Chapitre 2 : Frustration

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Les yeux engourdis du bloqueur s'ouvrirent alors que la lumière prenait peu à peu place dans la pièce où il dormait, indiquant un horaire bien précis, c'est-à-dire environ 5 heures du matin. Il n'avait pas dormi plus de 4 heures la nuit précédente. La faute à qui ? Lucas Aranda.

La situation avait clairement dégénéré. Un peu. Après le premier message de Lucas, il s'était attendu à un commentaire sur ce qu'il avait dit en quittant la pièce dans l'après-midi. En réalité, non. La question posée avait été "Comment ça se fait que t'as la peau plus bronzée que la mienne?" et ça l'avait fait rire. La conversation avait continué sur le fait que Shoyo avait passé 2 ans au Brésil, et qu'il jouait régulièrement au beach-volley même au Japon, à la grande surprise de l'Argentin. Jusque-là, tout allait bien. Jusqu'à ce que Lucas ouvre le grand jeu.

Avec ces souvenirs encore frais de la veille, Shoyo se redressa sur son lit, prenant son téléphone en main, se rendant compte qu'ils n'avaient pas fini leur discussion. Il s'était endormi, mais Lucas n'avait pas répondu non plus, donc il devait dormir aussi. Ou il l'espérait.

Il remonta quelques messages, relisant la conversation, sentant ses joues chauffer légèrement pendant sa lecture, surtout à un message précis.

"J'te plaquerais bien dans les vestiaires pendant que tu portes mon maillot, mais rien de plus ordinaire pour le bloqueur du Japon."

Comment ça avait escaladé jusque là ? Shoyo lui même n'était pas très certain de ce qu'il s'était passé. Ils s'étaient de nouveau querellés pour savoir quelle équipe était la meilleure, pour divaguer sur cette fameuse histoire de pleurs, accompagné de la gentille proposition du joueur de lui prêter son maillot pour essuyer ses larmes. Le roux avait surenrichit en lui disant que si ils perdaient, ça pourrait vraiment le consoler de visiter les vestiaires des argentins, mais il était plus qu'évident qu'il ne comptait pas visiter les vestiaires, mais bien le capitaine de l'équipe. Tout ça, suivit de paroles très peu réfléchies de la part des deux joueurs, comme les promesses de marquer ses cuisses du roux. Puis une frustration évidente de la part des deux parce qu'ils ne pouvaient pas se voir. Shoyo était à deux doigts de craquer et de dire à Lucas de venir chez lui quand il s'était endormi, et maintenant éveillé, il se disait que ça avait été pour le mieux. Qui reçoit un inconnu chez lui pour se faire soulever avant les jeux olympiques ?

Pas Shoyo. Nope. L'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit une seule mini seconde.

Envoyant un message d'excuse pour s'être endormi, il se rappela que le match de l'Argentine n'était pas avant 14 heures cette après-midi, donc le noiraud devait encore être encore endormi, et ça pour quelques heures encore. Mais, quelque chose le frappa : il n'était plus du tout stressé par le match, mais plutôt stressé par l'idée de recroiser Lucas. Non pas qu'il allait se dégonfler, mais simplement, il avait pas du tout l'habitude de tout ça.

Attendez que Tooru entende ça.

L'équipe Argentine était dans les gradins. Il ne savait pas en quel honneur, mais il avait vu Lucas agiter un maillot du Japon, plus précisément le SIEN. Le chiffre 10 et les lettres "Hinata" floqués dans le dos se faisaient voir du terrain, et Shoyo resta bouche bée un moment, avant qu'on le ramène sur terre de nouveau. Décidément, à chaque fois que son regard était posé sur lui, quelqu'un était obligé de détruire le moment.

- Tu connais Lucas ?

C'était la voix d'Iwaizumi. Son regard à lui aussi était dirigé vers les gradins, non pas pour regarder Lucas de base, mais bien sûr pour regarder Oikawa, qui prit enfin de l'intérêt à ce qu'il se passait et se mit à saluer en direction des deux joueurs, échangeant quelques mots avec son capitaine, et Shoyo n'avait jamais autant rêvé d'avoir des super-pouvoirs lui permettant d'avoir une super ouïe pour pouvoir entendre ce qui se disait entre les deux plus âgés.

Touching the Sun (Shoyo x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant