenirs lui traversaient l'esprit. En toute rationalité et raison, la personne qu'elle aimait devrait être Blain. C'était de lui qu'elle se souvenait.

Son mal de tête a empiré dès qu'elle l'a nié, et Leah a étouffé un gémissement de douleur. Une légère odeur de brûlé passa devant son nez sensible. D'où ça venait? La question la détourna de la douleur assez longtemps pour qu'elle entende Haban parler, agacé.

" Vous avez mis le feu au verger ?"